Dans le paysage dynamique de l’entrepreneuriat canadien, les nouveaux arrivants s’imposent de plus en plus comme de puissants moteurs économiques, transformant les défis en tremplins pour des réussites commerciales remarquables. Malgré les barrières linguistiques, les réseaux limités et un environnement réglementaire peu familier, les entrepreneurs immigrants tirent parti de leurs perspectives uniques et de leur expérience internationale pour bâtir des entreprises florissantes sur les divers marchés canadiens.
“L’esprit entrepreneurial chez les nouveaux arrivants au Canada ne fait pas que survivre—il s’épanouit,” remarque Mei Zhang, arrivée de Shanghai il y a cinq ans et qui dirige maintenant une entreprise prospère de conseil technologique à Toronto. “Nous apportons un regard neuf sur des industries établies et voyons souvent des opportunités que d’autres pourraient manquer.”
Des données récentes de Statistique Canada révèlent que les entrepreneurs immigrants créent en moyenne 2,1 emplois par entreprise, légèrement plus que leurs homologues nés au Canada. Cet effet multiplicateur d’emploi est particulièrement évident dans les zones métropolitaines comme Vancouver, Toronto et Montréal, où les entreprises dirigées par les nouveaux arrivants contribuent significativement à la croissance économique locale.
Pour de nombreux nouveaux arrivants, l’entrepreneuriat représente à la fois une opportunité économique et une expression culturelle. Prenons le cas de Gabriel Orozco, qui a transformé les recettes de sa grand-mère en une chaîne prospère de restaurants de fusion mexicaine à Calgary après son arrivée au Canada en 2017. “Je ne trouvais pas de cuisine authentique qui reflétait mon héritage, alors je l’ai créée moi-même,” explique Orozco. “Maintenant, nous avons étendu à trois emplacements et employons 27 personnes, dont la plupart sont également des nouveaux arrivants.”
Le chemin vers la réussite commerciale n’est pas sans obstacles. Selon une récente enquête de la Banque de développement du Canada, près de 68% des entrepreneurs nouveaux arrivants signalent des difficultés à accéder au capital initial, les institutions bancaires traditionnelles exigeant souvent des antécédents de crédit canadiens ou des garanties substantielles. Cependant, des sources de financement alternatives émergent pour combler cette lacune, notamment des microprêts, des programmes d’investissement communautaires et des initiatives spécialisées pour entrepreneurs immigrants.
Le mentorat s’est avéré particulièrement précieux pour la réussite des nouveaux arrivants. Des organismes comme Futurpreneur Canada ont développé des programmes ciblés jumelant des leaders d’entreprises établies avec des entrepreneurs immigrants. “Les conseils que j’ai reçus m’ont aidée à naviguer dans des exigences réglementaires dont j’ignorais même l’existence,” explique Aisha Tambwe, une entrepreneure née au Congo dont la marque de vêtements durables est maintenant vendue à l’échelle nationale. “Mon mentor m’a non seulement offert des conseils commerciaux, mais m’a également présentée à tout son réseau.”
Les marchés numériques ont également nivelé les règles du jeu, permettant aux nouveaux arrivants d’atteindre les clients sans nécessiter d’énormes capitaux de démarrage. Les plateformes de commerce électronique permettent aux entrepreneurs immigrants de tester des concepts commerciaux, d’affiner leurs offres en fonction des retours et de se développer progressivement—une approche particulièrement précieuse lorsque les ressources sont limitées.
Les contributions économiques des entreprises de nouveaux arrivants vont au-delà de la création d’emplois. Leurs connexions internationales facilitent souvent de nouvelles relations commerciales, amenant des produits canadiens sur les marchés mondiaux tout en introduisant des innovations internationales au niveau national. Cet effet de pollinisation croisée renforce la position du Canada dans l’économie mondiale tout en enrichissant la diversité des produits et services offerts aux consommateurs canadiens.
Les gouvernements provinciaux reconnaissent de plus en plus ce potentiel, la Colombie-Britannique, l’Ontario et le Manitoba ayant tous introduit des volets d’immigration pour entrepreneurs conçus pour attirer et soutenir les nouveaux arrivants à vocation entrepreneuriale. Ces programmes offrent généralement une résidence temporaire avec des voies vers la permanence après avoir satisfait à des critères spécifiques d’établissement d’entreprise.
Malgré ces avancées, des défis persistent. Les différences culturelles dans les pratiques commerciales, la difficulté d’accéder aux réseaux professionnels et la navigation dans le système fiscal canadien demeurent des obstacles importants. Javier Gomez, qui a déménagé de Colombie pour établir une entreprise de construction à Edmonton, décrit la courbe d’apprentissage: “Comprendre la culture d’affaires canadienne—comment fonctionnent les réunions, comment négocier des contrats, même comment commercialiser efficacement—ce sont toutes des compétences que j’ai dû développer tout en bâtissant simultanément mon entreprise.”
Des centres d’affaires communautaires ont émergé comme systèmes de soutien vitaux. Des organisations comme le Conseil d’emploi pour les immigrants de la région de Toronto ont élargi leur assistance au-delà de l’emploi pour offrir des espaces d’incubation d’entreprises où les entrepreneurs nouveaux arrivants peuvent collaborer, partager des ressources et se soutenir mutuellement à travers les phases de croissance.
La pandémie de COVID-19 a présenté des défis sans précédent mais a également révélé la remarquable résilience des propriétaires d’entreprises immigrants. Beaucoup ont pivoté rapidement, démontrant l’adaptabilité qui caractérise les entrepreneurs à succès indépendamment de leurs origines. Fatima Al-Sayed, dont l’entreprise de fournitures médicales basée à Halifax s’est réorientée vers la production d’équipements de protection individuelle pendant la crise, note: “En tant qu’immigrants, nous sommes déjà experts en adaptation aux nouvelles circonstances—c’est dans notre ADN.”
Pour l’avenir, le paysage pour les entrepreneurs nouveaux arrivants au Canada semble de plus en plus prometteur, avec des programmes de soutien ciblés, une reconnaissance croissante de leurs contributions économiques et un accès élargi aux ressources de démarrage. À mesure que ces entreprises mûrissent, elles créent des effets d’entraînement dans toute l’économie, enrichissant l’écosystème commercial du Canada tout en créant des opportunités pour d’autres nouveaux arrivants.