L’impact de la fumée des incendies de forêt sur l’agriculture canadienne perturbe l’agriculture

Olivia Carter
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L’impact de la fumée des feux de forêt sur l’agriculture canadienne perturbe l’exploitation agricole

Les nappes de fumée qui s’étendent sur des milliers de kilomètres deviennent une réalité estivale indésirable pour les agriculteurs canadiens, créant des défis sans précédent pour le système de production alimentaire du pays. Alors que les saisons des feux de forêt s’intensifient et s’allongent, les communautés agricoles sont aux prises avec un phénomène qui menace tout, de la pollinisation à la sécurité des travailleurs.

“On n’a jamais vu des conditions persister comme ça auparavant,” affirme Marion Chapdelaine, productrice de petits fruits de troisième génération dans la vallée du Fraser en Colombie-Britannique. “Les abeilles deviennent désorientées dans la fumée—elles ne fonctionnent tout simplement pas normalement. La saison dernière, nos taux de pollinisation ont chuté de près de 40 pour cent pendant les semaines où la fumée était la plus dense.”

L’impact s’étend bien au-delà du comportement des abeilles. Des recherches de l’Université de la Colombie-Britannique indiquent que la lumière solaire filtrée par la fumée réduit l’efficacité de la photosynthèse jusqu’à 30 pour cent pour certaines cultures, mettant effectivement les plantes dans un état de croissance suspendue. Pour les récoltes sensibles au temps, ces retards peuvent faire la différence entre profit et perte.

Raj Patel, maraîcher ontarien, décrit les défis pratiques: “On a dû complètement repenser notre planification. Quand les avis de fumée atteignent des niveaux sévères, nos travailleurs en plein air ne peuvent tout simplement pas continuer en toute sécurité pour des quarts complets. Cela signifie soit accepter une productivité réduite, soit investir dans de l’équipement de protection qu’on n’avait jamais prévu au budget.”

Les préoccupations pour la santé des travailleurs agricoles ont incité les groupes industriels à réclamer de nouvelles directives de sécurité au travail concernant spécifiquement l’exposition prolongée à la fumée des feux de forêt. L’Association canadienne de sécurité agricole a commencé à élaborer des protocoles, mais leur mise en œuvre reste inégale selon les provinces.

Les impacts économiques s’accumulent à chaque saison enfumée. Un rapport d’Agriculture et Agroalimentaire Canada estime que la fumée des feux de forêt a réduit les rendements des cultures nationales d’environ 420 millions de dollars en 2024 seulement, la Colombie-Britannique, l’Alberta et l’Ontario subissant les pertes les plus lourdes.

“Ce que nous observons, c’est le changement climatique qui affecte directement notre sécurité alimentaire,” explique Dre Helena Westberg, climatologue à l’Université de l’Alberta. “Les épisodes de fumée deviennent plus fréquents, plus intenses et couvrent des zones plus vastes. Ce n’est pas juste un inconvénient temporaire—ça devient un défi structurel pour nos systèmes agricoles.”

Des stratégies d’adaptation émergent, bien que plusieurs demeurent prohibitives pour les petites exploitations. Les grands exploitants de serres ont commencé à installer des systèmes de filtration avancés, tandis que certains producteurs de grandes cultures expérimentent avec des variétés résistantes à la fumée. Les communautés agricoles autochtones, s’appuyant sur les connaissances traditionnelles, ont ravivé des techniques de cultures intercalaires qui offrent une protection mutuelle pendant les conditions défavorables.

Le gouvernement fédéral a reconnu la menace croissante, la ministre de l’Environnement Caroline Phillips annonçant une initiative de recherche de 75 millions de dollars pour développer des pratiques agricoles résistantes à la fumée. Toutefois, les représentants de l’industrie soutiennent que cette réponse ne traite pas les pertes économiques immédiates.

“On a besoin à la fois de soulagement à court terme et de solutions à long terme,” dit Jean-Michel Tremblay, président de la Fédération canadienne de l’agriculture. “Il ne s’agit pas seulement des récoltes de cette saison—il s’agit de la viabilité de l’agriculture canadienne dans un climat qui change.”

Alors que le Canada fait face à une autre saison de feux de forêt potentiellement record, la question demeure: nos systèmes agricoles peuvent-ils s’adapter assez rapidement pour assurer la sécurité alimentaire dans un avenir de plus en plus enfumé, ou devrons-nous repenser fondamentalement comment et où nous cultivons nos aliments?

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