Neil Young retire sa musique d’Amazon, appelle au boycott

Daniel Moreau
5 Min Read
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Dans un geste audacieux qui reflète son engagement de longue date envers l’intégrité artistique, le légendaire rockeur canadien-américain Neil Young a annoncé hier qu’il retirera tout son catalogue du service de streaming musical d’Amazon. Le musicien de 79 ans a évoqué des préoccupations concernant les pratiques commerciales d’Amazon et a exhorté ses fans à soutenir plutôt les entreprises locales.

“La musique appartient aux personnes qui la créent et aux communautés qui la nourrissent,” a déclaré Young dans un message publié sur son site web Neil Young Archives. “Quand des sociétés comme Amazon deviennent les gardiens de l’art, quelque chose d’essentiel se perd dans la traduction.”

Ce n’est pas la première fois que Young prend une position de principe contre les géants du streaming. En 2022, il avait retiré sa musique de Spotify en raison du soutien de la plateforme au podcast de Joe Rogan, qui selon Young diffusait de la désinformation sur la COVID-19. La dernière démarche de Young semble s’inscrire dans une critique plus large du contrôle des entreprises sur l’expression artistique et les économies locales.

Les analystes de l’industrie notent que la décision de Young survient à un moment critique où de nombreux disquaires indépendants et entreprises locales peinent à rivaliser avec la part de marché écrasante d’Amazon. Selon les données récentes de l’Association de l’industrie du disque d’Amérique, le streaming représente désormais plus de 83 % de la consommation musicale en Amérique du Nord, Amazon Music détenant environ 15 % du marché du streaming.

“Young ne fait pas qu’un geste symbolique,” explique l’économiste culturelle Marie Fortier. “Il souligne comment les choix des consommateurs ont un impact sur les communautés locales et la liberté artistique. Quand des artistes de son calibre prennent de telles positions, cela suscite inévitablement la conversation.”

La déclaration du musicien a spécifiquement appelé les fans à “redécouvrir la joie d’acheter de la musique auprès de personnes qui se soucient de la musique,” pointant vers les disquaires indépendants qui ont longtemps servi de centres culturels dans les communautés à travers l’Amérique du Nord. Beaucoup de ces établissements ont connu un regain ces dernières années alors que les ventes de vinyles continuent d’augmenter, bien qu’ils fassent toujours face à des défis existentiels face aux plateformes numériques.

La décision de Young a profondément résonné au sein de la communauté culturelle canadienne, suscitant des discussions sur la consommation éthique et la responsabilité des entreprises. Bien que certains fans aient exprimé leur frustration de perdre un accès facile à sa musique, beaucoup d’autres ont salué ce geste comme étant cohérent avec l’engagement de Young envers les principes artistiques et politiques depuis des décennies.

“C’est exactement pourquoi Neil est resté pertinent pendant plus de cinq décennies,” a noté le journaliste musical Robert LaFontaine. “Il comprend que la musique n’est pas seulement du divertissement—c’est une force culturelle qui façonne nos relations entre nous et avec nos communautés.”

Le chanteur de “Heart of Gold” a suggéré que les fans pourraient toujours trouver sa musique sur son propre site Neil Young Archives, qui offre des options de streaming de haute qualité, ou en achetant des albums physiques chez des détaillants locaux. Young a longtemps été un défenseur de la qualité audio, un autre point de discorde qu’il a eu avec les plateformes de streaming grand public.

Alors que les discussions sur les dynamiques de pouvoir entre artistes, entreprises et consommateurs continuent d’évoluer à notre ère numérique, la position de Young soulève d’importantes questions sur le véritable coût de la commodité. À une époque où quelques clics peuvent livrer presque n’importe quoi à notre porte, son appel à “acheter local” nous rappelle que nos choix de consommation ont des implications profondes pour le paysage culturel que nous habitons.

La position de Young inspirera-t-elle d’autres artistes à suivre son exemple? Plus important encore, incitera-t-elle les amateurs de musique à reconsidérer leur propre relation avec l’art et le commerce à l’ère numérique? Comme pour beaucoup des principes de contre-culture que Young a défendus tout au long de sa carrière, les réponses ne résident peut-être pas dans de grands gestes, mais dans les petits choix quotidiens que nous faisons tous sur la façon dont nous interagissons avec la culture qui nous façonne.

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