Hausse des prix alimentaires et de la dette de carte de crédit au Canada

Olivia Carter
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Le panier d’épicerie raconte une histoire douloureuse pour des millions de Canadiens. Alors que les prix des aliments poursuivent leur montée implacable, une tendance alarmante se dessine dans les finances des ménages : un endettement par carte de crédit atteignant des sommets historiques qui menace la stabilité financière à long terme des familles partout au pays.

“Je dois constamment choisir entre les nécessités,” confie Marlene Diaz, mère de deux enfants à Toronto qui a vu sa facture d’épicerie augmenter de près de 40% au cours des deux dernières années. “Le mois dernier, j’ai mis 630$ d’épicerie sur ma carte de crédit en sachant que je ne pourrais pas rembourser. Quel choix ai-je quand mes enfants doivent manger?”

Les données récentes de Statistique Canada révèlent que l’inflation alimentaire a dépassé l’inflation générale de 2,7 points de pourcentage ce trimestre, les produits de base comme les légumes frais, les produits laitiers et le pain connaissant les hausses les plus importantes. Cette pression soutenue sur les prix force davantage de Canadiens à recourir au crédit à intérêt élevé pour combler l’écart entre leurs revenus et leurs dépenses essentielles.

La Banque du Canada rapporte que la dette nationale par carte de crédit a grimpé à un montant stupéfiant de 107,4 milliards de dollars au deuxième trimestre de 2024, soit une augmentation de 11,2% sur un an – le taux de croissance le plus rapide depuis plus d’une décennie.

Jordan McKenzie, analyste financier à l’Institut canadien de politique économique, explique ce cycle préoccupant : “Lorsque les ménages utilisent des cartes de crédit pour des produits essentiels comme la nourriture, ils entrent en territoire dangereux. Contrairement aux dépenses discrétionnaires qui peuvent être ajustées, les gens ne peuvent pas simplement arrêter de manger. Cela crée une dette persistante dont il devient de plus en plus difficile de s’échapper.”

Le problème s’étend au-delà des centres urbains. Dans les communautés rurales, où les coûts de transport des aliments créent une pression supplémentaire sur les prix, la situation est souvent plus grave. Une enquête menée par l’Association de développement économique rural a révélé que 42% des ménages ruraux déclarent utiliser des cartes de crédit pour acheter des produits d’épicerie au moins deux fois par mois, contre 28% dans les zones urbaines.

Les principales banques canadiennes ont exprimé des inquiétudes quant à la durabilité de cette tendance. L’évaluation économique trimestrielle de la Banque TD prévient que l’inflation alimentaire persistante pourrait déclencher une vague de défauts de paiement de crédit d’ici début 2025 si les tendances actuelles se poursuivent.

Le gouvernement fédéral fait face à une pression croissante pour résoudre le problème de l’abordabilité alimentaire. Le ministère des Finances a récemment annoncé des consultations sur d’éventuelles réglementations des prix des produits d’épicerie et l’élargissement des crédits d’impôt pour les ménages à faible revenu, bien que les critiques soutiennent que ces mesures pourraient arriver trop tard pour les familles déjà piégées dans l’endettement par carte de crédit.

“Le gouvernement doit reconnaître qu’il ne s’agit pas seulement des prix alimentaires – c’est une crise financière qui couve sous la surface,” affirme Samantha Lui, défenseure des consommateurs. “Quand les gens chargent le poulet et le lait sur des cartes avec des taux d’intérêt de 20%, nous sommes passés au-delà d’un problème d’inflation à une potentielle urgence d’endettement des ménages.”

Les conseillers financiers recommandent des mesures d’urgence pour ceux pris dans le cycle de l’endettement alimentaire, notamment la négociation avec les créanciers, l’exploration d’options de consolidation à faible intérêt et l’investigation des programmes d’aide alimentaire communautaire qui peuvent réduire les dépenses d’épicerie.

Alors que le paysage économique canadien continue d’évoluer, l’intersection des prix alimentaires et de l’endettement des consommateurs représente une vulnérabilité critique. La question qui demeure pour les décideurs politiques et les consommateurs : combien de temps les ménages canadiens peuvent-ils subvenir à leurs besoins essentiels avec de l’argent emprunté avant que tout le système n’atteigne un point de rupture?

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