L’inflation canadienne est demeurée inchangée en mai, marquant une étape cruciale dans la reprise économique du pays alors que les consommateurs continuent de naviguer dans les conditions de marché post-pandémiques.
Statistique Canada a rapporté mercredi que le taux d’inflation annuel s’est maintenu à 1,7 % le mois dernier, égalant le chiffre d’avril et se situant bien en dessous de la cible de 2 % de la Banque du Canada. Il s’agit du troisième mois consécutif d’inflation inférieure à 2 %, renforçant la récente décision de la banque centrale de réduire son taux directeur.
« Nous constatons que la politique monétaire fonctionne comme prévu », a déclaré Royce Mendes, économiste chez Desjardins. « La valve de pression inflationniste se relâche lentement, donnant aux ménages canadiens un répit bien nécessaire après des années de tension financière. »
Les données ont révélé d’importantes variations de prix dans les secteurs essentiels. Les prix des produits d’épicerie ont augmenté de 1,5 % par rapport à l’année dernière, tandis que les coûts de logement ont grimpé de 5,1 % d’une année à l’autre – toujours élevés mais montrant une amélioration modeste par rapport aux sommets récents. L’indice des transports a diminué de 1,8 %, principalement en raison de la baisse des prix de l’essence, qui ont chuté de 7,3 % par rapport à mai 2023.
Les différences régionales demeurent prononcées. Le Québec a connu le taux d’inflation provincial le plus bas à 1,3 %, tandis que l’Alberta a affiché le plus élevé à 2,3 %. La Colombie-Britannique, qui abrite certains des marchés immobiliers les plus chers du Canada, a enregistré une augmentation de 2,1 %.
Les marchés financiers ont réagi positivement au rapport, le dollar canadien se renforçant légèrement face à son homologue américain. Les économistes des grandes banques prévoient maintenant que la Banque du Canada mettra en œuvre des réductions de taux supplémentaires dans les mois à venir, accélérant potentiellement son cycle d’assouplissement.
« La bataille contre l’inflation n’est pas complètement gagnée, mais nous sommes clairement dans une phase différente maintenant », a noté Leslie Preston, économiste à la Banque TD. « Le défi pour les décideurs politiques est d’équilibrer la désinflation continue avec les préoccupations de croissance économique, particulièrement alors que les dépenses de consommation montrent des signes d’affaiblissement. »
Les mesures d’inflation fondamentale, qui excluent les composantes volatiles comme l’alimentation et l’énergie, ont atteint en moyenne 2,3 % en mai – toujours au-dessus de la cible mais montrant une tendance graduelle à la baisse. Cette métrique reste étroitement surveillée par la Banque du Canada dans l’élaboration de sa stratégie de taux d’intérêt.
Pour les Canadiens ordinaires, le rapport sur l’inflation représente un optimisme prudent. Après avoir enduré une inflation qui a culminé à 8,1 % en juin 2022, les consommateurs constatent un soulagement significatif aux caisses et aux pompes à essence. Cependant, l’abordabilité du logement continue d’être un défi important, les coûts des loyers et des hypothèques restant obstinément élevés.
« Nous sommes à un carrefour économique intéressant », a déclaré Douglas Porter, économiste en chef de BMO. « L’inflation se modère, mais la question demeure de savoir si nous pouvons réaliser une croissance durable sans raviver les pressions sur les prix. »
Alors que le Canada entre dans l’été, tous les regards seront tournés vers le rapport d’inflation de juin et la réunion de juillet de la Banque du Canada pour d’autres signaux sur la direction de l’économie et le rythme des futures réductions de taux.
Cette période de stabilité des prix va-t-elle durer, ou ne faisons-nous qu’expérimenter le calme avant une autre tempête économique? Pour l’instant, les Canadiens peuvent trouver un modeste réconfort en sachant qu’après des années de pression financière, la marée inflationniste semble se retirer.
Pour plus d’analyses économiques et de mises à jour financières, visitez CO24 Affaires.