Portabilité des données Conseil financier Transformation du Canada

Sarah Patel
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Dans le bureau d’angle d’une firme de gestion de patrimoine à Vancouver, la conseillère financière Megan Chen fait défiler l’historique financier fragmenté d’un client—assemblé à partir de PDF, courriels et notes manuscrites. “C’est ce à quoi nous sommes confrontés chaque jour,” soupire-t-elle. “Quand les clients changent de conseiller, leur historique financier ne les suit pas toujours de façon fluide.”

Ce scénario frustrant pourrait devenir une relique du passé alors que le Canada s’approche d’un cadre complet de portabilité des données pour le secteur financier—un changement qui promet de révolutionner la façon dont les Canadiens interagissent avec leurs conseillers financiers et leurs propres informations financières.

La portabilité des données—la capacité pour les consommateurs de transférer facilement leurs données financières entre prestataires de services—représente un changement fondamental dans les dynamiques de pouvoir des services financiers. Bien que courante en Europe grâce à des réglementations comme le Règlement général sur la protection des données (RGPD) et gagnant du terrain aux États-Unis, le Canada a avancé avec plus de prudence.

“Le système actuel crée des frictions importantes lorsque les Canadiens veulent changer de conseiller financier,” explique Dr. Walid Hejazi, professeur associé d’analyse économique et de politique à l’École de gestion Rotman de l’Université de Toronto. “Sans portabilité des données, les clients font souvent face à une reconstruction fastidieuse de leur historique financier, créant des obstacles à la recherche de meilleurs conseils.”

Les parties prenantes de l’industrie ont présenté diverses perspectives sur les implications de la portabilité des données. L’Association canadienne du commerce des valeurs mobilières (ACCVM) a mis en garde contre une mise en œuvre précipitée qui pourrait créer des vulnérabilités en cybersécurité, tandis que les groupes de défense des consommateurs soulignent des exemples internationaux où des cadres similaires ont amélioré la concurrence et l’innovation.

Le gouvernement canadien explore des initiatives de services bancaires ouverts depuis 2018, avec le ministère des Finances qui a publié des cadres préliminaires. Les consultations récentes suggèrent qu’une approche progressive pourrait être mise en œuvre, commençant par les données de base des comptes et des transactions avant de s’étendre aux informations d’investissement plus complexes.

Pour les conseillers financiers, la portabilité des données présente à la fois des défis et des opportunités. Les premiers adoptants qui embrassent des processus sécurisés et simplifiés de partage de données pourront obtenir des avantages concurrentiels dans l’acquisition de clients.

“Les conseillers qui voient la portabilité des données comme une opportunité plutôt qu’une menace prospéreront,” prédit Samantha Taylor, directrice numérique d’une importante firme canadienne de gestion de patrimoine. “Ceux qui construisent leur pratique autour de systèmes propriétaires rendant difficile le départ des clients se battent contre une bataille d’hier.”

La transformation va au-delà des spécifications techniques. Les nouvelles réglementations pourraient fondamentalement modifier le fonctionnement des relations conseiller-client, évoluant vers de véritables modèles de partenariat où les conseillers fournissent une valeur continue plutôt que de s’appuyer sur l’asymétrie d’information ou les coûts de changement pour retenir les clients.

Les cabinets de conseil progressistes se préparent déjà à cet avenir, développant des programmes d’éducation des clients axés sur la propriété des données et concevant des systèmes compatibles avec les normes émergentes de partage de données. Ces entreprises avant-gardistes reconnaissent que l’autonomisation des clients, et non la thésaurisation des données, représente l’avenir du conseil financier.

Pour les investisseurs canadiens, la portabilité des données promet des conseils plus personnalisés grâce à des profils financiers complets qui les suivent tout au long de leur vie. Plutôt que de repartir à zéro avec chaque nouvelle relation de conseiller, les clients pourraient maintenir des récits financiers continus, permettant une planification et un développement de stratégie plus sophistiqués.

Alors que le Canada se rapproche de la mise en œuvre, l’industrie du conseil financier fait face à un moment décisif. Va-t-elle embrasser l’autonomisation des consommateurs et l’innovation, ou résister aux changements qui perturbent les modèles d’affaires établis?

La réponse pourrait déterminer quelles entreprises et quels conseillers prospéreront dans la prochaine ère des services financiers—une ère où les Canadiens acquièrent enfin un contrôle significatif sur leurs données financières et, par extension, sur leur avenir financier.

Pour plus d’informations sur l’industrie, visitez CO24 Affaires ou consultez notre section Actualités de dernière heure CO24 pour les derniers développements dans cette histoire en évolution.

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