Alors que le paysage des soins de santé de Sudbury évolue, Santé publique Sudbury et districts s’est lancée dans un ambitieux parcours de transformation institutionnelle, en faisant de l’équité et de l’anti-racisme des principes fondamentaux dans la prestation des services de santé publique. Le conseil d’administration de l’unité sanitaire a reçu jeudi un rapport d’étape révélateur détaillant comment les engagements de l’organisation en matière d’anti-racisme et de sécurité culturelle autochtone transforment la prestation de services dans toute la région.
“Ce n’est pas simplement un exercice à cocher—il s’agit de changer fondamentalement notre façon de servir nos diverses communautés,” a expliqué Dre Ariella Zbar, médecin-hygiéniste adjointe, qui a présenté aux côtés de Stacey Gilbeau, directrice de l’engagement autochtone. “Nous examinons nos systèmes, nos pratiques et nos présupposés pour créer un changement significatif et durable.”
L’initiative, dont la mise en œuvre sérieuse a commencé en 2021, représente une réponse stratégique à la reconnaissance croissante des barrières systémiques dans les soins de santé. Des données récentes de Santé publique Ontario montrent que les communautés marginalisées connaissent systématiquement de moins bons résultats de santé, un fardeau plus élevé de maladies et un accès réduit aux services préventifs—des disparités que la pandémie de COVID-19 n’a fait qu’amplifier.
L’approche globale de l’unité sanitaire comprend une formation obligatoire du personnel sur les principes anti-racistes, l’élaboration de politiques sans préjugés et la création d’espaces culturellement sécuritaires pour les membres des communautés autochtones. Déjà, plus de 87% du personnel a complété des programmes de formation intensifs conçus pour identifier et aborder les préjugés inconscients dans les contextes de soins de santé.
“Ce qui rend cette initiative particulièrement efficace, c’est son double accent sur la culture organisationnelle et les améliorations tangibles des services,” a souligné Gilbeau durant la présentation. “Nous ne faisons pas que parler du racisme—nous démantelons activement les obstacles aux soins de santé équitables.”
La membre du conseil Glenda Massicotte a exprimé un fort soutien, soulignant comment l’initiative s’aligne avec les priorités plus larges de santé publique à travers le Canada: “Ce travail représente l’avenir de la prestation des soins de santé—un avenir où l’équité n’est pas une réflexion après coup mais le fondement de tout ce que nous faisons.”
L’initiative a fait face à des défis, particulièrement dans la mesure des résultats au-delà des statistiques de participation. Dre Zbar a reconnu ces limites, expliquant que l’unité sanitaire développe des cadres d’évaluation plus sophistiqués pour capturer les impacts réels sur les disparités de santé et la confiance communautaire.
“Des mesures significatives nécessitent du temps et un partenariat communautaire,” a souligné Dre Zbar. “Nous sommes déterminés à démontrer comment ces investissements se traduisent par de meilleurs résultats de santé pour tous les résidents de Sudbury.”
Pour l’avenir, Santé publique Sudbury prévoit d’élargir ses efforts d’engagement communautaire, en s’assurant que diverses voix influencent directement le développement des programmes. L’unité sanitaire vise également à tirer parti de son expérience pour défendre des changements de politiques systémiques aux niveaux provincial et fédéral.
La durabilité financière demeure une considération, l’initiative étant actuellement soutenue par les budgets opérationnels existants. Les membres du conseil ont discuté de partenariats de financement potentiels pour améliorer la résilience du programme, incluant la collaboration avec des fondations de soins de santé et des agences gouvernementales axées sur l’équité en santé.
Alors que les institutions de soins de santé à travers le Canada sont aux prises avec des défis similaires, l’approche de Sudbury offre des aperçus précieux sur l’opérationnalisation des principes anti-racistes au sein des institutions publiques. Les progrès de l’initiative démontrent comment un changement organisationnel intentionnel peut faire progresser à la fois l’équité en santé et la confiance communautaire.
Alors que nos communautés deviennent de plus en plus diverses, comment les institutions de santé publique pourraient-elles mieux équilibrer les approches universelles avec des interventions ciblées qui répondent aux besoins uniques des populations marginalisées?