Plan de la main-d’œuvre en santé de Terre-Neuve 2024 dévoilé pour faire face à la crise de personnel

Olivia Carter
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Face à des pénuries de personnel sanitaire sans précédent, les autorités de Terre-Neuve-et-Labrador ont lancé un plan ambitieux visant à stabiliser la main-d’œuvre médicale de la province. Le Plan d’action pour les ressources humaines en santé, dévoilé jeudi par le ministre de la Santé Tom Osborne et le PDG des Services de santé de T-N-L David Diamond, représente la tentative la plus complète à ce jour pour résoudre la crise critique de personnel qui touche la province la plus à l’est du Canada.

“Nous considérons ce document comme évolutif,” a expliqué Osborne lors de l’annonce au Centre des sciences de la santé à St-Jean. “Ce n’est pas quelque chose qui va rester sur une étagère et accumuler de la poussière.”

La stratégie à multiples volets se concentre sur cinq piliers principaux : le recrutement, la rétention, l’éducation et la formation, la culture du milieu de travail, et l’innovation dans la prestation des soins de santé. L’aspect peut-être le plus frappant du plan est la reconnaissance que combler simplement les postes vacants ne suffit pas—l’écosystème entier de l’emploi en santé nécessite une transformation.

Pour les travailleurs de première ligne qui ont enduré des années de pénuries de personnel, d’heures supplémentaires obligatoires et d’épuisement professionnel, le plan offre un soulagement concret. La province élargira immédiatement son équipe volante d’infirmières de 27 à 100 postes, déploiera des équipes sanitaires itinérantes dans les régions mal desservies, et augmentera les allocations de relocalisation pour attirer des professionnels de l’extérieur de Terre-Neuve.

Dr Sohaib Al-Asaaed, vice-président et médecin-chef des Services de santé de T-N-L, a souligné le caractère urgent de ces changements. “Nous constatons des pressions sans précédent sur nos travailleurs de la santé. Ce plan reconnaît que nous avons besoin à la fois de solutions immédiates et de changements structurels à long terme.”

Le plan aborde directement l’une des plaintes les plus persistantes des travailleurs de la santé : les heures supplémentaires obligatoires. De nouveaux modèles d’horaires de travail seront mis en œuvre à l’échelle provinciale, et des initiatives de recrutement ciblées se concentreront sur les services d’urgence et les unités de soins intensifs où les pressions sont les plus aiguës.

Cependant, les syndicats de la santé et les critiques de l’opposition se demandent si le plan va assez loin. Yvette Coffey, présidente du Syndicat des infirmières et infirmiers autorisés de Terre-Neuve-et-Labrador, a prudemment accueilli les initiatives tout en notant : “La preuve sera dans la mise en œuvre. Nos membres ont besoin de soulagement maintenant, pas de promesses pour l’avenir.”

La province fait actuellement face à environ 1 400 postes vacants dans divers domaines de la santé. Les données de l’Institut canadien d’information sur la santé révèlent que Terre-Neuve a l’un des pourcentages les plus élevés du pays de travailleurs de la santé signalant des symptômes d’épuisement professionnel, soit 71 %, bien au-dessus de la moyenne nationale de 64 %.

L’engagement financier derrière le plan reste quelque peu nébuleux, le ministre Osborne indiquant que l’allocation des ressources serait “selon les besoins” plutôt que de préciser une enveloppe budgétaire dédiée. Cette approche a soulevé des préoccupations concernant la responsabilité et la mesure du succès du plan.

“Sans engagements financiers clairs et objectifs de recrutement spécifiques avec des échéanciers, il est difficile de tenir le gouvernement responsable,” a noté le critique de la santé de l’opposition, Paul Dinn. “Nous avons déjà entendu des plans prometteurs qui ne se sont pas concrétisés en améliorations réelles pour les patients ou les travailleurs de la santé.”

Les composantes éducatives du plan pourraient s’avérer les plus transformatrices à long terme. Des partenariats avec l’Université Memorial et le Collège de l’Atlantique Nord verront une augmentation des inscriptions aux programmes de santé, tandis qu’un nouveau modèle provincial d’éducation clinique vise à mieux coordonner les stages des étudiants dans tout le système.

Pour des communautés comme Bonavista et Trepassey, où les fermetures de services d’urgence sont devenues routinières en raison des pénuries de personnel, le plan offre une voie potentielle vers la stabilité. Les équipes sanitaires itinérantes proposées pourraient apporter un soulagement à ces zones mal desservies, bien que des questions demeurent quant aux délais de mise en œuvre.

Alors que Terre-Neuve-et-Labrador continue de naviguer dans cette crise de personnel de santé, la véritable mesure du succès du plan sera ultimement de savoir si les patients constatent un meilleur accès aux soins et si les travailleurs de la santé connaissent des améliorations significatives de leurs conditions de travail. Avec des taux d’épuisement professionnel à des niveaux alarmants et des soins aux patients de plus en plus compromis par les pénuries de personnel, le système de santé de la province se trouve à un carrefour critique.

Cette approche globale parviendra-t-elle enfin à endiguer l’attrition des travailleurs de la santé, ou rejoindra-t-elle les efforts précédents qui n’ont pas réussi à s’attaquer aux causes profondes des défis de santé de Terre-Neuve?

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