Dans une refonte importante des protocoles de sécurité des soins de santé, les Services de santé de Terre-Neuve-et-Labrador ont réussi à mettre en œuvre des mesures de sécurité renforcées dans 25 établissements de santé à travers la province. Cette initiative, lancée plus tôt cette année face aux préoccupations croissantes concernant la sécurité des travailleurs de la santé, marque une étape importante dans l’engagement de l’organisation à créer des environnements plus sûrs pour les patients et le personnel.
La transformation de la sécurité comprend le placement stratégique d’agents de sécurité nouvellement embauchés dans les services d’urgence, les unités de santé mentale et d’autres zones à haut risque au sein de ces établissements. Selon Derek Simmons, vice-président des services cliniques de NLHS, l’autorité sanitaire a fait des progrès remarquables dans ses efforts de recrutement.
“Nous avons intégré plus de 85% du personnel de sécurité requis,” a expliqué Simmons lors de l’annonce d’hier. “Cela représente un investissement crucial dans notre infrastructure de soins de santé qui répond directement aux préoccupations soulevées par les travailleurs de première ligne ces dernières années.”
Le programme de renforcement de la sécurité a été lancé suite à de multiples signalements d’agressions verbales et physiques contre des travailleurs de la santé, une tendance inquiétante qui a été documentée dans l’ensemble du système de santé canadien. Les professionnels médicaux ont de plus en plus exprimé leurs préoccupations concernant la sécurité au travail, particulièrement dans les environnements à haut stress comme les services d’urgence.
Dr Melissa Thornhill, médecin urgentiste dans l’un des établissements nouvellement sécurisés, a exprimé un optimisme prudent concernant les changements. “Nous plaidons pour une présence accrue de la sécurité depuis des années. Bien que ce soit définitivement une étape positive, le véritable test sera de voir comment ces mesures se traduisent en améliorations quotidiennes de la sécurité pour tous dans nos établissements.”
La mise en œuvre de la sécurité comprend non seulement une augmentation du personnel, mais également des améliorations technologiques. Des systèmes de surveillance avancés, des boutons d’alarme et des contrôles d’accès restreint ont été installés à des endroits stratégiques dans ces établissements. Ces solutions technologiques complètent la présence humaine de sécurité et offrent plusieurs couches de protection.
Les responsables de NLHS confirment que les agents de sécurité ont suivi une formation spécialisée spécifiquement conçue pour les environnements de soins de santé. Cette formation met l’accent sur les techniques de désescalade, l’intervention en cas de crise de santé mentale et les réponses appropriées aux urgences médicales—des compétences qui distinguent la sécurité dans les soins de santé des autres rôles de sécurité.
Le coût de cette refonte de la sécurité, estimé à environ 12 millions de dollars par an, représente l’un des plus importants investissements non cliniques dans le système de santé de la province ces dernières années. Le ministre provincial de la Santé, Tom Osborne, a défendu cette dépense, soulignant que le coût des blessures au travail, du roulement du personnel et des soins compromis aux patients dépasse largement l’investissement dans des mesures de sécurité préventives.
Les syndicats de la santé ont prudemment accueilli les améliorations de sécurité tout en soulignant que cela devrait être considéré comme faisant partie d’une stratégie plus large pour aborder la sécurité au travail. “Les agents de sécurité sont une composante importante, mais nous devons également nous attaquer aux causes profondes de la violence dans les établissements de santé, y compris les niveaux inadéquats de personnel et les demandes croissantes des patients,” a déclaré Lisa Dempster, représentante du syndicat provincial des infirmières.
Les établissements restants prévus pour des améliorations de sécurité devraient être entièrement équipés d’ici septembre, complétant le déploiement à l’échelle provinciale avant la date prévue. Les responsables de la santé ont indiqué qu’une collecte complète de données sur les incidents de sécurité aidera à évaluer l’efficacité de ces mesures et à orienter les ajustements futurs.
Alors que les systèmes de santé à travers le pays sont aux prises avec des défis similaires, l’approche globale de Terre-Neuve-et-Labrador en matière de sécurité des soins de santé pourrait-elle servir de modèle pour d’autres provinces confrontées au problème croissant de la violence en milieu de travail dans les établissements médicaux?