Dans une importante intensification des efforts diplomatiques du Canada, l’ancien gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, s’est lancé dans une mission à haut risque à Washington, signalant l’engagement du premier ministre Justin Trudeau à renforcer les relations bilatérales à un moment critique. Carney, qui a également dirigé la Banque d’Angleterre, est arrivé hier dans la capitale américaine avec un ambitieux programme abordant les tensions commerciales, la sécurité frontalière et la coordination des politiques climatiques.
Des sources proches du Bureau du Premier ministre confirment que la mission diplomatique de Carney intervient dans un contexte d’inquiétudes croissantes concernant les politiques protectionnistes menaçant les intérêts économiques du Canada. “Ce n’est pas simplement un autre voyage de consultation,” a révélé un haut fonctionnaire du gouvernement sous couvert d’anonymat. “Le Premier ministre a chargé Carney d’établir des canaux de dialogue significatifs qui puissent résister aux changements potentiels d’administration dans les deux pays.”
Les qualifications de Carney le placent dans une position unique pour cette délicate mission. Sa vaste expérience dans la navigation des systèmes financiers complexes durant la crise financière mondiale de 2008 lui a valu le respect à travers tout l’éventail politique de Washington. L’ambassadrice du Canada aux États-Unis, Kirsten Hillman, a souligné ce point lors du point de presse d’hier: “Mark apporte une expertise inégalée en matière de politique économique et de relations internationales à un moment où ces connaissances sont crucialement nécessaires.”
L’itinéraire de la délégation comprend des rencontres avec des responsables du Département du Trésor, des leaders du Congrès des deux partis et des conseillers économiques clés. Particulièrement remarquable est la discussion prévue de Carney avec les membres du Comité des finances du Sénat concernant les différends en cours sur le bois d’œuvre, les incitatifs à la fabrication de véhicules électriques et la taxation des services numériques.
“Le moment choisi pour cette mission n’est pas fortuit,” explique Dr. Élaine Thompson, professeure de relations internationales à l’Université de Toronto. “Avec la montée du nationalisme économique à l’échelle mondiale et les cycles électoraux à venir dans les deux pays, le Canada investit judicieusement dans l’établissement de relations qui transcendent la politique partisane.”
Les données commerciales soulignent l’urgence de la mission de Carney. Le commerce bilatéral Canada-États-Unis a atteint près de 800 milliards de dollars l’an dernier, soutenant environ 1,5 million d’emplois canadiens. Cependant, des changements récents de politique ont menacé ce partenariat économique, les exportations canadiennes faisant face à une surveillance accrue et à des défis réglementaires à la frontière.
La coordination des politiques climatiques représente un autre aspect crucial de l’agenda de Carney. En tant que défenseur de longue date de la finance durable et des mécanismes de tarification du carbone, il devrait proposer des initiatives conjointes qui harmoniseraient les approches climatiques tout en protégeant la compétitivité industrielle des deux côtés de la frontière.
La visite à Washington a suscité une attention significative de la communauté d’affaires canadienne, les leaders de l’industrie exprimant un optimisme prudent. “Carney comprend à la fois la politique canadienne et les systèmes financiers internationaux d’une manière que peu d’autres peuvent revendiquer,” a noté Richard Martinez, président de la Chambre de commerce du Canada. “Son implication signale un engagement sérieux à répondre à nos préoccupations.”
Les partis d’opposition ont offert des réponses mesur