Dans un geste ambitieux pour résoudre la pénurie croissante de logements au Canada, le gouvernement fédéral a annoncé hier un plan complet visant à construire environ 4 000 nouveaux logements sur des terres fédérales dans les grands centres urbains. L’Initiative fédérale pour le logement sur les terres publiques représente l’une des interventions directes les plus importantes d’Ottawa dans le développement du logement depuis des décennies.
Mark Carney, président de la Banque d’infrastructure du Canada, a révélé que l’initiative libérera des propriétés fédérales dormantes dans les zones urbaines à forte demande où l’abordabilité du logement a atteint des niveaux critiques. “Nous tirons parti d’actifs publics sous-utilisés depuis des années,” a déclaré Carney lors de l’annonce à Ottawa. “Cette initiative démontre comment le gouvernement peut montrer l’exemple en convertissant ses propres terrains en logements dont nous avons désespérément besoin.”
Les terres fédérales destinées au développement comprennent des parcelles à Toronto, Vancouver, Calgary, Edmonton, Ottawa et Montréal — des villes où les prix des logements ont dépassé la croissance des revenus de manière significative au cours de la dernière décennie. Le gouvernement estime que la construction commencera dans 12 à 18 mois, avec les premières unités potentiellement disponibles d’ici fin 2025.
Le ministre du Logement, Sean Fraser, a souligné que le développement comprendra une proportion substantielle de logements abordables. “Au moins 30 % de ces logements seront abordables selon les mesures de revenus locaux,” a expliqué Fraser. “Nous créons non seulement des logements, mais des communautés inclusives avec accès aux transports en commun, aux services et aux opportunités d’emploi.”
L’investissement de 1,5 milliard de dollars représente une réponse directe à la pénurie critique de logements au Canada, que les économistes estiment à environ 3,5 millions d’unités à l’échelle nationale. L’initiative s’appuie sur les programmes fédéraux de logement précédents, notamment le Fonds pour accélérer la construction de logements et le Fonds pour le logement abordable, mais marque un tournant vers une implication gouvernementale plus directe dans la construction de logements.
Les experts en urbanisme ont offert des éloges mesurés pour l’initiative. Dr. Amanda Chen, chercheuse en politique du logement à l’Université de Toronto, a déclaré à CO24 : “L’utilisation des terres fédérales est une approche sensée, mais 4 000 unités, bien que significatives, ne représentent qu’une fraction de ce qui est nécessaire. Le véritable test sera la rapidité avec laquelle ces projets passeront de l’annonce à l’achèvement.”
Le programme emploiera un modèle innovant de partenariat public-privé, avec la Banque d’infrastructure du Canada fournissant le financement aux côtés des promoteurs privés. Cette approche vise à accélérer les délais de construction tout en assurant la viabilité économique pour toutes les parties prenantes impliquées.
Les critiques de l’opposition ont remis en question la portée de l’initiative. Scott Aitchison, porte-parole conservateur en matière de logement, a commenté que “cette annonce ressemble étrangement à un reconditionnement d’engagements antérieurs,” tout en appelant à des réformes de zonage plus agressives et à une réduction des barrières réglementaires pour stimuler le développement du secteur privé.
Pour des milliers de Canadiens actuellement exclus du marché immobilier, l’initiative offre une lueur d’espoir. Cependant, avec les prix des maisons qui continuent d’augmenter et les taux d’inoccupation des logements locatifs à des niveaux historiquement bas, la question fondamentale demeure : l’intervention gouvernementale peut-elle efficacement résoudre une crise du logement qui se développe depuis des décennies, ou des solutions plus radicales seront-elles nécessaires pour assurer l’abordabilité du logement pour les générations futures?