La gestion autochtone des incendies que le Canada néglige

Olivia Carter
6 Min Read
Disclosure: This website may contain affiliate links, which means I may earn a commission if you click on the link and make a purchase. I only recommend products or services that I personally use and believe will add value to my readers. Your support is appreciated!

Alors que les flammes dévorent d’immenses étendues de nature canadienne pour une autre saison record, un système de connaissances ancestrales qui pourrait atténuer cette crise croissante reste marginalisé dans notre stratégie nationale de lutte contre les incendies. Les communautés autochtones à travers le Canada supplient depuis des décennies : laissez-nous aider à prévenir ces catastrophes avant qu’elles ne commencent.

Les statistiques sont stupéfiantes. Le Canada a déjà connu plus de 4 800 feux de forêt cette année, détruisant plus de 12 millions d’hectares de forêt—une superficie plus grande que la Nouvelle-Écosse. Les évacuations de communautés, des milliards en dommages économiques et des préjudices environnementaux incommensurables continuent de s’accumuler, tandis que les pratiques traditionnelles autochtones de gestion des feux—prouvées efficaces depuis des milliers d’années—reçoivent un soutien minimal des autorités fédérales et provinciales.

“Nos ancêtres géraient ces terres par des brûlages contrôlés bien avant que le Canada n’existe en tant que pays,” explique l’Aîné Thomas Beardy de la Première Nation Wasagamack au Manitoba. “Ce n’étaient pas des feux aléatoires, mais des interventions soigneusement planifiées qui prévenaient l’accumulation dangereuse de combustible menant aux incendies catastrophiques d’aujourd’hui.”

Les preuves soutenant l’intendance autochtone des feux sont accablantes. Des recherches publiées dans le Journal canadien de la recherche forestière démontrent comment les pratiques culturelles de brûlage créent des coupe-feu naturels, favorisent la biodiversité et réduisent considérablement l’intensité des feux de forêt lorsqu’elles sont correctement mises en œuvre. Pourtant, le financement fédéral pour les programmes de gestion des feux dirigés par les Autochtones demeure une fraction de ce qui est dépensé pour les efforts réactifs de lutte contre les incendies.

Le décalage semble institutionnel. Alors que l’actualité canadienne regorge d’images d’évacuations d’urgence et de pompiers combattant des brasiers incontrôlables, les mesures préventives reçoivent peu d’attention dans la couverture politique ou les allocations budgétaires. Seulement 3 % du budget canadien de gestion des feux de forêt soutient les activités de prévention, les programmes autochtones recevant moins de 1 % malgré leur efficacité prouvée.

William Nikolakis, directeur exécutif de Gathering Voices Society, a documenté comment les complications juridictionnelles entravent davantage les progrès. “Les communautés des Premières Nations se retrouvent souvent coincées entre les ministères provinciaux des forêts, les Services aux Autochtones fédéraux et de multiples autres agences lorsqu’elles tentent de mettre en œuvre des pratiques traditionnelles de brûlage,” m’a-t-il confié lors d’une entrevue à son bureau de Vancouver. “Les obstacles bureaucratiques sont énormes.”

Le contraste avec d’autres nations est révélateur. L’Australie a de plus en plus adopté les techniques aborigènes de gestion des feux suite à des feux de brousse catastrophiques, avec un succès mesurable dans la réduction de l’intensité et de la propagation des incendies. De même, certaines régions des États-Unis ont mis en œuvre des pratiques de brûlage amérindiennes dans les forêts nationales, rapportant des améliorations significatives dans la santé des écosystèmes et la résilience aux feux de forêt.

Les analyses économiques publiées dans d’importantes revues d’affaires indiquent que chaque dollar investi dans la gestion préventive des feux économise environ sept dollars en coûts d’intervention d’urgence. Cette réalité économique rend la marginalisation continue des approches autochtones encore plus déconcertante.

“Il ne s’agit pas seulement de respecter les connaissances traditionnelles,” explique Dre Sarah Hoffman, écologiste des feux de forêt à l’Université de la Colombie-Britannique. “Il s’agit de mettre en œuvre des méthodes éprouvées et scientifiquement validées qui fonctionnent. Les connaissances autochtones sur le feu représentent des milliers d’années de gestion écosystémique soigneusement observée.”

Les changements climatiques n’ont fait qu’accroître l’urgence. Les rapports internationaux montrent constamment que le réchauffement des températures crée des saisons d’incendie plus longues et plus intenses dans tout l’hémisphère nord. Les forêts boréales du Canada sont particulièrement vulnérables, avec des saisons d’incendie qui commencent maintenant plus tôt et se terminent plus tard que les moyennes historiques.

Le gouvernement fédéral a reconnu la valeur des connaissances autochtones dans de récents documents de politique, notamment la Stratégie nationale sur les feux de forêt de 2023. Cependant, le financement concret et la mise en œuvre restent lamentablement insuffisants selon les leaders autochtones à travers le pays qui continuent de plaider pour un partenariat significatif plutôt qu’une consultation symbolique.

Alors que la fumée recouvre les communautés de la Colombie-Britannique à la Nouvelle-Écosse, la question devient de plus en plus urgente : combien de saisons d’incendies record les Canadiens devront-ils endurer avant que nous n’adoptions pleinement les solutions menées par les Autochtones qui géraient ces terres de façon durable pendant des millénaires avant la colonisation?

Partager cet article
Laisser un commentaire

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *