Les négociations commerciales sur la taxe canadienne sur les services numériques sont au point mort

Olivia Carter
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Dans un revers important pour les relations économiques bilatérales, les négociations entre le Canada et les États-Unis concernant la controversée taxe sur les services numériques d’Ottawa ont atteint une impasse, menaçant de s’intensifier en un véritable différend commercial. L’enlisement des pourparlers survient après des mois de discussions de plus en plus tendues sur la façon dont les géants technologiques devraient être imposés sur le marché canadien.

La ministre des Finances, Chrystia Freeland, a confirmé hier que malgré des efforts diplomatiques intensifs, les deux nations n’ont pas réussi à trouver un terrain d’entente sur la taxe de 3 % proposée par le Canada sur les revenus générés par les principaux fournisseurs de services numériques opérant sur le territoire canadien. « Nous restons déterminés à garantir que les entreprises numériques paient leur juste part », a déclaré Freeland lors d’une conférence de presse à Ottawa. « Cependant, nous reconnaissons la complexité d’atteindre cet objectif tout en maintenant notre relation commerciale cruciale. »

La taxe sur les services numériques, annoncée initialement dans le budget 2021, cible les entreprises technologiques dont les revenus mondiaux dépassent 1 milliard de dollars et les revenus canadiens supérieurs à 20 millions de dollars. Des grandes entreprises américaines comme Google, Amazon et Facebook seraient considérablement touchées par cette mesure, que Washington a constamment qualifiée de discriminatoire envers les entreprises américaines.

Les experts commerciaux soulignent que le désaccord fondamental sur les droits d’imposition dans l’économie numérique constitue l’obstacle principal. « Il ne s’agit pas simplement d’un point de pourcentage ici ou là », explique Dre Erin Thompson, chercheuse principale à l’Institut canadien du commerce mondial. « Il s’agit d’établir un précédent sur la façon dont la création de valeur numérique est imposée au-delà des frontières dans l’économie du 21e siècle. »

L’impasse a des implications importantes pour le secteur technologique canadien, avec des représentants de l’industrie exprimant leurs préoccupations quant aux mesures de représailles potentielles. Le bureau du représentant américain au Commerce a déjà évoqué la possibilité de tarifs compensatoires si le Canada procède à la mise en œuvre de cette taxe.

Pendant ce temps, les consommateurs et les petites entreprises du Canada se retrouvent pris entre deux feux. « Si ce différend s’intensifie en actions tarifaires, les Canadiens ordinaires pourraient faire face à des prix plus élevés pour les services numériques et les biens importés », avertit l’économiste Martin Chen de l’Institut de politique économique de Toronto. « Les petites entreprises qui dépendent du commerce numérique transfrontalier pourraient être particulièrement vulnérables. »

Cette impasse existe dans le contexte des efforts internationaux plus larges visant à réformer la fiscalité numérique par le biais de la solution à deux piliers de l’OCDE, qui vise à créer un cadre fiscal mondial plus équitable. Le Canada a adhéré à cette initiative mais maintient que des mesures unilatérales restent nécessaires jusqu’à ce qu’un accord international complet soit pleinement mis en œuvre.

Les chefs d’entreprise des deux côtés de la frontière ont exhorté leurs gouvernements à revenir à la table des négociations. « La certitude et la stabilité sont essentielles pour la planification des affaires et les investissements », a déclaré Jennifer Reynolds, PDG de la Chambre canadienne du commerce numérique. « Ce différend continu compromet les deux. »

Des sources proches des négociations indiquent que les équipes techniques poursuivent les discussions en arrière-plan, bien qu’aucune discussion au niveau ministériel ne soit actuellement prévue. Avec la date de mise en œuvre prévue par le Canada qui approche et l’opposition américaine qui se durcit, la voie vers une résolution semble de plus en plus difficile.

Alors que les services numériques deviennent toujours plus intégraux aux deux économies, la question fondamentale demeure : comment les nations peuvent-elles équilibrer leur droit souverain d’imposer l’activité économique à l’intérieur de leurs frontières avec le besoin de systèmes fiscaux internationaux harmonisés dans un monde numérique de plus en plus sans frontières?

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