Dans un moment décisif pour la politique canadienne, le Premier ministre désigné Mark Carney dévoilera mardi la composition de son premier cabinet, donnant le ton à ce que les initiés décrivent comme un “gouvernement délibérément orienté vers les affaires” et concentré sur la revitalisation économique. Cette annonce très attendue survient seulement deux semaines après la surprenante victoire électorale du Parti libéral, où les compétences économiques de Carney se sont avérées décisives auprès des électeurs préoccupés par la trajectoire fiscale du Canada.
Des sources proches de l’équipe de transition de Carney, s’exprimant sous couvert d’anonymat, indiquent que le nouveau cabinet comprendra un mélange de parlementaires expérimentés et de recrues du secteur privé – un changement stratégique par rapport aux administrations précédentes. “Il ne s’agit pas de tokenisme politique,” a révélé un stratège libéral de haut rang. “Carney est concentré comme un laser sur la constitution d’une équipe capable d’exécuter les promesses de croissance économique dès le premier jour.”
Les nouvelles nominations au portefeuille économique suscitent un intérêt particulier dans les cercles financiers, avec des vétérans de Bay Street apparemment envisagés pour des postes clés. L’ancienne économiste de la Banque du Canada, Martha Richardson, devrait obtenir le portefeuille des Finances, tandis que l’entrepreneur technologique Raj Patel se profile comme favori pour le tout nouveau ministère de l’Économie numérique.
“Ce à quoi nous assistons est le remodelage le plus radical du leadership économique fédéral depuis une génération,” explique Dr. Eleanor Hughes, économiste politique à l’Université de Toronto. “L’expérience de Carney à la Banque d’Angleterre et à la Banque du Canada lui confère une crédibilité unique pour attirer des talents qui, autrement, éviteraient les engagements politiques.”
La nouvelle administration fait face à des défis immédiats sur plusieurs fronts. La crise de l’abordabilité du logement au Canada se poursuit sans relâche, les grandes régions métropolitaines connaissant des prix record malgré l’augmentation des taux d’intérêt. Simultanément, l’évolution des modèles commerciaux mondiaux menace les marchés d’exportation traditionnels canadiens, tandis que l’adaptation climatique exige des investissements substantiels en infrastructure.
Le bureau de transition de Carney a maintenu un contrôle discipliné des messages, mais a confirmé que le nouveau cabinet donnera la priorité aux “réformes structurelles visant à stimuler la productivité et à améliorer la position concurrentielle du Canada dans les secteurs critiques.” Ce langage s’aligne sur la rhétorique de campagne de Carney qui souligne la performance économique comme condition préalable à l’expansion des programmes sociaux.
Le processus de nomination n’a pas été sans controverse, plusieurs ministres potentiels faisant l’objet d’un examen minutieux concernant leurs relations d’affaires antérieures. Janet Wilson, pressentie pour l’Environnement et le Changement climatique, a fait l’objet de questions concernant son ancien poste au conseil d’administration de NorthStar Resources, une entreprise énergétique basée en Alberta. Wilson a maintenu que son expérience dans la navigation des stratégies de transition énergétique la rend particulièrement qualifiée pour ce rôle.
Les dirigeants provinciaux de tout l’éventail politique ont exprimé un optimisme prudent quant à l’accent économique de Carney, bien que des préoccupations demeurent concernant d’éventuels changements dans les formules de financement fédéral-provincial.