Les défenseurs de la santé renouvellent l’appel à l’interdiction des cigarettes électroniques aromatisées au Canada

Olivia Carter
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Alors que les taux de vapotage chez les adolescents demeurent obstinément élevés à travers le pays, les défenseurs canadiens de la santé intensifient leur campagne pour une interdiction fédérale complète des produits de vapotage aromatisés, citant des preuves alarmantes de leur attrait auprès des jeunes.

L’appel à l’action a gagné un nouvel élan après que des données récentes de Santé Canada ont révélé que, malgré les réglementations existantes, près de 13 pour cent des élèves du secondaire déclarent utiliser régulièrement des cigarettes électroniques. Cette tendance persistante a incité une coalition d’organisations de santé à exiger une intervention plus décisive d’Ottawa.

“Nous voyons une génération de jeunes Canadiens développer des dépendances à la nicotine sous nos yeux,” a déclaré Dr. Melissa Henderson, spécialiste en pneumologie à l’Hôpital général de Toronto. “Les arômes fruités, de bonbons et de desserts sont essentiellement une porte d’entrée qui fait paraître une substance hautement addictive comme inoffensive et attrayante pour les jeunes.”

Cette mobilisation survient trois ans après que le gouvernement fédéral a mis en œuvre des règlements limitant certains arômes et les concentrations de nicotine. Cependant, les critiques soutiennent que ces mesures comportent d’importantes lacunes qui permettent aux fabricants de continuer à commercialiser des produits attrayants pour les adolescents grâce à un étiquetage créatif et une conception de produit astucieuse.

L’évaluation interne de Santé Canada, obtenue par des demandes d’accès à l’information, reconnaît que “les cadres réglementaires actuels n’ont pas adéquatement répondu aux préoccupations concernant le vapotage chez les jeunes,” particulièrement en ce qui concerne les produits aromatisés qui contournent les restrictions existantes.

Une recherche publiée dans le Journal de l’Association médicale canadienne montre que les produits de vapotage aromatisés demeurent la préférence écrasante parmi les jeunes utilisateurs, avec plus de 90 pour cent des jeunes vapoteurs choisissant des options aromatisées. L’étude a conclu que des restrictions complètes sur les arômes pourraient réduire significativement l’initiation des jeunes.

La Société canadienne du cancer s’est montrée particulièrement vocale concernant le renforcement des réglementations. “D’autres juridictions ont démontré que les interdictions complètes d’arômes fonctionnent,” a déclaré Michael Perley, conseiller principal en politiques de l’organisation. “La Nouvelle-Écosse a mis en œuvre des restrictions provinciales en 2020 et a vu les taux de vapotage chez les jeunes diminuer de près de 40 pour cent en deux ans.”

Les représentants de l’industrie rétorquent que les produits aromatisés sont essentiels pour les fumeurs adultes qui transitionnent des cigarettes traditionnelles. “Éliminer les arômes reviendrait à supprimer un outil éprouvé de réduction des méfaits,” a déclaré Victor Klassen de l’Association canadienne du vapotage. “Les fumeurs adultes rapportent constamment que les arômes ont été cruciaux dans leur transition réussie du tabac combustible.”

Toutefois, les experts en santé publique contestent cette narrative, en pointant vers des recherches émergentes qui remettent en question l’efficacité du vapotage comme aide au sevrage tabagique. Une récente étude longitudinale de l’Université de Waterloo a découvert que de nombreux utilisateurs doubles – ceux qui fument et vapotent – maintiennent leur consommation de cigarettes tout en ajoutant les cigarettes électroniques plutôt que de substituer l’un à l’autre.

La pédiatre Dr. Aisha Williams, qui traite des adolescents souffrant de problèmes de santé liés au vapotage, a souligné l’urgence de la situation. “Je vois des adolescents avec des symptômes que nous associons typiquement aux fumeurs de longue date – toux persistantes, fonction pulmonaire réduite et marqueurs inflammatoires préoccupants. Les arômes fruités créent un faux sentiment de sécurité qui masque de sérieux risques pour la santé.”

Cette nouvelle mobilisation coïncide avec des développements réglementaires dans d’autres pays. L’Australie a mis en œuvre un modèle sur ordonnance pour les produits de vapotage à la nicotine, tandis que l’Union européenne envisage des restrictions similaires sur les arômes dans le cadre de sa directive actualisée sur les produits du tabac.

Le ministre fédéral de la Santé, Mark Holland, a reconnu ces préoccupations, déclarant que son ministère “examine attentivement les preuves concernant les produits de vapotage aromatisés” et “prendra les mesures appropriées pour protéger les jeunes Canadiens.” Cependant, aucun calendrier précis pour de nouvelles réglementations n’a été annoncé.

Alors que ce débat se poursuit, les parents et éducateurs canadiens rapportent des préoccupations croissantes quant à la normalisation du vapotage chez les jeunes. Un sondage national auprès des directeurs d’écoles secondaires a révélé que 78 pour cent considèrent le vapotage comme un “problème important ou grave” dans leurs écoles, beaucoup luttant contre la nature discrète des dispositifs modernes de vapotage.

Reste à voir si le Canada suivra le chemin des juridictions qui ont mis en œuvre des interdictions complètes d’arômes, ou continuera avec son approche incrémentale actuelle de la réglementation. Alors que les défenseurs de la santé et les parties prenantes de l’industrie présentent des visions concurrentes de réduction efficace des méfaits, comment les décideurs politiques équilibreront-ils l’accès des adultes avec la protection des jeunes dans le paysage évolutif de la consommation de nicotine?

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