Le financement de la santé publique en Ontario détourné vers des cliniques privées : rapport

Olivia Carter
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Dans un développement controversé qui a déclenché un débat houleux dans tout le secteur de la santé, une analyse récente suggère que l’Ontario redirige systématiquement des millions de dollars des initiatives de santé publique pour financer des établissements de santé privés. Les conclusions, publiées hier par la Coalition pour la santé de l’Ontario, dressent un tableau inquiétant de l’allocation des ressources dans le système de santé déjà sous pression de la province.

“Ce que nous observons est essentiellement une cannibalisation des ressources de santé publique,” explique Dre Eleanor Winters, experte en politique de santé à l’Université de Toronto. “À un moment où nos urgences sont débordées et où les pénuries de personnel affligent les hôpitaux, détourner des fonds vers des cliniques à but lucratif soulève de sérieuses questions sur les priorités en matière de soins de santé.”

Le rapport détaille comment environ 875 millions de dollars initialement destinés aux améliorations de l’infrastructure de santé publique ont été progressivement réaffectés aux cliniques chirurgicales et diagnostiques privées au cours des 18 derniers mois. Ce changement représente un écart significatif par rapport au modèle traditionnel de financement des soins de santé en Ontario et survient dans un contexte d’inquiétudes croissantes concernant les temps d’attente et la rareté des ressources dans le système public.

Les responsables du ministère de la Santé ont défendu cette réaffectation, arguant que les cliniques privées aident à réduire les retards chirurgicaux et fournissent des services spécialisés plus efficacement. “Notre objectif est d’offrir des soins rapides et de qualité aux Ontariens par tous les canaux disponibles,” a déclaré la ministre de la Santé Sylvia Jones dans une réponse écrite aux conclusions. “Ces partenariats complètent notre solide système public.”

Cependant, les critiques, dont l’Association des infirmières et infirmiers de l’Ontario, rétorquent que ce changement de financement mine les principes fondamentaux des soins de santé universels. “Chaque dollar détourné vers des établissements à but lucratif est un dollar non dépensé pour renforcer nos institutions publiques,” note Marie Thompson, présidente de l’ONA. “La solution à nos défis de soins de santé n’est pas la privatisation, mais un investissement adéquat dans le système public que nous avons bâti au fil des générations.”

La controverse s’étend au-delà des préoccupations financières. Les professionnels de la santé ont sonné l’alarme concernant les inégalités potentielles dans la prestation de services, les patients des communautés rurales ou mal desservies pouvant faire face à des obstacles plus importants pour accéder aux établissements privés qui ont tendance à se concentrer dans les centres urbains.

Le moment choisi pour ces changements de financement est peut-être le plus préoccupant. Ils coïncident avec des temps d’attente record aux urgences et des taux d’épuisement professionnel sans précédent chez les travailleurs de la santé dans toute la province. Plusieurs hôpitaux publics ont signalé des difficultés à maintenir les services essentiels en raison de contraintes budgétaires—les mêmes contraintes qui semblent moins applicables aux initiatives du secteur privé.

Les défenseurs de la santé publique réclament une plus grande transparence dans les décisions de financement des soins de santé et un engagement renouvelé à renforcer l’infrastructure publique. “Une fois que nous commençons à démanteler notre cadre de santé publique, il devient de plus en plus difficile de le reconstruire,” avertit Dre Winters. “Les conséquences à long terme pourraient profondément remodeler l’accessibilité aux soins de santé pour les générations futures.”

Alors que l’Ontario est aux prises avec le rétablissement des soins de santé post-pandémie et une population vieillissante aux besoins de plus en plus complexes, une question fondamentale se pose : un système qui détourne les ressources des institutions publiques vers des entreprises privées peut-il vraiment offrir des soins de santé équitables et universels à tous les Ontariens?

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