Poilievre prône une réforme de la culture militaire au Canada malgré l’augmentation du budget

Olivia Carter
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Dans un virage décisif vers la revitalisation des forces armées canadiennes, le chef conservateur Pierre Poilievre a appelé à une transformation fondamentale de la culture militaire, mettant l’accent sur ce qu’il décrit comme un retour à la “culture guerrière” alors que les dépenses de défense sont appelées à augmenter. Cette déclaration intervient à un moment critique où le Canada fait face à une pression croissante de ses alliés de l’OTAN pour renforcer ses capacités militaires face à l’évolution des défis sécuritaires mondiaux.

“Notre armée doit redécouvrir sa culture guerrière,” a déclaré Poilievre lors d’une récente allocution sur les priorités de sécurité nationale. “Nous avons connu des décennies de sous-financement et d’expansion bureaucratique qui ont miné notre état de préparation et diminué notre position parmi nos alliés.”

Les commentaires du chef conservateur font suite à l’annonce récente du premier ministre Justin Trudeau concernant des plans visant à augmenter progressivement les dépenses de défense pour atteindre l’objectif de 2% du PIB fixé par l’OTAN—un référentiel que le Canada n’a jamais réussi à atteindre. Selon les derniers chiffres du ministère de la Défense nationale, le Canada dépense actuellement environ 1,33% de son PIB pour la défense, se classant parmi les contributeurs les moins généreux au sein de l’alliance.

Les experts militaires ont souligné que les forces armées canadiennes font face à des défis importants au-delà des simples questions de financement. Le recrutement a chuté à des niveaux préoccupants, les Forces canadiennes manquant actuellement d’environ 16 000 personnes par rapport à leur effectif autorisé. Les programmes de modernisation des équipements ont connu des retards et des dépassements de coûts, tandis que plusieurs affaires d’inconduite très médiatisées impliquant des hauts dirigeants ont nui au moral institutionnel.

“Le problème ne concerne pas seulement l’argent,” a déclaré Dr. Jonathan Reynolds, analyste de politique de défense à l’Institut canadien d’études stratégiques. “Il s’agit de finalité, de clarté de mission et de culture institutionnelle. Poilievre fait écho à un sentiment partagé par de nombreux militaires selon lequel l’efficacité au combat de l’armée a été subordonnée aux priorités administratives.”

Les critiques de l’approche de Poilievre avertissent cependant que sa rhétorique de “culture guerrière” pourrait compromettre les progrès importants réalisés en matière d’inclusivité et de conduite professionnelle au sein des forces. Les Forces armées canadiennes ont mis en œuvre d’importantes réformes ces dernières années pour lutter contre l’inconduite sexuelle et promouvoir la diversité dans leurs rangs.

“Nous devons faire attention aux messages que nous envoyons,” a déclaré l’ancienne lieutenant-colonelle Maria Desjardins. “Créer une force de combat efficace et maintenir des normes professionnelles ne sont pas des objectifs mutuellement exclusifs. En fait, ils sont complémentaires.”

Ce débat se déroule dans un contexte d’évolution rapide des menaces sécuritaires mondiales. L’agression continue de la Russie en Ukraine, l’affirmation de la Chine dans l’Indo-Pacifique et les défis émergents dans l’Arctique ont créé de nouveaux impératifs pour les démocraties occidentales de renforcer leurs capacités défensives.

Le ministre de la Défense Bill Blair a répondu aux commentaires de Poilievre en défendant l’approche du gouvernement en matière de culture militaire, affirmant que “le professionnalisme, la conduite éthique et l’excellence opérationnelle sont les marques d’une armée moderne.” Il a ajouté que la mise à jour de la politique de défense du gouvernement aborderait à la fois les éléments de financement et culturels de la préparation militaire.

Les sondages d’opinion publique suggèrent que les Canadiens sont de plus en plus préoccupés par les questions de défense, un récent sondage Ipsos montrant que 68% des répondants estiment que le Canada devrait dépenser davantage pour ses forces armées—une augmentation significative par rapport aux 49% d’il y a trois ans.

Alors que les batailles politiques sur la politique de défense s’intensifient, le leadership militaire reste pris entre deux feux, tentant de naviguer entre des visions concurrentes tout en répondant à des besoins opérationnels pressants. Le général Wayne Eyre, chef d’état-major de la Défense, a souligné à plusieurs reprises la nécessité d’un changement culturel tout en maintenant les capacités de combat essentielles de l’armée.

La voie à suivre pour l’armée canadienne impliquera probablement des compromis difficiles entre la modernisation des équipements, l’augmentation du personnel et les réformes institutionnelles. Ce qui reste incertain, c’est si les dirigeants politiques peuvent forger un consensus durable sur les priorités de défense qui transcende les clivages partisans.

Alors que le Canada réfléchit à son avenir militaire et à son rôle sur la scène mondiale, une question fondamentale se pose : le pays peut-il concilier son identité traditionnelle de maintien de la paix avec la posture de sécurité plus affirmée que les réalités mondiales actuelles semblent exiger?

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