Le compte à rebours est lancé pour les baby-boomers canadiens. Avec environ 9,6 millions de boomers représentant près de 25 % de la population canadienne, la préparation à la retraite a atteint un moment critique. Les données récentes de l’Enquête canadienne sur la retraite révèlent une réalité surprenante : près de 32 % des boomers approchant l’âge de la retraite ont moins de 100 000 $ d’économies pour leurs vieux jours.
“Nous sommes témoins de ce qui pourrait devenir une crise de la retraite,” affirme le conseiller financier Marc Tremblay. “De nombreux boomers qui s’attendaient à ce que les régimes de pension traditionnels les soutiennent pendant leur retraite découvrent des lacunes importantes dans leur planification financière.”
Les défis auxquels cette génération est confrontée sont multiples. Les coûts du logement ont grimpé en flèche, les grandes villes canadiennes ayant vu le prix moyen des maisons augmenter de plus de 20 % au cours des cinq dernières années. Parallèlement, les dépenses de santé continuent de dépasser l’inflation, créant une tempête parfaite pour ceux qui approchent de la retraite avec des économies insuffisantes.
Pour les boomers qui cherchent à sécuriser leur avenir financier, trois approches stratégiques se sont révélées particulièrement efficaces dans le contexte canadien.
Premièrement, maximiser les comptes à avantages fiscaux reste essentiel. Bien qu’il s’agisse d’un conseil de base, l’optimisation des REER et des CELI continue d’être sous-utilisée. Les données de Statistique Canada montrent que les Canadiens disposent de plus de 1 billion de dollars en droits de cotisation REER inutilisés, les boomers représentant une part importante de ce potentiel inexploité.
“Les avantages fiscaux de maximiser les REER pendant vos années de revenus les plus élevés ne peuvent être surestimés,” explique la spécialiste de la retraite Josée Tremblay. “Pour les boomers dans leur période de gains maximaux, contribuer le montant maximum peut réduire le revenu imposable maintenant tout en construisant ce pécule pour la retraite.”
La deuxième stratégie implique de réimaginer la retraite elle-même. Le concept traditionnel d’arrêt brutal du travail à 65 ans évolue vers une transition plus graduelle. Une enquête du Congrès du travail du Canada a révélé que 54 % des boomers prévoient de continuer à travailler d’une certaine façon après avoir atteint l’âge de la retraite, 23 % citant la nécessité financière comme motivation principale.
L’approche de “retraite progressive” — réduire progressivement les heures plutôt que d’arrêter complètement de travailler — offre un double avantage : un revenu continu et la possibilité de retarder les paiements du RPC. Chaque année de report des retraits du RPC (jusqu’à 70 ans) augmente les prestations de 8,4 %, ce qui améliore considérablement les paiements à vie.
Enfin, la réduction stratégique de l’habitation est devenue un outil puissant dans l’arsenal de retraite des boomers. Avec l’avoir propre foncier canadien à des niveaux records, particulièrement dans les centres urbains, de nombreux boomers tirent parti de leur actif le plus précieux.
“Nous voyons des clients vendre des maisons qu’ils possèdent depuis des décennies à Toronto ou Vancouver, acheter des propriétés plus abordables dans des communautés plus petites, et investir la différence,” note le spécialiste immobilier Pierre Lavoie. “Cela peut instantanément ajouter des centaines de milliers de dollars aux portefeuilles de retraite.”
Le paysage financier pour les boomers qui prennent leur retraite présente à la fois des défis et des opportunités. Bien que l’écart de préparation à la retraite reste préoccupant, des stratégies ciblées peuvent considérablement améliorer les résultats pour ceux qui sont prêts à ajuster leur approche.
Pour plus d’informations sur la planification de la retraite, visitez CO24 Affaires où nous publions régulièrement des stratégies financières actualisées pour les Canadiens à chaque étape de la vie.
Alors que la première vague de boomers atteint la mi-soixante-dix ans, les choix de retraite faits aujourd’hui façonneront non seulement les résultats financiers individuels, mais aussi l’économie canadienne dans son ensemble pour les décennies à venir. La question demeure : une planification adéquate prévaudra-t-elle, ou nous dirigeons-nous vers une génération définie par l’insécurité financière dans ses derniers chapitres?