L’incendie de la péninsule de Bonavista à Terre-Neuve devient le plus important jamais enregistré
Le ciel au-dessus de la péninsule historique de Bonavista à Terre-Neuve a pris une teinte orange-grise inquiétante alors que ce que les autorités confirment maintenant comme étant le plus grand feu de forêt de l’histoire provinciale poursuit son avancée implacable à travers la forêt boréale de la région. L’incendie, qui s’est déclenché suite à un éclair durant une période inhabituellement sèche plus tôt ce mois-ci, a déjà ravagé plus de 38 000 hectares de nature sauvage et forcé l’évacuation de sept communautés côtières.
“Nous faisons face à une situation sans précédent,” a déclaré la chef provinciale des pompiers Miranda Holloway lors du briefing d’urgence d’hier. “La combinaison de températures anormalement élevées, de conditions de sécheresse persistantes et de forts vents d’est a créé le cocktail parfait pour la croissance explosive de cet incendie.”
Les images satellite analysées par Environnement Canada révèlent que l’incendie a presque triplé de taille depuis lundi, dépassant le précédent record provincial établi par les feux de forêt du Labrador en 2013. Cette expansion rapide a submergé les ressources locales de lutte contre les incendies, poussant les autorités fédérales à déployer des avions-citernes des provinces voisines et du personnel militaire de la BFC Gander pour aider aux efforts de confinement.
Pour les résidents des communautés touchées, l’évacuation a été particulièrement traumatisante. “Trois générations de ma famille ont vécu dans cette maison,” a confié James Parsons, 67 ans, un pêcheur de la communauté de Bonavista, alors qu’il regardait les images des efforts de lutte contre l’incendie depuis un refuge temporaire à Clarenville. “Tout ce que nous possédons, tout ce que nous avons construit – tout est là-bas, et nous n’avons aucune idée si ça va survivre.”
L’équipe météorologique de CO24 News rapporte que bien que des températures plus fraîches soient attendues d’ici la fin de la semaine, les prévisions immédiates offrent peu de répit. On prévoit que de forts vents continueront de pousser l’incendie vers l’est en direction de plusieurs autres communautés, y compris le site du patrimoine mondial de l’UNESCO à Trinity.
Les autorités provinciales estiment qu’environ 1 200 résidents ont été déplacés jusqu’à présent, les services d’urgence ayant établi des abris temporaires à Clarenville, Port Union et St-Jean. Le bureau de Canada News a confirmé que l’aide fédérale aux sinistrés a été activée, le Premier ministre Shelby autorisant des fonds d’urgence pour les communautés touchées.
Les scientifiques environnementaux notent que la gravité de cet incendie correspond aux projections climatiques pour le Canada atlantique. “Ce que nous observons sur la péninsule de Bonavista représente exactement le type de comportement extrême d’incendie que les modèles climatiques ont prédit pour cette région,” a expliqué Dr Elizabeth Chang, climatologue à l’Université Memorial. “Avec des températures plus chaudes qui prolongent les saisons des feux et créent des conditions forestières plus sèches, ce qui était autrefois considéré comme extraordinaire pourrait malheureusement devenir plus courant.”
L’impact économique pourrait être dévastateur pour la région, qui dépend fortement du tourisme estival vers les communautés côtières et les sites historiques. La péninsule de Bonavista, avec ses phares emblématiques et ses colonies de macareux, attire typiquement des milliers de visiteurs pendant la haute saison de juillet-août. Les opérateurs touristiques locaux font maintenant face à un avenir incertain, avec des réservations annulées en masse.
Les responsables provinciaux de la gestion des urgences coordonnent avec CO24 News pour fournir des mises à jour régulières sur les zones d’évacuation et les avertissements sur la qualité de l’air. On conseille aux résidents des communautés non touchées de préparer des trousses d’urgence et des plans d’évacuation au cas où l’incendie continuerait son expansion.
Alors que le Canada est aux prises avec ce qui s’annonce déjà comme l’une des saisons de feux de forêt les plus destructrices de mémoire récente, la question se pose : est-ce la nouvelle normalité pour le Canada atlantique, une région historiquement épargnée des incendies dévastateurs plus communément associés aux provinces occidentales du pays?