Pertes Semestrielles de Stellantis : Impact des Tarifs en 2024

Sarah Patel
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Le paysage automobile a connu un bouleversement spectaculaire hier lorsque Stellantis, le géant mondial derrière Jeep, Ram et Chrysler, a affiché une perte nette inattendue de 5,1 milliards d’euros pour le premier semestre 2024. Ce revers financier considérable marque un revirement brutal par rapport au bénéfice de 10,9 milliards d’euros enregistré à la même période l’an dernier.

Au cœur de cette tempête financière se trouve une convergence parfaite de défis: l’augmentation des tarifs douaniers chinois, le ralentissement des ventes en Amérique du Nord et des taux d’adoption de véhicules électriques qui n’ont pas répondu aux prévisions ambitieuses de l’entreprise. Le PDG Carlos Tavares n’a pas mâché ses mots lors de la conférence téléphonique avec les investisseurs hier, décrivant le marché actuel comme “volatile” et reconnaissant que l’entreprise est entrée dans “des eaux inexplorées”.

“Nous faisons face à des vents contraires sans précédent venant de multiples directions,” a expliqué Tavares. “Les tensions géopolitiques affectant les politiques commerciales ont créé un environnement particulièrement difficile pour les constructeurs automobiles mondiaux.”

Les analystes de l’industrie pointent du doigt les problèmes d’inventaire importants de Stellantis en Amérique du Nord comme facteur critique dans les difficultés de l’entreprise. Les concessions restent encombrées de véhicules invendus, forçant le constructeur à réduire la production dans plusieurs installations clés. L’usine de camions Ram à Sterling Heights, au Michigan, a déjà annoncé trois semaines d’arrêt pour août, avec des mesures similaires attendues dans d’autres installations nord-américaines.

La stratégie de véhicules électriques de l’entreprise n’a pas non plus donné les résultats escomptés. Malgré les assurances précédentes de Tavares que Stellantis naviguerait efficacement dans la transition vers l’électrique, les taux d’adoption sont restés significativement inférieurs aux projections. Le Jeep Recon et le Ram 1500 REV – tous deux pièces maîtresses de la poussée électrique de l’entreprise – ont fait face à des retards de production et un intérêt tiède des consommateurs.

Les marchés financiers ont réagi rapidement à la nouvelle, avec les actions de Stellantis chutant de 12,8% à la clôture d’hier. Cette forte baisse s’ajoute à ce qui a déjà été une année désastreuse pour l’action du constructeur, maintenant en baisse de plus de 40% depuis janvier.

L’entreprise a rapidement mis en œuvre un programme de réduction des coûts de 5 milliards d’euros, mais les observateurs de l’industrie se demandent si ces mesures suffiront. “Il ne s’agit pas simplement de se serrer la ceinture,” a noté Michelle Krebs, analyste exécutive chez Cox Automotive. “Stellantis doit fondamentalement reconsidérer sa gamme de produits et sa stratégie de prix en Amérique du Nord, où la concurrence n’a jamais été aussi féroce.”

S’ajoutant aux défis de Stellantis, les augmentations imminentes de tarifs douaniers entre les principaux marchés automobiles. La récente mise en œuvre par l’UE de droits supplémentaires sur les VÉ fabriqués en Chine a créé des effets d’entraînement dans toutes les chaînes d’approvisionnement mondiales, tandis que les menaces d’augmentation des tarifs américains pourraient compliquer davantage les opérations internationales de l’entreprise.

Pour les opérations canadiennes, l’incertitude règne. L’usine d’assemblage de Windsor de Stellantis, qui a récemment reçu un investissement de 3,6 milliards de dollars pour la production de véhicules électriques, fait maintenant face à des questions concernant les futurs calendriers de production et les besoins en main-d’œuvre.

Alors que le monde automobile observe cette histoire en développement, une chose reste claire: la voie à suivre pour Stellantis nécessitera plus que des ajustements progressifs. Pour une entreprise qui dominait autrefois des segments rentables du marché nord-américain, la route à venir exige rien de moins qu’un changement transformationnel.

La question qui se pose maintenant à Tavares et son équipe de direction n’est pas simplement comment revenir à la rentabilité – c’est si Stellantis peut se réinventer assez rapidement pour prospérer dans un avenir automobile qui arrive plus vite que quiconque ne l’avait anticipé.

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