Le Centre de soins d’urgence de Regina fermera aujourd’hui à 16h plutôt qu’à son horaire habituel de 22h, laissant les résidents avec moins d’options pour des soins médicaux non urgents en soirée. L’Autorité sanitaire de la Saskatchewan (SHA) a confirmé que cette réduction d’horaire découle directement des défis persistants de dotation en personnel médical qui affectent l’établissement depuis son ouverture.
“Nous éprouvons d’importantes difficultés à assurer une couverture médicale adéquate pour nos quarts de soirée,” a déclaré Dr Kevin Wasko, directeur exécutif des soins de santé urbains intégrés de la SHA. “Malgré des efforts de recrutement intensifs, la pénurie nationale de médecins continue d’affecter notre capacité à maintenir des heures d’ouverture constantes.”
Le centre, qui a ouvert l’année dernière pour alléger la pression sur les urgences en traitant des conditions non mortelles, a connu des incohérences de personnel qui ont frustré tant les patients que les administrateurs de soins de santé. Selon les données de la SHA, l’établissement a fonctionné à horaire réduit environ 18 fois au cours des trois derniers mois en raison de problèmes similaires.
Les patients nécessitant des soins urgents mais non vitaux après 16h aujourd’hui sont redirigés vers les deux services d’urgence de Regina à l’Hôpital général de Regina et l’Hôpital Pasqua, ce qui risque d’ajouter une pression sur ces établissements déjà fort achalandés. On conseille aux personnes ayant des problèmes moins urgents de contacter la ligne Info-Santé 811 ou d’attendre jusqu’à lundi quand les heures normales reprendront.
Le président de l’Association médicale de la Saskatchewan, Dr John Gjevre, a souligné des problèmes systémiques plus larges affectant la rétention des médecins. “Ce que nous voyons à Regina reflète une tendance nationale préoccupante. Les villes rurales et de taille moyenne au Canada font face à des défis particuliers pour attirer et retenir des médecins lorsqu’elles sont en concurrence avec de grands centres urbains offrant un meilleur équilibre travail-vie et une rémunération compétitive.”
La SHA a mis en œuvre plusieurs mesures pour remédier à cette pénurie, notamment des primes de recrutement accrues, une couverture par des médecins suppléants, et des partenariats avec la Faculté de médecine de l’Université de la Saskatchewan pour encourager les diplômés à pratiquer dans les communautés mal desservies. Cependant, ces efforts n’ont pas encore résolu complètement les lacunes persistantes en personnel.
Marian Tooley, résidente de Regina, a exprimé sa frustration face à la situation. “Je comprends qu’il y a une pénurie de médecins, mais les heures incohérentes rendent la planification impossible. Le mois dernier, mon fils avait besoin de points de suture et nous sommes arrivés pour découvrir qu’ils avaient encore fermé plus tôt ce jour-là. Nous avons fini par attendre quatre heures aux urgences à la place.”
Des experts en politique de santé suggèrent que ces perturbations soulignent le besoin d’une réforme complète. “Des solutions temporaires ne résoudront pas les problèmes fondamentaux dans la planification de notre personnel de santé,” a déclaré Dr Emily Kovacs, chercheuse en politique de santé à l’Université de Regina. “Nous avons besoin de stratégies à long terme qui abordent la rémunération, la charge de travail et la capacité de formation de manière coordonnée.”
Des mises à jour régulières sur les heures d’ouverture du centre sont publiées sur le site web de la SHA et les réseaux sociaux, bien que des patients signalent que les changements de dernière minute ne sont parfois pas communiqués efficacement.
Alors que le système de santé canadien continue de faire face à des pressions sans précédent, la question demeure : les solutions temporaires seront-elles suffisantes pour résoudre les problèmes systémiques causant les pénuries de médecins, ou est-il temps pour les gouvernements provinciaux et fédéral de repenser collectivement notre approche de la planification des effectifs de santé?