Les lettres de mandat climatique de Carney au Canada suscitent des inquiétudes politiques

Olivia Carter
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Dans une démarche sans précédent qui a provoqué des remous dans le paysage politique canadien, le ministre des Finances Mark Carney a émis de nouvelles lettres de mandat axées sur le climat aux organismes fédéraux de réglementation financière, signalant un virage radical dans la façon dont le pays prévoit d’aborder les risques climatiques à travers son système financier.

Les lettres, remises hier aux dirigeants de la Banque du Canada, du Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) et d’autres organismes réglementaires clés, ordonnent explicitement à ces institutions d’intégrer les considérations climatiques dans leurs opérations de base—une première dans l’histoire de la réglementation financière canadienne.

“Ces lettres de mandat représentent une réorientation fondamentale de l’architecture financière du Canada vers la résilience climatique,” a déclaré Carney lors d’une conférence de presse à Ottawa. “La crise climatique exige que chaque élément de notre système financier reconnaisse et réponde aux menaces économiques posées par le réchauffement de la planète.”

Les directives obligent les régulateurs à développer des tests de résistance pour les institutions financières basés sur divers scénarios climatiques, à imposer la divulgation des risques climatiques aux sociétés cotées en bourse, et à évaluer les risques systémiques posés par les actifs délaissés dans les industries à forte intensité de carbone. La Banque du Canada a spécifiquement reçu l’instruction de considérer les impacts climatiques lors de l’établissement de la politique monétaire—un élément controversé qui a déjà suscité des critiques de la part des partis d’opposition.

Le critique conservateur en matière de finances, Pierre Poilievre, a immédiatement remis en question la légalité de cette initiative, affirmant que “le ministre Carney semble contourner la surveillance parlementaire en modifiant fondamentalement les mandats des régulateurs financiers indépendants par des directives ministérielles plutôt que par voie législative.”

Les experts juridiques demeurent divisés sur l’étendue de l’autorité ministérielle dans ce domaine. La professeure Alexandra Chen de la Faculté de droit de l’Université de Toronto a déclaré que “bien que les ministres puissent fournir une orientation politique générale, la modification substantielle des mandats opérationnels d’organismes comme la Banque du Canada nécessite généralement des changements législatifs.”

Le milieu des affaires a réagi de façon mitigée. L’Association canadienne des producteurs pétroliers a exprimé “une profonde inquiétude” quant aux impacts potentiels sur les investissements dans le secteur énergétique, tandis que la Coalition canadienne pour la finance durable a salué cette initiative comme “un alignement attendu depuis longtemps avec les meilleures pratiques mondiales.”

Notamment, les lettres de mandat vont au-delà des exigences de divulgation pour suggérer que les régulateurs devraient développer des cadres “d’alignement climatique”—poussant effectivement les institutions financières à déplacer progressivement les capitaux des secteurs à forte émission de carbone vers des alternatives vertes.

Les groupes environnementaux ont largement salué l’initiative. “C’est le genre d’approche systémique de l’action climatique que nous préconisons depuis des années,” a déclaré Caroline Brouillette, directrice du Réseau Action Climat Canada. “La réglementation financière est un outil puissant mais sous-utilisé pour faire face à la crise climatique.”

Les lettres de mandat ordonnent également à l’Office d’investissement du Régime de pensions du Canada d’accélérer sa stratégie climatique, ce qui pourrait affecter l’épargne-retraite de millions de Canadiens. Bien que l’OIRPC ait maintenu son indépendance dans les décisions d’investissement, la directive signale une pression gouvernementale accrue pour se désengager des combustibles fossiles.

Selon des sources au sein du ministère des Finances, les lettres de mandat ont fait l’objet d’un examen juridique approfondi avant d’être émises, reflétant la conscience de l’équilibre délicat entre l’orientation ministérielle et l’indépendance réglementaire. Néanmoins, des questions demeurent concernant les délais de mise en œuvre et les mécanismes d’application.

“Ce que nous observons est potentiellement un moment décisif dans la politique climatique canadienne,” a expliqué la Dre Sarah Richardson, experte en politique climatique à l’Université de la Colombie-Britannique. “Ces directives intègrent effectivement les considérations climatiques dans l’ADN de notre système financier.”

Alors que le Parlement se prépare à reprendre ses travaux la semaine prochaine, les lettres de mandat devraient faire l’objet d’un examen minutieux à la Chambre des communes. Le gouvernement a indiqué que des mesures législatives à l’appui pourraient suivre, bien que les critiques se demandent si cette séquence inverse l’ordre approprié de l’élaboration des politiques.

Alors que le Canada navigue dans ce changement significatif de son approche du climat et de la finance, une question cruciale se pose : l’intégration des considérations climatiques dans la réglementation financière peut-elle efficacement accélérer la transition du Canada vers une économie à faible émission de carbone sans miner l’indépendance de nos institutions financières?

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