Ottawa annonce un financement pour le captage du carbone en Alberta en 2024 dans un contexte d’incertitude

Olivia Carter
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Le gouvernement fédéral a dévoilé jeudi un engagement financier important pour les initiatives de capture de carbone de l’Alberta, bien que des questions persistent quant à la viabilité à long terme du programme dans un contexte de tensions politiques et de préoccupations économiques.

Le ministre fédéral de l’Énergie, Jonathan Wilkinson, a annoncé un financement de 210 millions de dollars pour des études d’ingénierie et de conception détaillées (FEED) concernant sept projets de capture de carbone à travers l’Alberta—une première étape cruciale avant que les entreprises ne s’engagent à investir des milliards dans une construction à grande échelle.

“Ces investissements représentent l’engagement du Canada à développer des solutions pratiques qui aideront à atteindre nos objectifs de réduction des émissions tout en créant des emplois durables dans le secteur énergétique albertain,” a déclaré Wilkinson lors de l’annonce à Edmonton.

Le financement provient du programme fédéral de crédit d’impôt à l’investissement pour la capture, l’utilisation et le stockage du carbone (CUSC) de 8,6 milliards de dollars, qui vise à compenser jusqu’à 50 % des coûts de ces technologies. Parmi les principaux bénéficiaires figurent les géants de l’énergie Suncor, Cenovus et Canadian Natural Resources Limited, qui ont tous des projets inclus dans cette ronde de financement.

La technologie de capture du carbone, qui piège les émissions avant qu’elles n’entrent dans l’atmosphère et les stocke sous terre, a été promue comme une technologie de transition cruciale alors que le Canada progresse vers ses objectifs de zéro émission nette. Le cœur industriel de l’Alberta près d’Edmonton est particulièrement bien positionné pour ces projets en raison de ses avantages géologiques pour le stockage du carbone.

Cependant, l’annonce arrive dans un contexte de tension palpable entre les gouvernements fédéral et provincial. La première ministre de l’Alberta, Danielle Smith, a critiqué à plusieurs reprises les politiques environnementales d’Ottawa, affirmant qu’elles nuisent de façon disproportionnée au secteur énergétique albertain.

“Bien que nous accueillions favorablement cet investissement, il ne représente qu’une fraction de ce qui est nécessaire,” a déclaré la ministre de l’Environnement de l’Alberta, Rebecca Schulz, dans un communiqué. “Le gouvernement fédéral continue de déplacer les objectifs en matière d’émissions tout en sous-investissant dans des solutions pratiques.”

Les experts de l’industrie notent que, bien que le financement soit important, le véritable test sera de savoir si les entreprises procéderont à une mise en œuvre complète après avoir terminé les études d’ingénierie. L’Alliance Pathways, un consortium d’entreprises des sables bitumineux, a indiqué que les décisions d’investissement finales pour leur réseau de capture de carbone prévu de 16,5 milliards de dollars dépendent d’un soutien gouvernemental supplémentaire et d’une certitude réglementaire.

“Ces études FEED ne sont que le début,” a déclaré Chris Severson-Baker, directeur exécutif de l’Institut Pembina, un groupe de réflexion environnemental. “Le véritable défi sera de sécuriser les dizaines de milliards nécessaires à la construction et de s’assurer que ces projets permettent des réductions d’émissions significatives.”

L’annonce du financement survient alors que le gouvernement libéral fait face à des critiques de groupes environnementaux qui soutiennent que la capture du carbone représente une bouée de sauvetage pour les industries des combustibles fossiles plutôt qu’une transition vers d’autres sources. Pendant ce temps, l’opposition conservatrice a remis en question le rapport coût-efficacité de la technologie par rapport à d’autres stratégies de réduction des émissions.

Des analyses économiques de la Banque Royale du Canada suggèrent que, bien que les projets de capture de carbone puissent créer des milliers d’emplois pendant la construction, les avantages économiques à long terme demeurent incertains sans un prix substantiel sur le carbone ou des marchés garantis pour le CO2 capturé.

Alors que le Canada navigue dans le paysage complexe de la politique climatique et des transitions énergétiques, le succès de ces projets albertains de capture de carbone pourrait finalement dépendre d’un équilibre délicat entre l’innovation technologique, la coopération politique et un engagement financier soutenu.

Ces investissements initiaux catalyseront-ils une transformation du secteur énergétique albertain, ou les incertitudes politiques et économiques compromettront-elles les ambitions canadiennes en matière de capture de carbone avant même qu’elles ne commencent véritablement?

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