Dans une escalade dramatique des tactiques de protestation climatique, deux militantes du groupe environnemental On2Ottawa ont vandalisé “Femme au béret rouge-orange” de Pablo Picasso au Musée des Beaux-Arts de Montréal dimanche, éclaboussant le chef-d’œuvre de peinture rouge dans ce qu’elles ont décrit comme un acte de désobéissance civile visant à attirer l’attention sur les préoccupations climatiques.
La manifestation provocatrice s’est déroulée peu après midi lorsque deux femmes se sont approchées du tableau emblématique, estimé à 80 millions de dollars, et ont lancé des ballons remplis de peinture sur l’œuvre. Les responsables du musée ont confirmé qu’une vitre de protection a empêché des dommages permanents au portrait de Picasso de 1938, bien que l’incident ait forcé la fermeture temporaire de la salle d’exposition.
“Nous ciblons l’art parce que les gouvernements n’écoutent pas les scientifiques,” a déclaré Amélie Brais, l’une des manifestantes identifiées dans les images vidéo diffusées par le groupe. “Si nous n’agissons pas maintenant pour le climat, il n’y aura plus d’art ni de culture à protéger.”
Le Service de police de Montréal a réagi rapidement à l’incident, détenant les deux femmes sur place. Selon des sources de CO24 News, les autorités envisagent des accusations de méfait et de vandalisme, qui pourraient entraîner des sanctions importantes en vertu du droit québécois.
Cette action audacieuse s’inscrit dans une tendance inquiétante de protestations similaires à travers l’Europe et l’Amérique du Nord, où des militants écologistes ont ciblé des institutions culturelles prestigieuses. Le mois dernier, des manifestants de Just Stop Oil ont aspergé les “Tournesols” de Vincent van Gogh avec de la soupe aux tomates à la National Gallery de Londres, tandis que d’autres se sont collés aux cadres de chefs-d’œuvre au Louvre à Paris.
“Ces actes témoignent d’une incompréhension fondamentale de la relation entre l’art et l’activisme,” a déclaré Dr. Eleanor Rosenthal, conservatrice d’art moderne à l’Université de Toronto, dans une entrevue avec CO24 Canada News. “Attaquer le patrimoine culturel aliène des alliés potentiels et mine l’autorité morale du mouvement climatique.”
Le groupe On2Ottawa, une ramification du mouvement international Extinction Rebellion, a défendu ses tactiques comme nécessaires face à ce qu’ils décrivent comme l’inaction gouvernementale sur la politique climatique. Leur manifeste critique spécifiquement l’exploitation des sables bitumineux canadiens et l’expansion de l’oléoduc Trans Mountain.
La directrice du Musée de Montréal, Marie-Claude Landry, a exprimé sa profonde déception concernant l’incident. “Nous respectons le droit de manifester, mais les institutions culturelles devraient être des espaces de dialogue, pas des cibles de destruction,” a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse d’urgence. “Le musée s’est toujours engagé en faveur de la durabilité environnementale dans nos opérations.”
L’incident a suscité un débat intense dans les cercles politiques de CO24 sur la légitimité de telles méthodes de protestation. Le premier ministre du Québec François Legault a condamné l’action comme du “vandalisme culturel,” tandis que les climatologues ont offert des réactions mitigées.
“Bien que je comprenne leur frustration, je me demande si aliéner le public sert la cause,” a noté Dr. Michael Saunders, chercheur en climatologie à l’Université McGill. “Un plaidoyer efficace construit des ponts plutôt que de créer des divisions.”
Alors que les conservateurs du musée travaillent à nettoyer la vitre protectrice et à rouvrir l’exposition, cet incident soulève des questions profondes sur l’intersection entre l’activisme et le patrimoine culturel. Quel prix sommes-nous prêts à payer pour attirer l’attention sur les causes climatiques, et menacer notre héritage artistique fait-il vraiment avancer la protection de l’environnement? La réponse pourrait déterminer si de telles tactiques controversées continuent de se propager ou tombent dans une notoriété contre-productive.