Dans un moment crucial du procès en cours pour agression sexuelle impliquant d’anciens joueurs de la LNH, Jonah Gadjovich a témoigné lundi qu’Alex Formenton l’avait approché pour lui demander conseil avant de se diriger vers une salle de bain avec la plaignante lors d’un incident survenu dans un hôtel de London en 2018.
Gadjovich, qui a joué aux côtés de Formenton dans l’équipe junior mondiale de hockey du Canada, a déclaré à la Cour supérieure de l’Ontario que Formenton lui avait demandé : “Hé, est-ce que je devrais y aller ?” alors que la plaignante l’emmenait vers une salle de bain. L’interaction s’est produite dans un hôtel de London, en Ontario, après un gala de Hockey Canada où les membres de l’équipe célébraient leur victoire en médaille d’or.
“J’ai dit : ‘Je me fiche de ce que tu fais'”, a témoigné Gadjovich, se rappelant sa réponse à la question de Formenton. Cet échange est devenu un élément crucial dans le dossier de la poursuite contre Formenton et quatre autres anciens joueurs — Carter Hart, Michael McLeod, Dillon Dubé et Cal Foote — qui font tous face à des accusations d’agression sexuelle.
La plaignante, identifiée dans les documents judiciaires uniquement sous le nom d’E.M., allègue avoir été agressée sexuellement par plusieurs joueurs dans la chambre d’hôtel de McLeod. Les cinq accusés ont plaidé non coupables et maintiennent que toute activité sexuelle était consensuelle.
Le témoignage de Gadjovich marque la première fois qu’un coéquipier non accusé fournit des preuves directes sur les événements de cette nuit-là. Il a décrit être retourné à l’hôtel après le gala et s’être réuni dans la chambre de McLeod avec plusieurs coéquipiers. Selon son récit, E.M. est arrivée plus tard et a engagé la conversation avec le groupe.
“À un moment donné, la plaignante s’est levée et s’est dirigée vers la salle de bain, et Formenton l’a suivie”, a déclaré Gadjovich. “C’est alors qu’il s’est retourné et m’a demandé s’il devait y aller.”
Les avocats de la défense ont contesté certains aspects du témoignage de Gadjovich lors du contre-interrogatoire, demandant pourquoi ce détail n’avait pas été mentionné dans sa déclaration initiale à la police. Gadjovich a reconnu l’omission mais a maintenu son souvenir, déclarant : “Je suis certain que c’est ce qui s’est passé.”
L’affaire a attiré l’attention nationale à travers le Canada et a déclenché un débat renouvelé sur la culture du hockey et la responsabilité. Hockey Canada a fait face à d’importantes conséquences lorsque les détails d’un procès réglé à l’amiable lié à l’incident ont émergé en 2022, entraînant des changements de gouvernance et le retrait de commandites d’entreprises.
Les experts juridiques qui suivent l’affaire notent sa complexité. “Les témoignages des coéquipiers qui étaient présents mais non accusés fournissent des preuves contextuelles cruciales”, a déclaré Margaret Wilson, analyste juridique basée à Toronto. “La cour doit déterminer non seulement ce qui s’est passé, mais s’il y avait un véritable consentement.”
Alors que le procès se poursuit, prévu pour durer plusieurs semaines encore, les équipes de la poursuite et de la défense s’efforcent d’établir une chronologie claire des événements. La poursuite soutient que le niveau d’intoxication de la plaignante rendait le consentement impossible, tandis que les avocats de la défense maintiennent que leurs clients croyaient raisonnablement que le consentement était présent.
Dans le contexte plus large du sport et de la société, cette affaire représente une intersection difficile entre célébrité, responsabilité et justice. Alors que ce processus juridique se déroule, nous pourrions nous demander : comment l’issue de cette affaire très médiatisée façonnera-t-elle les futures conversations sur le consentement et la responsabilité au sein des organisations sportives professionnelles?