La Bourse de Toronto a dégringolé de plus de 100 points mardi alors que les investisseurs étaient aux prises avec la faiblesse des piliers économiques canadiens. Les actions énergétiques ont mené le déclin au milieu de la volatilité des prix du pétrole brut, tandis que les institutions financières ont vacillé malgré le contexte des décisions anticipées sur les taux d’intérêt.
L’indice composé S&P/TSX du Canada a clôturé à 22 865,63, en baisse de 123,38 points ou 0,54 %, marquant sa troisième séance consécutive de pertes. Cette chute est survenue alors que les contrats à terme sur le Brent ont glissé de près de 1,2 % pour s’établir à 81,73 $ le baril, entraînant avec eux les principaux producteurs d’énergie canadiens.
“Le marché canadien continue de faire face à des pressions sur deux fronts – les producteurs d’énergie aux prises avec la volatilité des prix du pétrole et les institutions financières se préparant à des mouvements potentiellement agressifs des banques centrales”, a déclaré Michael Tran, stratège en matières premières chez RBC Marchés des Capitaux. “Ces secteurs représentent l’épine dorsale du TSX, et leur faiblesse simultanée crée d’importants vents contraires.”
Les actions énergétiques ont collectivement chuté de 2,3 %, Suncor Énergie baissant de 3,1 % et Ressources naturelles canadiennes diminuant de 2,7 %. Le secteur financier, qui représente environ 30 % de l’indice, a diminué de 0,9 % alors que la Banque Royale du Canada et la Banque Toronto-Dominion ont toutes deux glissé de plus de 1 %.
Pendant ce temps, les marchés américains ont affiché des résultats mitigés. Le Dow Jones a gagné 0,3 %, le S&P 500 a légèrement progressé de 0,1 %, tandis que le Nasdaq, à forte composante technologique, a baissé de 0,2 %. Les investisseurs américains semblaient plus optimistes suite aux récentes données économiques suggérant que la Réserve fédérale pourrait commencer à réduire les taux d’intérêt d’ici septembre.
Les analystes canadiens soulignent les défis économiques uniques du pays. “Contrairement à nos homologues américains, les marchés canadiens sont plus sensibles aux prix des matières premières”, a expliqué Katherine Judge, économiste chez CIBC Marchés des Capitaux. “La faiblesse du secteur énergétique aujourd’hui reflète des préoccupations plus larges concernant la demande mondiale, particulièrement en provenance de la Chine, plutôt que les conditions économiques nationales.”
Le volume des échanges sur le TSX a atteint 314,7 millions d’actions, les valeurs en baisse surpassant les valeurs en hausse dans un rapport de près de 2 contre 1.
Le secteur des matériaux, qui abrite les mineurs de métaux précieux et de base, a offert une rare note positive, augmentant de 0,4 % alors que les prix de l’or ont grimpé à des niveaux presque records. Barrick Gold a progressé de 1,2 %, tandis qu’Agnico Eagle Mines a gagné 1,5 %.
Pour l’avenir, les observateurs du marché restent prudents à l’approche de la prochaine décision politique de la Banque du Canada. “La position de la banque centrale sur les taux d’intérêt sera cruciale pour les actions financières dans les semaines à venir”, a noté Benjamin Tal, économiste en chef adjoint chez CIBC Marchés Mondiaux. “Mais les producteurs d’énergie font face à un tableau mondial plus complexe qui pourrait prendre plus de temps à résoudre.”
L’indice de volatilité du TSX, souvent appelé “l’indice de la peur”, a augmenté de 3,8 %, indiquant une incertitude croissante des investisseurs. Pour des analyses de marché supplémentaires et des nouvelles financières de dernière heure, suivez notre couverture continue sur CO24 Affaires.
Demain apportera-t-il une reprise ou d’autres pertes? Alors que la saison des résultats trimestriels approche, les investisseurs canadiens pourraient devoir se préparer à des turbulences continues dans ces secteurs économiques vitaux.