Le pipeline Carney vers la Chine pour l’exportation de pétrole prend de l’ampleur

Olivia Carter
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Dans un virage stratégique qui pourrait fondamentalement remodeler la dynamique énergétique nord-américaine, le projet d’expansion de l’oléoduc Trans Mountain du Canada gagne du terrain en tant que voie vers les marchés asiatiques plutôt que vers les États-Unis. Ce développement, soutenu par l’ancien gouverneur de la Banque du Canada Mark Carney, représente un changement significatif dans la stratégie d’exportation énergétique du Canada au milieu des tensions géopolitiques et des incertitudes du marché.

L’expansion de l’oléoduc Trans Mountain de 34 milliards de dollars du gouvernement fédéral, dont l’achèvement est prévu pour cette année, va presque tripler la capacité du système à 890 000 barils par jour. Alors que historiquement le pétrole canadien a principalement coulé vers le sud dans les raffineries américaines, les analystes de l’industrie notent que ce projet d’infrastructure crée des opportunités sans précédent pour les producteurs canadiens de se diversifier vers les marchés asiatiques, particulièrement la Chine.

“L’achèvement de Trans Mountain offre aux producteurs canadiens une option qu’ils n’ont jamais eue auparavant,” a déclaré Kevin Birn, analyste en chef chez S&P Global Commodity Insights. “Il ne s’agit pas seulement de nouveaux marchés, mais aussi d’un levier dans les relations existantes et de la création d’une pression concurrentielle sur les prix.”

Le moment s’avère particulièrement significatif alors que le retour de Donald Trump à la politique présidentielle soulève des inquiétudes quant à d’éventuels tarifs sur les exportations canadiennes. Durant sa précédente administration, Trump a imposé divers tarifs sur les produits canadiens et a fréquemment critiqué la relation commerciale entre les deux nations.

Carney, qui sert maintenant comme vice-président chez Brookfield Asset Management et maintient une influence significative dans la politique canadienne, a publiquement soutenu le potentiel de l’oléoduc pour réduire la dépendance du Canada au marché américain. Son soutien survient alors que les raffineries chinoises ont démontré un intérêt croissant pour le pétrole lourd canadien, qui se négocie généralement à un prix inférieur aux références internationales.

“La capacité d’accéder aux marchés du Pacifique représente un changement fondamental dans le paradigme d’exportation énergétique du Canada,” a déclaré Rory Johnston, fondateur du bulletin Commodity Context. “Les producteurs canadiens ont historiquement été des preneurs de prix sur le marché américain. L’accès direct aux acheteurs asiatiques change complètement cette dynamique.”

L’expansion de l’oléoduc fait face à des défis, cependant. Les préoccupations environnementales continuent de générer de l’opposition, particulièrement en Colombie-Britannique où les communautés côtières ont exprimé leur inquiétude concernant l’augmentation du trafic de pétroliers et les impacts marins potentiels. De plus, les dépassements de coûts substantiels du projet ont soulevé des questions sur sa viabilité économique ultime.

Pour le secteur des affaires canadien, les enjeux ne pourraient être plus élevés. L’industrie pétrolière du pays a longtemps souffert de rabais de prix en raison des contraintes de transport et des marchés captifs. En 2018, ces différentiels se sont considérablement élargis, incitant le gouvernement de l’Alberta à imposer des réductions de production pour stabiliser les prix.

L’expansion de Trans Mountain représente l’aboutissement d’un processus politique controversé qui a commencé sous l’ancien Premier ministre Stephen Harper et s’est poursuivi sous l’administration de Justin Trudeau, qui a finalement acheté l’oléoduc en 2018 pour assurer son achèvement après que le propriétaire précédent, Kinder Morgan, ait menacé d’abandonner le projet.

Les experts en énergie notent que si les exportations accrues vers la Chine présentent de nouvelles opportunités, elles introduisent également de nouvelles complexités dans les calculs de politique étrangère du Canada. Les relations entre Ottawa et Pékin ont été tendues ces dernières années en raison de diverses préoccupations diplomatiques et relatives aux droits de la personne.

“La diversification est sans doute positive pour les producteurs canadiens,” a déclaré Rachel Ziemba, fondatrice de Ziemba Insights. “Mais cela signifie aussi naviguer dans un paysage géopolitique plus complexe où le commerce de l’énergie devient de plus en plus lié aux objectifs plus larges de politique étrangère.”

Alors que l’oléoduc approche de son achèvement, la question fondamentale demeure : le Canada réussira-t-il à équilibrer ses intérêts économiques avec ses engagements environnementaux et ses considérations géopolitiques dans un paysage mondial de plus en plus volatil?

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