Une faille dans la politique sportive sur les personnes transgenres en Alberta suscite le débat

Olivia Carter
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Dans un développement controversé qui a intensifié la guerre culturelle en cours en Alberta, la politique provinciale sur les athlètes transgenres contient une exemption importante permettant aux athlètes transgenres féminines provenant d’autres provinces de concourir dans les catégories féminines lors des tournois organisés en Alberta. Cette révélation soulève des questions sur la cohérence et la mise en œuvre de cette politique, quelques jours seulement après son annonce par la première ministre Danielle Smith.

La politique, entrée en vigueur lundi, interdit aux femmes transgenres ayant traversé la puberté masculine de concourir dans les catégories sportives féminines en Alberta. Cependant, des responsables gouvernementaux ont confirmé à CO24 News que les athlètes visiteurs d’autres provinces ou pays seront exemptés de ces restrictions lorsqu’ils participeront à des compétitions sur le sol albertain.

“Notre politique se concentre sur les athlètes albertains et les organisations sportives albertaines,” a déclaré Joseph Dow, porte-parole du ministère de la Culture de l’Alberta. “Nous ne pouvons pas imposer nos politiques à d’autres juridictions, mais nous pouvons nous assurer que les organisations sportives de l’Alberta disposent des outils nécessaires pour protéger le sport féminin dans notre province.”

Cette exemption crée une situation paradoxale où les athlètes transgenres féminines de l’Alberta font face à des restrictions qui ne s’appliquent pas aux concurrentes venues d’ailleurs, créant potentiellement des conditions de compétition inégales lors des tournois locaux. Les critiques affirment que cela mine l’objectif déclaré de la politique d’assurer une compétition équitable.

La politique a déjà suscité de vives critiques de la part des défenseurs des droits de la personne et des organisations LGBTQ+. Kristopher Wells, titulaire de la Chaire de recherche du Canada pour la compréhension publique des jeunes de minorités sexuelles et de genre, a déclaré à CO24 Politics que cette exemption “démontre les contradictions inhérentes et le raisonnement défectueux derrière cette politique.”

“Si l’objectif était vraiment de protéger l’équité dans le sport féminin, comme le prétend le gouvernement, pourquoi autoriseraient-ils les athlètes transgenres d’autres juridictions à concourir? Cela révèle que la politique est davantage axée sur la politique que sur la protection des athlètes,” a affirmé Wells.

Pendant ce temps, les organismes sportifs nationaux ont exprimé des préoccupations concernant d’éventuels conflits entre les politiques provinciales et nationales. De nombreuses organisations nationales suivent les directives olympiques, qui permettent aux athlètes féminines transgenres de concourir si elles maintiennent des taux de testostérone spécifiés sur une période donnée.

La première ministre Smith a défendu la politique lors d’une conférence de presse mardi, affirmant qu’elle vise à protéger le sport féminin tout en étant “aussi juste et équilibrée que possible.” Smith a ajouté que le gouvernement a consulté des organisations sportives avant de mettre en œuvre ces mesures, bien que plusieurs organismes sportifs provinciaux aient contesté l’étendue de cette consultation.

La politique établit également des catégories compétitives distinctes pour les athlètes transgenres dans les cas où il existe un nombre suffisant de participants. Cependant, les critiques notent que cette approche peut être peu pratique pour de nombreux sports avec une participation transgenre limitée.

Des experts juridiques interrogés par CO24 Canada suggèrent que la politique pourrait faire face à des contestations en vertu de la Charte canadienne des droits et libertés. “Cela crée un système à deux vitesses où les athlètes sont traités différemment selon leur lieu de résidence, ce qui soulève des questions constitutionnelles supplémentaires au-delà des aspects déjà problématiques de la politique,” a déclaré l’avocate constitutionnelle Patricia Johnson.

Pour les athlètes transgenres comme Emily Chen, une nageuse de 19 ans d’Edmonton, les implications de cette politique sont profondément personnelles. “Je m’entraîne depuis des années en suivant toutes les règles établies par les organisations de natation, en maintenant les niveaux hormonaux requis. Maintenant, on me dit que je ne peux pas concourir dans ma province d’origine, mais quelqu’un de la Colombie-Britannique dans les mêmes circonstances le peut. Comment est-ce équitable?” a-t-elle confié à CO24 News.

Alors que l’Alberta met en œuvre cette politique, d’autres provinces observent attentivement. La Saskatchewan a indiqué qu’elle pourrait suivre l’approche de l’Alberta, tandis que l’Ontario et la Colombie-Britannique ont réaffirmé leur engagement envers des politiques plus inclusives alignées sur les organismes sportifs nationaux.

Alors que cette question divisive continue de se développer, la question fondamentale demeure: des politiques qui traitent les athlètes différemment selon leur origine géographique peuvent-elles vraiment offrir l’équité et la cohérence que le sport compétitif exige?

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