Fin de semaine de grève chez Postes Canada en 2024 déclenche un conflit de travail

Olivia Carter
6 Min Read
Disclosure: This website may contain affiliate links, which means I may earn a commission if you click on the link and make a purchase. I only recommend products or services that I personally use and believe will add value to my readers. Your support is appreciated!

Les opérations habituellement dynamiques de Postes Canada ont partiellement cessé cette fin de semaine alors que des milliers de travailleurs postaux ont lancé une action ciblée, refusant les quarts de travail du week-end dans une escalade dramatique des tensions syndicales actuelles. Cette initiative stratégique du Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) représente la première perturbation significative des services postaux depuis que les négociations entre le syndicat et la direction de Postes Canada ont atteint une impasse plus tôt ce mois-ci.

“Nous ne prenons pas cette action à la légère,” a déclaré Jan Simpson, présidente nationale du STTP, s’exprimant depuis la ligne de piquetage devant le principal centre de tri de Toronto. “Après des mois de négociations de bonne foi, la direction continue de proposer des mesures qui éroderaient la sécurité d’emploi et les conditions de travail que nos membres ont mis des décennies à obtenir.”

L’arrêt de travail du week-end affecte les installations de tri dans les grands centres urbains, notamment Toronto, Montréal et Vancouver, retardant potentiellement des millions de colis et de lettres prévus pour livraison lundi. Cette action cible spécifiquement les opérations de fin de semaine de Postes Canada, qui se sont considérablement développées alors que la société d’État tente de concurrencer les services de messagerie privés sur le marché de la livraison du commerce électronique.

Selon des sources au sein de Postes Canada, la société a préparé des plans d’urgence, incluant le déploiement possible de personnel de direction à des postes de tri critiques. Cependant, les experts de l’industrie suggèrent que ces mesures seront insuffisantes pour prévenir des retards de livraison qui pourraient s’étendre jusqu’à la semaine prochaine.

Au cœur du différend se trouve la proposition de Postes Canada d’établir une main-d’œuvre distincte pour les opérations de fin de semaine—une mesure que le STTP considère comme créant un système d’emploi “à deux vitesses” avec des avantages réduits et une sécurité d’emploi moindre pour les nouvelles embauches. Le syndicat réclame plutôt une prime pour les employés actuels qui acceptent des quarts de fin de semaine, ainsi que des améliorations au régime de retraite et de meilleures protections contre l’augmentation des charges de travail.

“Le volume de colis a explosé depuis la pandémie, mais les effectifs n’ont pas suivi,” a expliqué Derek Richmond, un facteur de Hamilton avec 15 ans d’expérience. “Certains d’entre nous manipulent près de deux fois plus de colis qu’il y a cinq ans, sans ajustement des itinéraires de livraison ou des allocations de temps.”

Eleanor McAteer, porte-parole de Postes Canada, a qualifié l’action syndicale de “regrettable et inutile” dans un communiqué publié samedi matin. “Nous avons présenté une proposition juste et équilibrée qui répond aux préoccupations fondamentales du syndicat tout en assurant la viabilité financière de Postes Canada dans un marché de livraison hautement concurrentiel,” a déclaré McAteer. La société rapporte des pertes d’exploitation de 548 millions de dollars pour le dernier exercice financier, malgré la croissance du volume de colis.

Les experts en relations de travail qui suivent le conflit notent que le moment est particulièrement délicat pour Postes Canada, car la société entre dans sa période de préparation pré-fêtes. Les détaillants de commerce électronique commencent généralement à augmenter leurs expéditions en octobre, en préparation pour le Vendredi fou et la période des achats de décembre.

“Cette action limitée est stratégiquement conçue pour maximiser la pression sur la direction tout en minimisant l’impact sur le public canadien,” a déclaré Alicia Torres, professeure de relations de travail à l’Université York. “C’est une escalade calculée qui signale la volonté du syndicat d’envisager des mesures plus étendues si des progrès significatifs ne sont pas réalisés à la table de négociation.”

Le gouvernement fédéral, qui supervise la société d’État, a jusqu’à présent maintenu une approche non interventionniste. Le ministre du Travail, Steven MacKinnon, a publié une brève déclaration encourageant les deux parties à “continuer de négocier de bonne foi vers une résolution qui garantit un service postal fiable pour les Canadiens.”

Des conflits de travail antérieurs à Postes Canada ont parfois entraîné une législation de retour au travail, notamment lors des grèves tournantes de 2018. Cependant, le gouvernement libéral actuel semble réticent à intervenir à ce stade précoce, particulièrement étant donné sa position minoritaire au Parlement et son alliance traditionnelle avec les intérêts syndicaux.

Les petites entreprises, notamment celles qui dépendent des expéditions de fin de semaine, expriment une inquiétude croissante. “Nous expédions des produits périssables qui ne peuvent pas rester dans des entrepôts,” a dit Marie Levesque, propriétaire d’une entreprise montréalaise de produits alimentaires artisanaux. “Même un jour de retard peut signifier des pertes importantes et des clients déçus.”

Alors que les deux parties se préparent à retourner à la table des négociations lundi, la question demeure : cette action limitée sera-t-elle suffisante pour briser l’impasse, ou les Canadiens sont-ils sur le point d’assister à la première perturbation postale complète depuis des années pendant la cruciale période pré-fêtes?

Partager cet article
Laisser un commentaire

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *