Pétition pour une version québécoise des Simpsons suscite un rassemblement

Olivia Carter
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Une bataille culturelle fait rage au Québec alors que les fans des “Simpson” se mobilisent pour préserver le doublage québécois distinctif qui définit la série pour le public local depuis plus de trente ans. Plus de 22 000 Québécois ont signé une pétition exhortant Disney à maintenir la version française unique de la province après que le géant du divertissement a annoncé son intention de standardiser toutes les versions françaises de cette série animée iconique.

La controverse a éclaté lorsque Disney, qui a acquis les droits des “Simpson” lors de son achat de 20th Century Fox en 2019, a révélé son intention d’abandonner la version française localisée du Québec. L’entreprise prévoit plutôt d’utiliser un seul doublage en français européen pour tous les marchés francophones du monde.

“Il ne s’agit pas simplement d’un dessin animé – c’est une question de préservation de notre identité culturelle,” explique Catherine Éthier, une personnalité médiatique québécoise devenue l’une des porte-parole du mouvement. “Le doublage québécois des ‘Simpson’ représente plus de 30 ans de notre patrimoine linguistique et d’humour adapté spécifiquement pour notre public.”

La version québécoise des “Simpson”, lancée en 1990, met en vedette des comédiens de doublage distinctifs et des références culturellement spécifiques qui résonnent avec le public de la province. Les comédiens de doublage Hubert Gagnon (qui incarnait Homer Simpson jusqu’à son décès en 2020) et Johanne Léveillé (Marge Simpson) sont devenus des figures culturelles adorées au Québec grâce à leurs performances.

La décision de Disney semble motivée par des mesures d’efficacité économique – maintenir un seul doublage français coûte moins cher que de produire plusieurs versions régionales. Cependant, les critiques soutiennent que cette rationalisation d’entreprise ignore l’importance culturelle du contenu localisé.

“Ce que Disney ne comprend pas, c’est que le doublage québécois n’est pas qu’une simple traduction – c’est une adaptation qui intègre nos expressions uniques, nos références culturelles et notre humour,” note Marc Labrèche, un acteur et humoriste québécois de renom. “La version française européenne ne connecte tout simplement pas avec notre public de la même façon.”

La pétition, lancée sur Change.org, a gagné une traction importante sur les réseaux sociaux, avec de nombreuses célébrités et politiciens québécois qui se joignent à la cause. Le ministre provincial de la Culture a même évoqué la possibilité d’une intervention gouvernementale pour protéger cet aspect du paysage culturel québécois.

Le Québec a historiquement été vigilant quant à la préservation de sa langue française distincte et de sa culture au sein de l’Amérique du Nord majoritairement anglophone. La province maintient des lois linguistiques strictes et des protections culturelles, et plusieurs voient la décision de Disney comme faisant partie d’une menace plus large d’homogénéisation linguistique.

Les analystes des médias notent que cette controverse illustre la tension entre les conglomérats de divertissement mondiaux et les considérations culturelles locales. “Les grandes entreprises comme Disney privilégient souvent l’efficacité opérationnelle au détriment des nuances culturelles,” explique Claire Deschamps, professeure en communications à l’Université de Montréal. “Mais ce qu’elles peuvent considérer comme une simple mesure de réduction des coûts peut représenter une perte culturelle importante pour des communautés spécifiques.”

Disney n’a pas encore répondu de façon substantielle à la pétition, bien que des sources au sein de l’entreprise indiquent que la décision est actuellement en cours de révision. Des experts de l’industrie suggèrent que la réaction publique étonnamment forte pourrait forcer le géant du divertissement à reconsidérer son approche du contenu localisé.

Alors que ce bras de fer culturel se poursuit, une question demeure particulièrement poignante : dans un paysage médiatique de plus en plus mondialisé, qui devrait déterminer l’équilibre entre l’efficacité corporative et la préservation des expressions culturelles régionales distinctes?

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