Un incendie de forêt qui s’étend rapidement dans la vallée d’Annapolis en Nouvelle-Écosse a forcé des centaines de résidents à évacuer, tandis que les équipes d’urgence luttent contre des conditions météorologiques difficiles pour contenir les flammes. L’incendie, qui a débuté jeudi après-midi près de New Ross, a déjà consumé plus de 150 hectares de zone forestière et continue de menacer les communautés résidentielles de la région.
“Nous faisons face à un parfait cocktail de conditions sèches et de vents imprévisibles,” a déclaré le chef des pompiers Michael Dalton du Service d’incendie de la vallée d’Annapolis. “Nos équipes travaillent sans relâche, mais cet incendie s’avère exceptionnellement difficile à contenir en raison du terrain et des conditions météorologiques que nous subissons.”
Le Bureau de gestion des urgences de la Nouvelle-Écosse a émis des ordres d’évacuation obligatoires tard jeudi pour les résidents de plusieurs communautés, notamment Forties, New Ross et certaines parties du comté de Lunenburg ouest. Les autorités estiment qu’environ 350 maisons font actuellement l’objet d’ordres d’évacuation, avec des abris temporaires établis dans les centres communautaires de Windsor et Kentville.
Les autorités provinciales ont mobilisé des ressources supplémentaires de partout au Canada, y compris des avions-citernes du Nouveau-Brunswick voisin et des équipes spécialisées en feux de forêt de l’Ontario. L’effort de coordination représente l’une des plus importantes interventions d’urgence dans la province depuis les dévastateurs incendies de la région d’Halifax en 2023.
“Ce qui rend cette situation particulièrement préoccupante, c’est la précocité dans la saison d’un comportement de feu aussi agressif,” a expliqué Dre Amanda Richards, spécialiste en écologie forestière à l’Université Dalhousie. “Les données climatiques montrent que nous subissons des conditions de sécheresse habituellement observées en plein été, créant des conditions extrêmement inflammables dans toutes les forêts de la vallée.”
Sarah MacKenzie, résidente locale qui a évacué sa maison près de New Ross, a décrit la scène: “Le ciel est devenu d’une étrange couleur orange, et on pouvait sentir la fumée à des kilomètres. Nous avions environ 30 minutes pour prendre ce que nous pouvions et partir. L’incertitude de ne pas savoir si on aura une maison où revenir est accablante.”
Les autorités provinciales ont indiqué que l’incendie demeure “hors de contrôle” en date de vendredi matin, les efforts de confinement étant entravés par des vents soufflant jusqu’à 40 km/h et des niveaux d’humidité relative inférieurs à 30 pour cent. Le ministère des Ressources naturelles de la Nouvelle-Écosse a mis en place une interdiction complète de feux à ciel ouvert dans toute la province jusqu’à nouvel ordre.
L’impact économique sur la région se fait déjà sentir. La vallée d’Annapolis, connue pour son agriculture et son tourisme, fait face à d’importantes perturbations durant ce qui serait normalement le début de sa saison touristique. Les entreprises locales ont commencé à organiser des efforts de secours pour les résidents déplacés, plusieurs hôtels offrant des tarifs réduits et des organismes communautaires établissant des centres de dons.
“Nous suivons cela comme faisant partie d’un inquiétant modèle de feux de forêt printaniers de plus en plus graves dans l’Est du Canada,” a noté Jean Leblanc, météorologue d’Environnement Canada. “Les données suggèrent que ces conditions d’incendie extrêmes deviennent plus fréquentes, ce qui correspond aux projections de changement climatique pour la région.”
Les responsables des urgences exhortent les résidents des zones potentiellement touchées à préparer des trousses d’urgence, à sécuriser les documents importants et à rester vigilants quant aux avis d’évacuation. Des mises à jour régulières sont fournies par le système d’alerte provincial et les réseaux sociaux.
Alors que les pompiers poursuivent leur lutte contre cette menace grandissante, une question demeure au premier plan pour de nombreux Néo-Écossais: cet incendie de forêt en début de saison est-il un présage de ce qui pourrait devenir la nouvelle normalité pour notre climat changeant, et si oui, comment nos stratégies de préparation aux urgences doivent-elles évoluer pour relever ce défi?