L’impact des réductions du titre de la FDA américaine sur la sécurité alimentaire canadienne

Olivia Carter
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Le remaniement discret au sein de la Food and Drug Administration américaine a provoqué des ondes de choc au-delà de la frontière, créant des implications inquiétantes pour les tables canadiennes. Les récentes contraintes budgétaires ont forcé la FDA à réduire de près de 50 % la fréquence des inspections dans les installations alimentaires étrangères, une décision qui expose des vulnérabilités critiques dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire du Canada et soulève des questions urgentes sur ce qui se trouve réellement dans nos aliments importés.

“Ce n’est pas simplement un problème américain,” explique Dr. Sylvain Charlebois, directeur du Laboratoire des sciences analytiques en agroalimentaire de l’Université Dalhousie. “Environ 70 % des aliments transformés sur les tablettes canadiennes contiennent des ingrédients qui sont passés par les États-Unis à un moment donné de leur parcours.”

Les réductions d’inspections de la FDA surviennent à un moment particulièrement préoccupant. En 2023 seulement, il y a eu plus de 400 rappels alimentaires aux États-Unis, avec des problèmes de contamination allant de la Listeria dans les crèmes glacées à la Salmonelle dans les épices. L’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) s’appuie fortement sur les renseignements de la FDA lors du dépistage des importations en provenance de notre plus important partenaire commercial, créant une dangereuse lacune dans notre surveillance de la sécurité alimentaire.

Le Canada importe environ 29 milliards de dollars en produits alimentaires annuellement des États-Unis, ce qui en fait notre relation commerciale alimentaire la plus importante. Bien que l’ACIA dispose de ses propres protocoles d’inspection, l’agence a historiquement coordonné étroitement ses activités avec les conclusions de la FDA pour identifier les risques potentiels et allouer efficacement ses ressources d’inspection limitées.

“L’intégration entre nos systèmes alimentaires est si profonde que tout affaiblissement de la surveillance réglementaire d’un côté affaiblit effectivement les deux systèmes,” affirme Martha Rogers, analyste des politiques alimentaires au Centre canadien pour l’intégrité des aliments. “Les consommateurs canadiens font essentiellement face à une double exposition – à la fois par les importations directes et par les aliments transformés contenant des ingrédients américains.”

Les experts de l’industrie soulignent une préoccupation particulière concernant les catégories à haut risque, notamment les produits frais, les viandes transformées et les préparations pour nourrissons – tous des produits ayant des antécédents de problèmes de contamination qui ont déjà déclenché des rappels à grande échelle en Amérique du Nord.

Les responsables de Santé Canada ont publiquement maintenu leur confiance dans les capacités d’inspection du pays, mais des documents internes obtenus par des demandes d’accès à l’information révèlent des préoccupations croissantes concernant la capacité d’inspection face à l’augmentation des volumes commerciaux. Une note mentionne “des contraintes significatives de ressources pour surveiller adéquatement l’ensemble du spectre des produits alimentaires importés.”

Les implications économiques vont au-delà des préoccupations de sécurité. Les producteurs alimentaires canadiens qui adhèrent à des réglementations nationales strictes pourraient faire face à une concurrence déloyale de produits américains potentiellement soumis à une surveillance moins rigoureuse.

“Cela crée des conditions de concurrence inégales,” explique Robert Johnston, directeur exécutif de l’Alliance canadienne du commerce agroalimentaire. “Nos producteurs investissent considérablement dans la conformité, et ces réductions récompensent essentiellement ceux qui peuvent opérer sous une surveillance réduite.”

La FDA a défendu sa décision comme une réaffectation ciblée des ressources, insistant sur le fait que les solutions technologiques et les algorithmes d’évaluation des risques maintiendront une surveillance adéquate malgré moins d’inspections physiques. Cependant, les défenseurs de la sécurité alimentaire restent sceptiques quant à la capacité des solutions numériques à vraiment remplacer le travail d’inspection sur le terrain.

Pour les consommateurs canadiens, l’approche la plus sûre pourrait être d’augmenter la consommation d’aliments produits localement, particulièrement pour les catégories à haut risque. Vérifier l’origine des produits sur les étiquettes et rester informé des rappels alimentaires actifs via le site Web de l’ACIA représentent des mesures pratiques de protection.

Alors que nos systèmes alimentaires deviennent de plus en plus interconnectés au-delà des frontières, cette situation soulève une question fondamentale qui mérite réflexion : le Canada devrait-il développer des systèmes d’inspection plus résilients et moins dépendants de la surveillance américaine, ou devrions-nous accepter que les économies intégrées partagent inévitablement à la fois les avantages et les vulnérabilités?

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