François Legault Témoignage d’enquête SAAQclic annoncé

Olivia Carter
5 Min Read
Disclosure: This website may contain affiliate links, which means I may earn a commission if you click on the link and make a purchase. I only recommend products or services that I personally use and believe will add value to my readers. Your support is appreciated!

Dans un développement sans précédent qui a secoué le paysage politique québécois, le premier ministre François Legault sera convoqué pour témoigner devant la commission d’enquête publique examinant le lancement problématique de SAAQclic, le système numérique d’immatriculation de véhicules de la province. C’est une rare occasion où un premier ministre en fonction est appelé à rendre des comptes directement devant un organe d’enquête pour un échec technologique gouvernemental.

L’annonce a été faite hier par le juge Lorne Giroux, qui préside l’enquête sur la débâcle de février 2023 qui a laissé des milliers de Québécois coincés dans de longues files d’attente et incapables d’accéder aux services essentiels liés aux véhicules. Le portail numérique, censé simplifier les processus d’immatriculation, a plutôt créé un chaos généralisé et l’indignation du public lors de son lancement.

“Le témoignage du premier ministre sera essentiel pour comprendre les processus décisionnels qui ont mené à cet échec de mise en œuvre,” a déclaré le juge Giroux lors de l’audience procédurale. “Nous devons examiner qui savait quoi, quand ils l’ont su, et quelles actions ont été prises ou non aux plus hauts niveaux du gouvernement.”

Le système SAAQclic, qui a coûté environ 458 millions de dollars aux contribuables, devait moderniser les services d’immatriculation de véhicules du Québec. Cependant, son lancement problématique a créé un arriéré de dossiers qui a pris des mois à résoudre, certains citoyens rapportant avoir attendu jusqu’à huit heures en personne dans les bureaux de la SAAQ lorsque le système en ligne n’a pas réussi à traiter leurs demandes.

La ministre des Transports Geneviève Guilbault, qui a essuyé une grande partie des critiques initiales pour ce fiasco, témoignera également devant la commission. Des documents internes obtenus par l’enquête révèlent que plusieurs avertissements concernant l’état de préparation du système ont apparemment été ignorés dans la précipitation pour le lancement.

“Il semble y avoir eu un décalage important entre les évaluations techniques et les décisions politiques,” a déclaré Marie Lapointe, experte en gouvernance technologique de l’Université de Montréal. “L’enquête devra déterminer s’il s’agissait d’un cas de surveillance défaillante ou de pression politique supplantant les préoccupations techniques.”

L’enquête a déjà entendu les témoignages de plusieurs hauts fonctionnaires qui ont décrit une atmosphère “d’aveuglement volontaire” face aux preuves croissantes que le système n’était pas prêt pour un déploiement public. L’ancien PDG de la SAAQ, Denis Marsolais, a démissionné peu après le lancement problématique, invoquant des raisons personnelles.

Le premier ministre Legault, qui avait initialement minimisé la gravité des problèmes en les qualifiant de “difficultés de rodage”, a depuis reconnu que la mise en œuvre était “clairement mal gérée”. Son bureau a publié une brève déclaration confirmant qu’il coopérerait pleinement avec l’enquête, mais a refusé tout autre commentaire sur son prochain témoignage.

Les audiences publiques ont capté l’attention à travers le Québec, les citoyens partageant leurs expériences personnelles de l’échec du système sur les réseaux sociaux sous des mots-clics comme #FiascoSAAQ et #ÉchecTechQc.

Le mandat de l’enquête s’étend au-delà de la simple identification de ce qui a mal tourné, pour formuler des recommandations visant à prévenir des échecs similaires d’implémentation technologique dans les futures initiatives gouvernementales. Cette perspective plus large est particulièrement pertinente alors que le Québec continue de numériser d’autres services gouvernementaux dans le cadre de son programme de modernisation administrative.

Les analystes financiers qui suivent les procédures notent que la débâcle SAAQclic sert d’avertissement pour les autres provinces entreprenant des transformations numériques similaires. “Les implications financières vont bien au-delà du coût initial du système,” a noté Jean Tremblay, analyste économique. “La perte de productivité, les mesures d’urgence et la confiance publique endommagée contribuent tous au véritable coût de cet échec.”

Alors que l’enquête entre dans sa phase critique avec les témoignages des hauts responsables, une question persiste dans l’esprit des citoyens québécois : cet examen sans précédent d’un échec technologique gouvernemental mènera-t-il à une véritable responsabilisation, ou deviendra-t-il simplement un autre exercice de contrôle des dommages politiques?

Partager cet article
Laisser un commentaire

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *