Grève de Postes Canada 2025 : Les travailleurs sommés de cesser les heures supplémentaires au milieu des négociations contractuelles

Olivia Carter
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La livraison du courrier à travers le Canada fait face à des perturbations potentielles alors que le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) a ordonné à ses 55 000 membres de refuser les heures supplémentaires à partir d’aujourd’hui, suite à l’échec des négociations contractuelles avec Postes Canada. Cette interdiction des heures supplémentaires survient après que les parties n’ont pas réussi à parvenir à un accord avant la date limite de minuit jeudi, marquant une escalade significative dans le conflit de travail en cours.

“Nous négocions de bonne foi depuis des mois, mais la direction continue d’ignorer nos préoccupations fondamentales concernant la charge de travail, la sécurité et une rémunération équitable,” a déclaré Julianne Richards, présidente nationale du STTP, dans un communiqué publié ce matin. “Nos membres sont déjà poussés au-delà de leurs capacités, et les heures supplémentaires obligatoires sont devenues la norme plutôt que l’exception.”

L’action du syndicat s’arrête avant une grève complète mais représente une tactique de pression stratégique qui pourrait avoir un impact substantiel sur les délais de livraison du courrier, particulièrement dans les centres urbains où les facteurs travaillent régulièrement au-delà de leurs horaires prévus pour compléter leurs tournées. Selon les données internes du STTP, les travailleurs postaux ont collectivement effectué plus de 3,2 millions d’heures supplémentaires l’année dernière, l’équivalent de près de 1 800 postes à temps plein.

Le porte-parole de Postes Canada, Martin Desmarais, a exprimé sa déception face à cette évolution, déclarant que la société avait présenté une “offre compétitive” qui comprenait des augmentations de salaire et des améliorations du milieu de travail. “Nous restons déterminés à parvenir à un règlement négocié qui serve les intérêts de nos employés, de nos clients et de tous les Canadiens qui dépendent de nos services,” a déclaré Desmarais lors d’une conférence de presse.

Le différend porte sur plusieurs questions clés, notamment des augmentations de salaire qui suivent l’inflation, la résolution du problème des installations chroniquement en sous-effectif, et la modernisation d’équipements désuets qui ont contribué aux accidents de travail. Les représentants syndicaux citent une augmentation de 28 % des blessures signalées depuis 2020, principalement liées aux microtraumatismes répétés et aux blessures de levage.

Les groupes d’affaires à travers le pays ont exprimé leurs inquiétudes quant à l’impact potentiel sur les opérations. La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante estime que même des retards mineurs pourraient coûter aux petites entreprises environ 250 millions de dollars par semaine en paiements retardés et en chaînes d’approvisionnement interrompues. Les grandes entreprises ont déjà commencé à se tourner vers des services de livraison alternatifs.

La ministre fédérale du Travail, Sandra Collins, a nommé le médiateur spécial Robert Sinclair pour faciliter les discussions entre les parties. “Le gouvernement reconnaît la nature essentielle des services postaux pour les Canadiens et les entreprises,” a déclaré Collins. “Nous exhortons les deux parties à poursuivre les négociations et à trouver un terrain d’entente qui assure la durabilité des services tout en répondant aux préoccupations légitimes des travailleurs.”

Cette action syndicale survient à un moment particulièrement difficile pour Postes Canada, qui a déclaré une perte d’exploitation de 345 millions de dollars en 2024, alors qu’elle continue de faire face à la diminution des volumes de courrier et à une concurrence accrue dans le secteur de la livraison de colis. La société d’État met en œuvre une stratégie de modernisation visant à pivoter vers les services numériques et à améliorer l’infrastructure de livraison de colis.

Pour les consommateurs canadiens, l’effet immédiat pourrait être minime, mais les experts préviennent que la poursuite de l’action syndicale pourrait entraîner des retards notables en quelques jours. “Les articles prioritaires et les médicaments sur ordonnance seront toujours traités, mais le courrier standard et les colis feront probablement face à des retards de trois à cinq jours ouvrables initialement, potentiellement plus si le conflit se poursuit,” a expliqué Dr. Kenneth Wong, professeur de stratégie d’entreprise à l’Université Queen’s.

Alors que les deux parties retournent à la table des négociations aujourd’hui, la question demeure : le système postal canadien peut-il trouver une voie durable qui équilibre les besoins des travailleurs avec les réalités économiques d’un paysage de communication en mutation, ou sommes-nous témoins du début d’un conflit prolongé qui pourrait fondamentalement remodeler les services postaux à travers le pays?

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