Le lancement de la première exportation de GNL du Canada vise les marchés énergétiques mondiaux

Olivia Carter
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Dans un moment décisif pour le secteur énergétique canadien, le premier terminal d’exportation de gaz naturel liquéfié du pays a officiellement commencé ses opérations, marquant l’entrée du Canada dans le marché mondial compétitif du GNL. L’installation Woodfibre GNL près de Squamish, en Colombie-Britannique, a expédié sa première cargaison la semaine dernière, ouvrant un nouveau chapitre dans l’ambition de longue date du Canada de diversifier son portefeuille d’exportations énergétiques au-delà du continent nord-américain.

“Cela représente un changement pivot dans la stratégie énergétique du Canada,” a déclaré Michael Davidson, économiste de l’énergie à l’Université de Toronto. “Après des années de planification et d’obstacles réglementaires, nous voyons enfin le gaz naturel canadien atteindre les marchés outre-mer à un moment où la demande mondiale pour des combustibles de transition plus propres s’accélère.”

Cette étape survient dans un contexte de concurrence mondiale intensifiée pour les contrats d’approvisionnement en GNL, particulièrement de la part des nations européennes cherchant à réduire leur dépendance aux sources d’énergie russes suite au conflit en Ukraine. Selon les analystes de marché chez Wood Mackenzie, la demande mondiale de GNL devrait augmenter de 50% d’ici 2035, l’Asie restant le principal marché de croissance.

L’entrée du Canada dans l’arène de l’exportation de GNL n’a pas été sans controverse. Le projet Woodfibre de 1,6 milliard de dollars a fait face à un examen réglementaire important et à l’opposition de groupes environnementaux préoccupés par l’augmentation des émissions de carbone et les impacts sur les écosystèmes marins. Cependant, les partisans soulignent que l’installation utilise des moteurs électriques alimentés par le réseau largement hydroélectrique de la Colombie-Britannique, réduisant considérablement son profil d’émissions par rapport aux installations concurrentes.

“Ce qui distingue le GNL canadien est son intensité carbone relativement faible,” a expliqué Sarah Johnson, directrice à la division de recherche CO24 Business. “Le gaz naturel de l’Ouest canadien traité dans des installations alimentées à l’électricité crée l’un des profils d’émissions les plus bas au monde, pouvant potentiellement commander des prix premium sur les marchés avec des normes environnementales strictes.”

Ce développement survient alors que le Canada navigue dans des tensions complexes de politique énergétique entre l’expansion des infrastructures de combustibles fossiles et le respect d’engagements climatiques ambitieux. Le ministre fédéral de l’Environnement, Steven Guilbeault, a souligné que tout nouveau projet énergétique doit s’aligner sur les objectifs de réduction des émissions du pays, créant une incertitude réglementaire pour les terminaux GNL supplémentaires proposés le long de la côte de la Colombie-Britannique.

Les experts de l’industrie notent que le moment de l’entrée du Canada sur le marché présente à la fois des opportunités et des défis. Bien que les acheteurs asiatiques, particulièrement au Japon, en Corée du Sud et en Chine, aient signé de nombreux contrats d’approvisionnement à long terme, le marché a récemment montré des signes de suroffre, avec des prix spot chutant significativement par rapport aux sommets de 2022.

“L’économie reste convaincante malgré la modération récente des prix,” a noté Robert Chen, analyste en chef chez Eastern Energy Consultants. “Les producteurs canadiens peuvent accéder au gaz naturel à certains des coûts les plus bas au monde, tandis que la distance d’expédition vers les marchés asiatiques est environ 10 jours plus courte que depuis les installations de la côte du Golfe, créant des avantages structurels.”

Pour les producteurs de gaz de l’Ouest canadien, ce développement offre un soulagement bienvenu après des années de prix déprimés en raison d’options d’exportation limitées. L’Alberta Energy Regulator rapporte que le gaz naturel régional s’est négocié avec des rabais allant jusqu’à 40% par rapport aux prix de référence américains ces dernières années, limitant la rentabilité de l’industrie et les revenus fiscaux provinciaux.

“Cela représente juste le début de l’empreinte potentielle du Canada dans le GNL,” a déclaré Elizabeth Murray, ancienne conseillère en énergie auprès du gouvernement fédéral. “Avec plusieurs projets plus importants à différentes étapes de développement, y compris l’énorme installation GNL Canada à Kitimat, nous pourrions voir le Canada émerger comme l’un des cinq principaux exportateurs mondiaux d’ici 2030 si les défis réglementaires et de financement peuvent être surmontés.”

Les partenariats autochtones ont été au cœur des quelques projets progressant vers la construction. La Nation Squamish, après avoir mené sa propre évaluation environnementale, a conclu des accords d’avantages avec Woodfibre GNL, établissant un nouveau modèle pour le développement des ressources sur les territoires traditionnels. De même, le projet GNL Canada a signé des accords avec plusieurs Premières Nations le long de son tracé de pipeline.

Alors que le Canada fait ses premiers pas sur le marché mondial du GNL, une question critique émerge : le pays peut-il équilibrer avec succès ses engagements climatiques avec les opportunités économiques des exportations de combustibles fossiles, ou ces priorités concurrentes forceront-elles finalement des choix plus difficiles concernant l’avenir énergétique de la nation?

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