Les sentiers boisés et les prairies verdoyantes des parcs publics de Windsor-Essex sont devenus la ligne de front d’une initiative cruciale de santé publique ce printemps. Le Bureau de santé du comté de Windsor-Essex (WECHU) a officiellement lancé son programme annuel de surveillance des tiques, déployant des spécialistes en santé environnementale pour surveiller la présence et la prévalence des tiques qui pourraient potentiellement transmettre la maladie de Lyme et d’autres maladies transmises par les tiques.
Sous le chaud soleil de mai hier, on pouvait voir le personnel du bureau de santé traîner méthodiquement des tissus blancs en flanelle à travers les broussailles du parc Malden, l’un des 14 sites de surveillance désignés dans la région. Ces tissus blancs distinctifs, qui imitent le passage d’animaux ou d’humains, permettent aux tiques de s’y accrocher, fournissant ainsi aux responsables de la santé des spécimens pour identification et analyse.
“Les données de surveillance que nous recueillons sont inestimables pour comprendre les populations de tiques et les risques potentiels de maladies dans notre communauté,” a expliqué Dr. Mehdi Aloosh, médecin hygiéniste pour Windsor-Essex. “Avec le changement climatique qui élargit l’habitat propice aux tiques à pattes noires en particulier, ce programme annuel est devenu de plus en plus important pour la planification de la santé publique.”
Le programme de surveillance du bureau de santé, qui se déroule de mai à octobre, représente une approche proactive pour surveiller les risques de maladies transmises par les tiques. Selon le département de santé environnementale du WECHU, les soumissions de tiques par le public ont régulièrement augmenté au cours des cinq dernières années, avec les tiques à pattes noires (Ixodes scapularis) – le principal vecteur de la maladie de Lyme – devenant plus courantes dans la région.
“Nous observons une migration vers le nord d’espèces de tiques qui ne pouvaient pas survivre à nos hivers auparavant,” a noté Janet Mcormond, gestionnaire de la santé environnementale au WECHU. “Notre surveillance nous aide à suivre ces changements et à adapter nos messages de santé publique en conséquence.”
Pour les résidents de Windsor-Essex, le programme de surveillance offre des avantages pratiques au-delà de la collecte de données. Le bureau de santé utilise les résultats pour créer des cartes de risque détaillées et des campagnes d’éducation ciblées, aidant les habitants à comprendre où et quand les rencontres avec les tiques sont les plus probables.
Les parcs locaux inclus dans le programme de surveillance comprennent la zone de conservation de Holiday Beach, le camp et centre d’éducation Gesstwood, et le sentier Chrysler Greenway à Essex, des endroits choisis en fonction de l’habitat propice aux tiques et des modèles d’utilisation humaine.
Le bureau de santé encourage également les résidents à pratiquer la sécurité contre les tiques lors d’activités de plein air. Les recommandations incluent le port de vêtements de couleur claire couvrant les bras et les jambes, l’utilisation d’insectifuges contenant du DEET ou de l’icaridine, la vérification des tiques après les activités extérieures, et le retrait rapide de toute tique attachée.
“Une vérification minutieuse des tiques devrait devenir aussi routinière que l’application de crème solaire lorsque vous passez du temps à l’extérieur pendant la saison des tiques,” a souligné Dr. Aloosh.
Les résidents qui trouvent des tiques sur eux-mêmes ou leurs animaux de compagnie sont encouragés à les retirer en toute sécurité à l’aide de pinces à épiler à pointe fine, à nettoyer la zone de morsure et à soumettre la tique au bureau de santé pour identification. Le WECHU offre un formulaire de soumission en ligne et des options de dépôt à leurs bureaux.
La prévalence croissante des tiques dans le sud de l’Ontario soulève d’importantes questions sur la façon dont les communautés devraient s’adapter aux nouvelles réalités écologiques. Alors que notre climat continue de se réchauffer et que les habitats des tiques s’étendent vers le nord, les programmes de surveillance de la santé publique devront-ils évoluer au-delà d’une surveillance saisonnière vers une vigilance permanente?