Le plan d’accélération des infrastructures de Carney déclenche une réaction politique au Canada

Olivia Carter
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La température politique à Ottawa a grimpé hier lorsque le ministre des Finances Michael Carney a dévoilé une stratégie controversée d’accélération des infrastructures qui a immédiatement suscité de vives critiques de la part des partis d’opposition. Le plan, qui vise à réduire jusqu’à 60% les délais réglementaires pour les grands projets, est devenu le dernier point d’achoppement dans le débat canadien de plus en plus polarisé sur le développement économique et la protection de l’environnement.

“Nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre une décennie pour des infrastructures essentielles dont les Canadiens ont besoin aujourd’hui,” a déclaré Carney lors d’une conférence de presse bondée au ministère des Finances. “Cette initiative créera des emplois, stimulera la productivité et garantira que le Canada demeure compétitif à l’échelle mondiale tout en maintenant des mesures de protection environnementale essentielles.”

La législation proposée établirait une nouvelle autorité fédérale dotée de pouvoirs élargis pour passer outre aux objections provinciales et accélérer les approbations de projets jugés “d’importance nationale” – y compris les réseaux de transport, les corridors énergétiques et les infrastructures de communication. Le plan cible ce que Carney a décrit comme “un blocage bureaucratique” qui a historiquement retardé les grands projets d’infrastructure canadiens de 7,3 ans en moyenne par rapport aux homologues internationaux.

Cependant, le chef du NPD Jagmeet Singh a qualifié l’initiative de “cadeau dangereux aux intérêts des entreprises” lors d’une réponse enflammée à la période des questions. “Encore une fois, le gouvernement privilégie le profit aux personnes et à la planète,” a soutenu Singh, en soulignant les dispositions qui limiteraient les périodes de consultation publique et réduiraient la portée des évaluations environnementales.

Les représentants du Parti vert ont fait écho à ces préoccupations, la cheffe parlementaire Elizabeth May avertissant que la législation représente “un démantèlement fondamental des protections environnementales pour lesquelles les Canadiens se sont battus pendant des décennies.” May a fait référence à plusieurs projets controversés de pipelines et de mines qui pourraient potentiellement bénéficier du processus accéléré.

Les groupes industriels et les leaders d’entreprises se sont largement ralliés à la proposition de Carney. La Chambre de commerce du Canada a publié une déclaration qualifiant l’initiative de “modernisation longtemps attendue du système d’approbation des infrastructures du Canada” qui pourrait débloquer environ 78 milliards de dollars d’investissements en attente.

Les lignes de bataille politique s’étendent au-delà de la Colline du Parlement, les réactions provinciales se divisant selon des lignes de fracture prévisibles. Le premier ministre du Québec François Legault a dénoncé le plan comme “une intrusion inconstitutionnelle dans la juridiction provinciale,” tandis que le gouvernement de l’Alberta a exprimé un fort soutien aux mesures qui pourraient accélérer le développement des infrastructures énergétiques.

La législation arrive à un moment critique pour l’économie canadienne, qui continue de faire face à des défis de productivité et à une concurrence mondiale croissante. Un récent rapport de l’Institut C.D. Howe a révélé que les retards réglementaires coûtent aux contribuables canadiens environ 23 milliards de dollars annuellement par l’inflation des coûts de construction et les avantages économiques différés.

Des experts juridiques en environnement ont soulevé d’importantes questions constitutionnelles concernant la proposition. Janet Williams, professeure de droit environnemental à l’Université de la Colombie-Britannique, a noté que “les tribunaux ont constamment confirmé l’exigence d’une consultation significative avec les communautés autochtones – quelque chose qui ne peut être correctement accompli dans des délais sévèrement comprimés.”

Alors que le débat s’intensifie, les conséquences politiques pour le gouvernement libéral demeurent incertaines. Un récent sondage d’Abacus Data suggère que les Canadiens sont profondément divisés sur le développement des infrastructures, 48% soutenant des approbations accélérées tandis que 45% expriment des préoccupations concernant les impacts environnementaux potentiels.

La législation controversée passe maintenant à l’examen en comité, où les partis d’opposition ont promis un examen minutieux et d’importants amendements. Alors que le Canada navigue dans cet équilibre controversé entre les impératifs économiques et la gérance environnementale, une question reste centrale dans la conversation nationale: une société démocratique peut-elle concilier de façon significative le besoin urgent de modernisation des infrastructures avec les exigences tout aussi pressantes de protection de l’environnement et des droits autochtones?

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