La ferme d’autruches de C.-B. accusée de violations de la biosécurité après une épidémie de grippe aviaire

Olivia Carter
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Dans les collines verdoyantes de la vallée du Fraser en Colombie-Britannique, une ferme d’autruches est devenue un exemple alarmant dans la lutte canadienne contre la grippe aviaire hautement pathogène. Les inspecteurs fédéraux ont découvert de graves violations des mesures de biosécurité dans cette exploitation, soulevant des inquiétudes quant aux vulnérabilités potentielles de nos systèmes de défense agricole contre le virus H5N1 hautement contagieux.

Des documents obtenus par des demandes d’accès à l’information révèlent que l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) a identifié plusieurs infractions dans cette ferme d’autruches suite à une éclosion de la maladie plus tôt cette année. Le plus préoccupant était la preuve que des oiseaux infectés avaient été déplacés entre différents sites, créant des voies dangereuses pour la transmission virale dans toute la région.

“Le déplacement d’oiseaux infectés représente l’un des facteurs de risque les plus importants dans la propagation de la maladie,” a expliqué la Dre Marion Delparte, épidémiologiste vétérinaire à l’Université de Guelph. “Lorsque les protocoles sont enfreints, nous risquons une propagation exponentielle qui menace non seulement les fermes individuelles, mais des secteurs agricoles entiers.”

Ces violations se sont produites malgré les mesures de biosécurité renforcées mises en œuvre dans toute la province après de multiples éclosions de grippe aviaire qui ont dévasté les exploitations avicoles en Colombie-Britannique depuis 2022. Selon les données de CO24 News, plus de 7,2 millions d’oiseaux ont été abattus dans la province alors que les autorités luttent pour contenir le virus.

Les rapports d’inspection ont mis en évidence des conditions alarmantes dans l’installation, notamment des procédures de quarantaine inadéquates, un équipement de protection individuelle insuffisant pour les travailleurs et une élimination inappropriée des matériaux potentiellement contaminés. Ces conclusions soulignent les défis auxquels font face les organismes de réglementation pour protéger l’industrie avicole canadienne évaluée à 8,5 milliards de dollars.

Les implications vont bien au-delà des limites de la ferme. Les analyses économiques de CO24 Business montrent que chaque éclosion majeure de grippe aviaire coûte aux contribuables canadiens des millions en mesures d’intervention d’urgence, en indemnisation aux producteurs et en opportunités d’exportation perdues. Le Conseil canadien des transformateurs d’œufs et de volailles estime que les restrictions commerciales déclenchées par de telles éclosions peuvent coûter à l’industrie plus de 20 millions de dollars par mois.

La ministre de l’Agriculture de la Colombie-Britannique, Pam Alexis, s’est dite préoccupée par ces conclusions, notant que son ministère examine les options pour renforcer la surveillance provinciale des exploitations avicoles non traditionnelles. “Bien que les poulets et les dindons restent nos plus grands secteurs, nous ne pouvons ignorer les exigences de biosécurité pour les exploitations d’oiseaux spécialisés qui peuvent servir de réservoirs viraux,” a déclaré Alexis lors d’une conférence de presse mardi.

Les responsables de la santé publique maintiennent que le risque pour la santé humaine reste faible, bien que la vigilance soit de mise. La souche H5N1 a montré une capacité limitée d’infection humaine à l’échelle mondiale, la plupart des cas concernant des personnes ayant un contact direct et prolongé avec des oiseaux infectés. Cependant, les reportages de World News indiquent que les autorités sanitaires restent préoccupées par l’évolution continue du virus.

Le cas de la ferme d’autruches met en lumière un défi croissant en matière de biosécurité agricole : la diversification des exploitations d’élevage. Les cadres réglementaires traditionnels conçus principalement pour la volaille conventionnelle peuvent ne pas répondre adéquatement aux caractéristiques uniques et aux pratiques de gestion des exploitations spécialisées.

“Nos systèmes réglementaires ont été construits autour de la production de poulets, de dindons et d’œufs,” a noté le Dr Thomas Wrigley, ancien directeur régional de l’ACIA. “À mesure que les pratiques agricoles se diversifient, nous avons besoin d’approches adaptatives qui maintiennent des normes rigoureuses tout en reconnaissant les différences opérationnelles.”

Les représentants de l’industrie soutiennent que l’éducation, plutôt que des mesures punitives, devrait être la priorité. “De nombreux producteurs spécialisés manquent des connaissances institutionnelles et des systèmes de soutien disponibles pour les exploitants conventionnels,” a déclaré Linda Hoffmann de l’Association des petits agriculteurs. “Nous avons besoin d’approches collaboratives qui renforcent les capacités dans tous les secteurs.”

L’incident se produit dans un contexte de tensions politiques croissantes concernant les réglementations agricoles, certains groupes de producteurs plaidant pour des approches plus flexibles tandis que les experts en santé publique soulignent le caractère non négociable des mesures de contrôle des maladies.

Alors que les autorités fédérales et provinciales délibèrent sur leur réponse à ces conclusions, la question fondamentale demeure : comment équilibrer l’innovation et la diversité agricoles avec la nécessité absolue de protéger nos systèmes alimentaires contre les éclosions de maladies dévastatrices? La réponse pourrait déterminer non seulement l’avenir des exploitations spécialisées comme l’élevage d’autruches, mais aussi la résilience de l’agriculture canadienne dans son ensemble.

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