Financement de la sécurité Canada Haïti 2024 : 60 M$ engagés pour le plan américain

Olivia Carter
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Dans une intensification significative de l’implication internationale, le Canada a annoncé un engagement de 60 millions de dollars pour aider à stabiliser la situation sécuritaire détériorée d’Haïti, s’alignant sur une mission de sécurité multinationale plus large coordonnée par les États-Unis. Le financement, annoncé jeudi, représente l’investissement financier le plus substantiel d’Ottawa à ce jour pour faire face à la spirale de violence des gangs dans ce pays des Caraïbes.

Ce déploiement survient alors qu’Haïti fait face à ce que de nombreux experts décrivent comme l’effondrement sécuritaire le plus grave depuis des décennies, avec des gangs armés contrôlant environ 80 % de Port-au-Prince. La violence a créé une urgence humanitaire touchant des millions d’Haïtiens qui sont maintenant confrontés à une grave insécurité alimentaire, un accès limité aux soins de santé et des déplacements massifs.

« Ce que nous observons en Haïti n’est pas simplement un défi sécuritaire — c’est une crise humanitaire à grande échelle qui exige une action internationale immédiate et coordonnée », a déclaré la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly lors de l’annonce du financement à Ottawa. « Cette contribution représente l’engagement du Canada à aider le peuple haïtien à reprendre en main sa sécurité et à reconstruire ses institutions. »

La contribution canadienne soutiendra la Mission multinationale de soutien à la sécurité, une initiative dirigée par le Kenya et approuvée par le Conseil de sécurité des Nations Unies. Le Kenya a déjà déployé 400 policiers en Haïti, et des renforts supplémentaires sont attendus de la Jamaïque, du Belize, de la Barbade et d’autres nations des Caraïbes dans les semaines à venir.

Selon les responsables gouvernementaux, le financement du Canada servira principalement à financer les coûts opérationnels, l’achat d’équipements et la formation spécialisée pour la force multinationale. Cette approche reflète la décision stratégique du Canada de fournir un soutien financier plutôt que de déployer directement du personnel militaire ou policier canadien dans les zones de conflit urbain volatiles d’Haïti.

Le premier ministre Justin Trudeau a souligné l’importance de la solidarité internationale lors d’une conférence de presse, déclarant : « Les défis d’Haïti ne peuvent être résolus par une seule nation. Cela nécessite une réponse mondiale coordonnée qui respecte la souveraineté haïtienne tout en fournissant l’assistance sécuritaire immédiate nécessaire pour stabiliser les communautés et permettre à l’aide humanitaire d’atteindre ceux qui en ont le plus besoin. »

La situation sécuritaire s’est dramatiquement détériorée depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021, créant un vide de pouvoir que les groupes armés ont rapidement exploité. Des rapports récents d’organisations humanitaires indiquent que la violence des gangs a déplacé plus de 360 000 Haïtiens à l’intérieur du pays, avec des enlèvements, des violences sexuelles et des assassinats ciblés de plus en plus courants.

L’approche du Canada équilibre ses liens historiques avec Haïti — qui abrite une importante communauté diasporique au Canada — avec des évaluations réalistes de ce que l’intervention extérieure peut accomplir. Le ministre de la Défense Bill Blair a reconnu ces complexités, notant : « Nous concentrons notre contribution là où elle peut avoir un impact maximal tout en soutenant des solutions dirigées par les Haïtiens à ce qui reste fondamentalement un défi haïtien. »

Le gouvernement intérimaire d’Haïti, dirigé par le Premier ministre Garry Conille, a accueilli favorablement l’assistance internationale mais fait face à des défis importants pour rétablir l’autorité de l’État. De nombreux analystes politiques se sont demandé si les forces de sécurité externes peuvent réussir sans s’attaquer aux défaillances de gouvernance sous-jacentes et au désespoir économique qui alimentent le recrutement des gangs.

L’engagement de 60 millions de dollars s’ajoute aux quelque 123 millions de dollars d’aide humanitaire que le Canada a fourni à Haïti depuis 2022. Cependant, les organisations d’aide continuent de signaler de graves difficultés à livrer des produits essentiels comme la nourriture, les médicaments et l’eau potable en raison des barrages routiers, de l’extorsion et de la violence ciblant les travailleurs humanitaires.

« La mission de sécurité représente seulement une composante de ce qui doit être une approche globale », a expliqué Sébastien Carrière, ambassadeur du Canada en Haïti. « Parallèlement aux améliorations de la sécurité, nous avons besoin de progrès parallèles sur le dialogue politique, les opportunités économiques et le renforcement institutionnel. »

Alors que cette dernière intervention internationale se déploie, la question cruciale demeure : cet effort multinational parviendra-t-il enfin à briser le cycle de violence et d’instabilité qui a tourmenté Haïti depuis des générations, ou deviendra-t-il un autre chapitre dans la longue histoire d’interventions étrangères complexes avec un impact durable limité?

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