L’impact des tarifs Trump sur l’économie canadienne provoque un ralentissement

Sarah Patel
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Le spectre du retour de Donald Trump à la Maison Blanche a envoyé des ondes de choc à travers le paysage économique du Canada, avec de nouvelles projections suggérant que le pays pourrait connaître une croissance négative en 2025 si les tarifs douaniers menacés se matérialisent. Selon un rapport préoccupant publié jeudi par la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), les tarifs généralisés de 10 à 25 % proposés par Trump sur les produits canadiens feraient passer la croissance du PIB sous zéro, déclenchant potentiellement une récession que de nombreuses entreprises ne sont pas préparées à affronter.

“Nous faisons face à un parfait orage de pressions économiques,” déclare Corinne Pohlmann, vice-présidente exécutive à la FCEI. “Notre analyse montre que si ces tarifs sont mis en œuvre comme menacé, le PIB du Canada pourrait se contracter de 0,7 % l’année prochaine—effaçant effectivement tous les gains que nous avons réalisés dans la reprise post-pandémique.”

L’impact potentiel varie considérablement selon les provinces et les secteurs. L’Ontario et le Québec, à forte concentration manufacturière, risquent de perdre le plus, avec des contractions projetées du PIB de 1,2 % et 1,0 % respectivement. Les provinces dépendantes des ressources comme l’Alberta pourraient faire face à des ralentissements légèrement moins graves mais toujours importants, particulièrement si les exportations d’énergie sont incluses dans le régime tarifaire.

Les petites entreprises—l’épine dorsale de l’économie canadienne—semblent particulièrement vulnérables. L’enquête de la FCEI indique que 64 % des propriétaires de petites entreprises n’ont pas élaboré de plans d’urgence pour d’éventuelles perturbations commerciales, bien que le Canada envoie environ 75 % de ses exportations aux États-Unis.

“La plupart des petites entreprises n’ont tout simplement pas les marges ou les réserves pour absorber une augmentation de prix de 10 % sur leurs produits destinés aux Américains, et encore moins 25 %,” explique l’économiste Dan Kelly. “Nous parlons d’entreprises qui portent encore des dettes de la pandémie et qui font maintenant face à des taux d’intérêt plus élevés. Ces tarifs pourraient être le point de rupture pour des milliers d’exploitations.”

La Banque du Canada se trouve dans une position de plus en plus précaire. Alors que les préoccupations liées à l’inflation dominaient auparavant les discussions sur la politique monétaire, la banque centrale pourrait maintenant devoir prioriser la croissance—potentiellement en accélérant les réductions des taux d’intérêt pour amortir le coup des perturbations commerciales.

“Le moment ne pourrait être pire,” note l’ancienne analyste de la Banque du Canada Patricia Croft. “Juste au moment où nous maîtrisons l’inflation, ces tarifs agiraient essentiellement comme une nouvelle pression inflationniste tout en détruisant simultanément la croissance. C’est l’équivalent économique d’être pris entre l’arbre et l’écorce.”

Pour les consommateurs, les perspectives sont tout aussi préoccupantes. Les modèles économiques suggèrent que le ménage canadien moyen pourrait faire face à des coûts annuels supplémentaires de 1 500 à 2 000 $ à mesure que les prix des importations augmentent et que la concurrence intérieure diminue. Les industries, de l’automobile à l’agriculture, s’empressent d’évaluer leur exposition et de développer des alternatives aux marchés américains.

Le gouvernement fédéral a entamé des discussions préliminaires sur d’éventuelles mesures de soutien, bien que les contraintes budgétaires limitent les options. La ministre des Finances Chrystia Freeland a souligné que les canaux diplomatiques restent la priorité, tout en reconnaissant que la planification d’urgence est en cours.

“Nous avons déjà vécu cette situation,” a déclaré Freeland lors d’une récente conférence de presse. “Le Canada a fait face et surmonté des défis commerciaux avec notre voisin du sud dans le passé. Nous sommes prêts à défendre les travailleurs et les entreprises canadiennes tout en maintenant notre engagement envers une gestion fiscale responsable.”

Alors que les entreprises et les décideurs politiques canadiens se préparent à d’éventuels vents contraires économiques, le message des économistes est clair : la diversification n’est plus seulement souhaitable—elle est essentielle. Le rapport de la FCEI se conclut par un appel urgent aux entreprises à explorer de nouveaux marchés et chaînes d’approvisionnement, quel que soit le résultat de l’élection de novembre.

“Que ces tarifs spécifiques se matérialisent ou non,” souligne Pohlmann, “cette situation met en évidence la vulnérabilité économique du Canada face aux changements de politique américaine. Le moment de préparer des alternatives, c’est maintenant, pas après l’annonce des tarifs.”

L’économie canadienne se montrera-t-elle assez résiliente pour résister à ce dernier défi de son plus grand partenaire commercial? La réponse pourrait définir la trajectoire économique du pays pour les années à venir.

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