Infestation de rats à Montréal en 2024 entraîne une augmentation des plaintes

Olivia Carter
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Alors que les Montréalais profitent des températures plus clémentes du printemps, un résident indésirable fait de plus en plus sentir sa présence dans toute la ville. Les observations de rats ont considérablement augmenté ces derniers mois, les données municipales révélant une inquiétante hausse de 39 pour cent des plaintes liées aux rongeurs depuis 2022 — un signe évident que le problème des rats à Montréal est passé d’une nuisance occasionnelle à une véritable crise urbaine.

“J’habite le Plateau depuis près de vingt ans et je n’ai jamais rien vu de tel,” témoigne Marie Bouchard, une résidente qui a récemment découvert des rats dans son jardin. “Ils deviennent plus audacieux, apparaissant en plein jour là où jouent les enfants.”

Cette escalade a forcé les autorités municipales à reconnaître ce que de nombreux résidents signalent depuis des mois. Selon CO24 News, le service 311 de Montréal a enregistré 2 522 plaintes liées aux rongeurs en 2023, contre 1 811 en 2022 — des chiffres qui sous-estiment probablement l’ampleur réelle du problème, car de nombreuses rencontres ne sont pas signalées.

Les experts en faune urbaine pointent plusieurs facteurs contributifs. Les chantiers de construction partout dans la ville ont perturbé des colonies de rats établies, poussant les rongeurs vers de nouveaux territoires. L’hiver relativement doux n’a pas réduit les populations aussi sévèrement que le feraient typiquement les froids québécois. Plus significativement peut-être, les pratiques de gestion des déchets n’ont pas suivi le rythme de la densité croissante de population dans de nombreux quartiers.

“Les rats sont des créatures extraordinairement adaptables,” explique Dr. Robert Martineau, écologue urbain à l’Université de Montréal. “Quand nous leur fournissons d’amples sources de nourriture par une élimination inadéquate des déchets et des débris de construction, ils répondent par des explosions démographiques. Une femelle peut produire jusqu’à 50 petits par année, ce qui rend le contrôle difficile une fois que les colonies sont établies.”

Les implications sanitaires vont au-delà du simple dégoût. Les rats sont des vecteurs connus de diverses maladies, notamment la leptospirose et le hantavirus. Ils peuvent contaminer les sources alimentaires et endommager les infrastructures en rongeant les câbles électriques — une préoccupation particulière dans les bâtiments vieillissants de Montréal, selon Canada News.

La conseillère municipale Émilie Thuillier, responsable des travaux publics, a promis une réponse globale. “Nous mettons en œuvre une approche à multiples facettes comprenant l’augmentation des appâts dans les zones à forte concentration de plaintes, la révision des pratiques de collecte des déchets et la sensibilisation du public à propos du stockage approprié des aliments et de l’élimination des ordures,” a-t-elle déclaré lors d’une récente réunion du conseil.

Cependant, les conseillers de l’opposition soutiennent que ces mesures sont insuffisantes. “L’administration a tardé à reconnaître la gravité de ce problème,” affirme le conseiller Benoit Langevin. “Nous avons besoin d’un financement dédié pour une unité spécialisée de lutte contre les rongeurs, similaire à ce que des villes comme New York et Chicago ont mis en place.”

Certains quartiers ont été touchés de façon disproportionnée. Ville-Marie, le Plateau-Mont-Royal et Rosemont–La Petite-Patrie représentent près de 40 pour cent de toutes les plaintes, créant ce que certains résidents appellent des “points chauds de rats” dans tout le centre-ville.

L’impact économique dépasse les budgets municipaux. Les restaurants et commerces alimentaires déclarent dépenser des milliers de dollars en mesures supplémentaires de lutte antiparasitaire. “Nous avons dû tripler notre budget de gestion antiparasitaire cette année,” confie Jean-Pierre Morin, propriétaire d’un bistro dans la Petite Italie. “C’est une dépense que nous n’avions pas prévue et qui affecte considérablement notre résultat net.”

Des groupes communautaires ont commencé à s’organiser pour exiger une action plus énergique. La Coalition contre les Rongeurs, nouvellement formée, fait pression pour plus de transparence dans l’allocation des ressources municipales consacrées à la lutte antiparasitaire et plaide pour une application plus stricte des règlements sanitaires pour les propriétés commerciales.

Les scientifiques environnementaux suggèrent que le problème des rats pourrait être un indicateur de défis plus larges dans l’écosystème urbain. “Les rats prospèrent dans des environnements où les prédateurs naturels comme les renards, les faucons et les hiboux ont été éliminés,” note la scientifique environnementale Laura Tremblay. “Une approche durable inclurait la réflexion sur la façon dont nous pourrions restaurer certains de ces mécanismes naturels de contrôle tout en améliorant nos pratiques de gestion des déchets.”

Alors que Montréal se prépare pour sa saison touristique estivale animée, la pression sur les responsables pour résoudre l’infestation s’intensifie. La question qui se pose maintenant à la ville va au-delà des mesures de contrôle immédiates vers des considérations d’urbanisme plus fondamentales : Montréal peut-elle développer une stratégie à long terme qui s’attaque non seulement aux symptômes mais aussi aux causes profondes de son problème croissant de rats?

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