Dans une initiative majeure visant à relever les défis d’accessibilité aux soins de santé, la Nouvelle-Écosse a dévoilé des plans pour trois nouveaux centres de santé dans la municipalité régionale d’Halifax, marquant une expansion cruciale du modèle de soins collaboratifs de la province. L’annonce, faite lundi par le premier ministre Tim Houston et la ministre de la Santé Michelle Thompson, représente un investissement substantiel dans la prestation de soins de santé communautaires qui vise à connecter des milliers de résidents à des services médicaux complets.
“Ces nouveaux centres de santé témoignent de notre engagement à assurer que les Néo-Écossais reçoivent des soins opportuns du bon prestataire de soins”, a déclaré le premier ministre Houston lors de l’annonce au Centre professionnel Mumford. “Nous réimaginons la façon dont les soins de santé sont dispensés dans nos communautés.”
Les trois nouveaux établissements seront stratégiquement situés à Spryfield, Mumford et Bedford, le centre de Spryfield devant ouvrir en premier à l’automne 2024. Les centres de Mumford et Bedford devraient suivre au début de 2025. Chaque centre de santé disposera d’une équipe étendue de professionnels de la santé, incluant médecins de famille, infirmières praticiennes, infirmières en pratique familiale, travailleurs sociaux, diététistes et cliniciens en santé mentale travaillant en équipes collaboratives.
Cette expansion s’appuie sur le réseau existant de centres de santé collaboratifs de la province, qui ont démontré leur succès dans la prestation de soins intégrés. Selon les responsables du ministère de la Santé, les trois nouveaux établissements serviront collectivement environ 35 000 Néo-Écossais une fois pleinement opérationnels, dont près de 25 000 personnes actuellement sans fournisseur de soins primaires.
La ministre de la Santé Thompson a souligné l’importance de cette approche : “En réunissant divers professionnels de la santé sous un même toit, nous créons des environnements où les patients peuvent accéder à des soins complets qui répondent non seulement à la santé physique, mais aussi au bien-être mental et social.”
La province s’est engagée à verser environ 12 millions de dollars annuellement pour exploiter ces nouveaux centres de santé, avec des coûts ponctuels supplémentaires d’environ 6 millions de dollars pour les rénovations et l’équipement. Cet investissement reflète la réponse du gouvernement aux statistiques préoccupantes qui montrent actuellement que plus de 150 000 Néo-Écossais – environ 15 % de la population – n’ont pas accès à un médecin de famille ou à un fournisseur de soins primaires.
Dre Maria Wilson, médecin de famille qui rejoindra le centre de santé de Spryfield, s’est montrée optimiste quant au modèle : “Travailler dans une équipe collaborative nous permet de fournir des soins plus complets. Les patients bénéficient de multiples perspectives et expertises, et les prestataires de soins peuvent se concentrer sur leurs domaines spécialisés tout en sachant que les besoins globaux des patients sont pris en charge.”
Les centres de santé fonctionneront avec des heures prolongées, y compris les soirs et les fins de semaine, pour s’adapter aux divers horaires de travail et aux besoins de soins urgents. Cette accessibilité représente une amélioration significative pour les communautés qui ont lutté avec des options de soins de santé limitées.
La réponse de la communauté a été largement positive, les groupes de défense des patients soulignant l’impact potentiel sur les populations mal desservies. Sarah Mitchell, représentant la Coalition pour la santé de la Nouvelle-Écosse, a noté : “Ces centres de santé pourraient faire une réelle différence pour des milliers de familles qui naviguent dans un système fragmenté ou qui se passent complètement de soins.”
L’initiative s’aligne sur les efforts plus larges de réforme des soins de santé partout au Canada, alors que les provinces sont aux prises avec des pénuries de médecins et des demandes croissantes dans les services d’urgence. L’approche de la Nouvelle-Écosse met l’accent sur les soins préventifs et la gestion complète des maladies chroniques grâce à des interventions en équipe.
Alors que la Nouvelle-Écosse continue de mettre en œuvre sa stratégie de soins de santé, des questions demeurent quant à la rapidité avec laquelle ces nouveaux établissements peuvent s’adapter pour répondre à la demande et si le modèle de soins collaboratifs peut être efficacement étendu aux communautés rurales confrontées à des défis d’accessibilité encore plus grands.