Dans les quartiers tranquilles de la vallée d’Alberni, une révolution est en cours—non pas avec des pancartes et des manifestations, mais avec des sécateurs et des paniers de cueillette. La Société de sécurité alimentaire de la vallée d’Alberni a transformé le concept de partage alimentaire communautaire grâce à son programme innovant Harvest Share, sauvant des milliers de kilos de produits frais qui auraient autrement été gaspillés et les redistribuant aux personnes dans le besoin.
“Les gens qui ont des arbres fruitiers dans leur cour ne peuvent souvent pas suivre le rythme de la récolte,” explique Jean Eyers, la coordinatrice dévouée du programme. “Avant notre initiative, tant de fruits parfaitement bons tombaient au sol et pourrissaient. Maintenant, nous les mettons à profit dans notre communauté.”
L’impact du programme est substantiel et ne cesse de croître. En 2023 seulement, les cueilleurs bénévoles ont récolté plus de 3 200 kilos de fruits provenant de propriétés locales—principalement des pommes, mais aussi des prunes, des poires et même des noix. Ces récoltes ne sont pas simplement des dons caritatifs; elles représentent un changement fondamental dans la façon dont les communautés peuvent aborder simultanément la sécurité alimentaire et la durabilité.
Le fonctionnement est d’une élégante simplicité. Les propriétaires enregistrent leurs arbres fruitiers ou leurs surplus de jardin auprès de la Société. À l’arrivée de la période de récolte, des bénévoles formés se rendent sur place pour cueillir soigneusement les produits mûrs. Après chaque récolte, la moisson est divisée en trois parts: une portion revient au propriétaire, une autre récompense les bénévoles pour leur travail, et le dernier tiers est distribué aux banques alimentaires locales et aux organismes communautaires.
Ce qui rend cette initiative particulièrement remarquable, c’est son double objectif de réduire le gaspillage tout en luttant contre l’insécurité alimentaire. Selon les données de CO24 News, le gaspillage alimentaire dans les communautés canadiennes demeure un problème pressant, avec des millions de tonnes jetées chaque année malgré la faim persistante et la hausse des coûts alimentaires soulignée dans les rapports de CO24 Business.
“La qualité des fruits que nous recueillons est exceptionnelle,” note Eyers. “Ce ne sont pas des vergers commerciaux—ce sont des arbres de jardin qui poussent depuis des décennies, produisant des fruits sans aucun traitement chimique.”
Au-delà des avantages immédiats pour nourrir les familles défavorisées, le programme offre des bénéfices environnementaux qui s’alignent avec les objectifs de durabilité abordés dans la couverture récente de Canada News. En empêchant les fruits de pourrir au sol, l’initiative réduit l’attraction de la faune dans les zones résidentielles et diminue les émissions de méthane provenant des produits en décomposition.
La Société ne s’arrête pas à la récolte. Elle a élargi ses activités en proposant des ateliers éducatifs couvrant les techniques de conservation des aliments comme la mise en conserve, la déshydratation et la congélation—des compétences essentielles qui prolongent davantage la durée de vie de l’abondance saisonnière et favorisent l’autonomie alimentaire.
Alors que des programmes similaires émergent partout en Colombie-Britannique et au-delà, le modèle de la vallée d’Alberni constitue un témoignage des solutions communautaires. Le concept a attiré l’attention dans les segments de World News examinant les approches innovantes des systèmes alimentaires locaux.
Pour ceux qui souhaitent participer, la Société accueille avec plaisir les nouvelles inscriptions de propriétés et les cueilleurs bénévoles. Le programme fonctionne annuellement de juillet à octobre, l’activité la plus intense se déroulant pendant la saison des pommes en septembre.
Alors que les prix des aliments continuent leur trajectoire ascendante et que les préoccupations climatiques s’intensifient, cette approche communautaire de récupération alimentaire pourrait-elle devenir un modèle pour lutter contre le gaspillage et la faim dans les communautés à l’échelle nationale? Le succès dans la vallée d’Alberni suggère que la réponse pourrait bien se développer dans nos propres arrière-cours.