L’impact de la fumée des feux de forêt sur les camps d’été au Canada incite à des adaptations

Olivia Carter
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Alors que la fumée recouvre le ciel de vastes régions du Canada pour le troisième été consécutif, les directeurs de camps et les fournisseurs de services de garde d’enfants sont contraints de repenser leurs programmes de plein air face à la détérioration de la qualité de l’air. Ce qui était autrefois considéré comme une perturbation occasionnelle est devenue un défi saisonnier persistant nécessitant de nouveaux protocoles et plans d’urgence.

“Nous n’avions jamais eu de procédures d’urgence liées à la fumée”, explique Jennifer Laidlaw, directrice du Camp Sunshine près d’Ottawa. “Maintenant, c’est aussi essentiel que notre politique en cas d’orage. Nous vérifions l’Indice de la qualité de l’air et de la santé toutes les heures pendant les périodes à haut risque et avons complètement réaménagé nos installations avec des purificateurs d’air et des espaces désignés à air pur.”

L’Indice de la qualité de l’air et de la santé a atteint à plusieurs reprises des niveaux alarmants dans plusieurs provinces cette saison, la Colombie-Britannique, l’Alberta et certaines parties de l’Ontario connaissant les conditions les plus sévères. Santé Canada considère que les lectures supérieures à 7 représentent un “risque élevé”, particulièrement pour les populations vulnérables, dont les enfants, dont les poumons en développement sont particulièrement sensibles aux dommages causés par les particules fines.

Selon Damon Matthews, météorologue à Environnement Canada, les conditions de cet été reflètent une nouvelle normalité inquiétante. “Ce que nous observons est conforme aux modèles de projection climatique. La combinaison de conditions de sécheresse, de fontes des neiges plus précoces et de saisons d’incendies prolongées signifie que ces épisodes de fumée deviennent plus fréquents, plus intenses et plus étendus géographiquement.”

Les implications économiques sont importantes pour une industrie qui se remet déjà des perturbations liées à la pandémie. Les exploitants de camps signalent des investissements substantiels dans les modifications d’infrastructure, les systèmes de filtration d’air et les ressources pour activités intérieures. Plusieurs ont mis en œuvre des protocoles de réponse gradués basés sur les lectures de la qualité de l’air, incluant des horaires de plein air modifiés, des alternatives intérieures et, dans les cas extrêmes, des fermetures temporaires.

Au Camp Northwoods au Manitoba, l’administratrice Sarah Chen décrit le défi d’équilibrer la sécurité avec l’expérience du camp : “Les parents nous envoient leurs enfants pour l’aventure en plein air et le contact avec la nature. Quand nous sommes forcés de rester à l’intérieur pendant des jours, cela change fondamentalement l’expérience que nous avons promise. Nous avons dû complètement repenser notre programmation.”

Les professionnels de la santé ont soutenu ces adaptations. La Dre Alisha Rahman, pneumologue pédiatrique à l’Hôpital pour enfants de Toronto, note que les taux respiratoires plus élevés des enfants et leurs niveaux d’activité en plein air les exposent à un risque accru pendant les épisodes de fumée. “Les enfants respirent plus d’air par kilogramme de poids corporel que les adultes et ont des voies respiratoires encore en développement. L’exposition à la fumée des feux de forêt peut causer des symptômes immédiats et potentiellement contribuer à des problèmes respiratoires à long terme.”

L’Association des camps du Canada a répondu en développant de nouvelles directives pour les organisations membres, incluant des recommandations pour la surveillance de la qualité de l’air, les stratégies de ventilation et les modifications d’activités. “Nous observons une collaboration sans précédent dans le secteur,” explique Michael Thornton, président de l’ACC. “Les camps partagent des ressources, des protocoles et des idées créatives de programmation intérieure, reconnaissant que c’est notre nouvelle réalité collective.”

Pour de nombreux parents, la situation ajoute une couche supplémentaire de préoccupation à la planification estivale. “Ma fille souffre d’asthme léger, alors nous vérifions constamment les prévisions et les lectures de la qualité de l’air,” explique Anika Patil, mère torontoise. “Le camp a été formidable en matière de communication, mais c’est stressant de ne pas savoir si elle pourra profiter des activités de plein air d’un jour à l’autre.”

Les climatologues et les experts en politique environnementale considèrent ces adaptations comme une preuve supplémentaire des effets en cascade du changement climatique sur la société canadienne. Au-delà des préoccupations immédiates pour la santé, ils notent l’impact psychologique sur les enfants de plus en plus confinés à l’intérieur pendant ce qui devrait être la saison la plus orientée vers le plein air de l’année.

Alors que les communautés à travers le Canada naviguent dans un autre été sous la brume, la question demeure : comment nos institutions éducatives et récréatives continueront-elles à s’adapter aux conditions environnementales qui limitent de plus en plus les activités extérieures? Les réponses pourraient fondamentalement remodeler la façon dont les générations futures vivront les étés canadiens.

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