Le Canada et les États-Unis risquent une inflation due à la persistance des tarifs, prévient la BdC

Olivia Carter
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Dans un avertissement sévère qui a envoyé des ondes de choc sur les marchés financiers, le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a mis en garde jeudi que des tarifs douaniers persistants entre le Canada et les États-Unis pourraient déclencher une dangereuse spirale inflationniste, annulant potentiellement des mois de progrès économiques minutieux. S’exprimant au Forum économique de Toronto, Macklem a souligné que les perturbations commerciales représentent une menace importante pour la reprise économique du Canada à un moment où l’inflation n’a que récemment montré des signes de stabilisation.

“La nature interconnectée de nos chaînes d’approvisionnement signifie que les barrières tarifaires n’affectent pas seulement les secteurs ciblés—elles se répercutent dans toute l’économie,” a déclaré Macklem lors de son discours principal. “Nos modèles suggèrent que des frictions commerciales soutenues pourraient ajouter entre 0,3 et 0,7 point de pourcentage à l’inflation au cours de la prochaine année seulement.”

Ces commentaires surviennent dans un contexte de préoccupations croissantes concernant l’avenir de l’Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM), alors que la rhétorique électorale américaine se concentre de plus en plus sur des politiques commerciales protectionnistes. Avec environ 75% des exportations canadiennes destinées aux marchés américains, même des augmentations tarifaires modestes pourraient avoir des impacts démesurés sur les producteurs et consommateurs canadiens.

L’analyse de la Banque du Canada indique que les secteurs particulièrement vulnérables aux perturbations commerciales comprennent la fabrication automobile, l’agriculture et l’énergie—des industries qui emploient collectivement plus de 1,8 million de Canadiens. Les recherches de la banque centrale suggèrent que les entreprises répercuteraient probablement entre 60 et 80% des coûts tarifaires directement sur les consommateurs, exacerbant l’inflation précisément au moment où les Canadiens cherchent un soulagement face aux prix élevés.

“Nous observons enfin une inflation qui tend vers notre cible de 2%,” a noté Macklem. “Des perturbations commerciales à ce stade nous obligeraient à reconsidérer notre approche de politique monétaire à un moment où les Canadiens espèrent une stabilité des taux d’intérêt.”

Les dirigeants d’entreprises canadiennes ont exprimé une inquiétude croissante face à l’incertitude. Jean Simard, PDG de l’Association de l’aluminium du Canada, a déclaré à CO24 que la planification est devenue de plus en plus difficile: “Nous opérons essentiellement dans deux univers parallèles—un où les échanges commerciaux se déroulent normalement et un autre où nous faisons face à des barrières importantes pour notre plus grand marché.”

Les experts économiques suggèrent que le moment ne pourrait être pire. Avec l’endettement des ménages à des niveaux records et des secteurs sensibles aux taux d’intérêt déjà en difficulté, toute politique qui pousse l’inflation à la hausse pourrait nécessiter des hausses de taux d’intérêt supplémentaires, accentuant davantage la pression sur les consommateurs canadiens.

“L’entrelacement de nos économies signifie que les deux pays perdent ultimement dans une guerre tarifaire,” a expliqué Avery Williams, économiste en chef chez Toronto Dominion Securities. “L’histoire nous montre que le protectionnisme entraîne généralement des prix plus élevés, une concurrence réduite et, en fin de compte, une croissance plus lente pour toutes les parties concernées.”

Les responsables gouvernementaux des deux pays ont apparemment intensifié leurs discussions ces dernières semaines, la vice-première ministre canadienne Chrystia Freeland rencontrant ses homologues américains pour souligner les avantages mutuels de la relation commerciale actuelle. Des sources proches des négociations indiquent que des plans d’urgence sont en cours d’élaboration pour faire face à divers scénarios, bien que les détails restent confidentiels.

Pour les Canadiens ordinaires, les enjeux ne pourraient être plus élevés. La modélisation économique suggère qu’un tarif soutenu de 10% sur les principales exportations canadiennes pourrait augmenter les dépenses annuelles du ménage moyen d’environ 1 200 $—un fardeau malvenu alors que les familles sont déjà aux prises avec des coûts de vie élevés.

Alors que la rhétorique politique s’intensifie et que les incertitudes économiques augmentent, la question cruciale demeure: le Canada peut-il naviguer dans ces eaux commerciales périlleuses sans sacrifier les progrès durement gagnés dans la lutte contre l’inflation, ou nous dirigeons-nous vers une tempête parfaite de défis économiques qui mettra à l’épreuve la résilience de notre économie nord-américaine intégrée?

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