Les pourparlers de l’accord commercial Canada-Asie du Sud-Est en cours

Olivia Carter
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Dans un virage stratégique visant à réduire la dépendance envers ses partenaires commerciaux traditionnels, le Canada a entamé des négociations formelles avec l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) pour un accord de partenariat économique global. Les pourparlers, qui ont débuté hier à Singapour, marquent l’effort de diversification commerciale le plus ambitieux d’Ottawa dans la région indo-pacifique depuis la ratification de l’accord PTPGP en 2018.

“L’Asie du Sud-Est représente l’une des régions économiques à la croissance la plus rapide au monde, avec un PIB combiné approchant les 3 billions de dollars et une population de plus de 650 millions d’habitants,” a déclaré la ministre du Commerce international, Mary Ng, lors de la session d’ouverture. “Pour le Canada, il ne s’agit pas seulement d’élargir les marchés, mais aussi de renforcer la résilience de nos réseaux commerciaux.”

Les négociations arrivent à un moment critique pour la politique commerciale canadienne. Des données récentes de Statistique Canada montrent que malgré les efforts de diversification, environ 75 % des exportations canadiennes sont toujours destinées aux États-Unis, créant une vulnérabilité aux changements de politique à Washington. Pendant ce temps, les exportations canadiennes vers les pays de l’ANASE ont augmenté de seulement 22 % au cours de la dernière décennie, bien en deçà du potentiel suggéré par les prévisions économiques.

L’accord proposé aborderait les réductions tarifaires dans plusieurs secteurs, notamment l’agriculture, la fabrication et les services, tout en s’attaquant aux défis commerciaux modernes liés au commerce numérique, à la propriété intellectuelle et à la sécurité des chaînes d’approvisionnement. Les négociateurs canadiens s’intéressent particulièrement aux dispositions qui donneraient aux entreprises canadiennes un meilleur accès à la classe moyenne en rapide expansion de l’Asie du Sud-Est.

Les analystes économiques notent le timing stratégique de ces négociations. “Avec l’incertitude croissante dans les relations commerciales traditionnelles du Canada, particulièrement avec les États-Unis et la Chine, la diversification vers l’Asie du Sud-Est représente une couverture logique,” a expliqué Dre Sarah Chen, directrice de la Fondation Asie Pacifique du Canada. “Les économies de l’ANASE forment collectivement le sixième partenaire commercial du Canada, mais il existe un potentiel de croissance substantiel.”

Les pourparlers font face à plusieurs défis, notamment les différents niveaux de développement économique parmi les membres de l’ANASE, qui comprennent Singapour, le Vietnam, la Thaïlande, la Malaisie, l’Indonésie, les Philippines, le Brunei, le Cambodge, le Laos et le Myanmar. Chaque pays apporte des priorités et des sensibilités différentes à la table des négociations.

Certains groupes industriels canadiens ont exprimé des préoccupations concernant les normes du travail et les protections environnementales. “Tout accord doit inclure des dispositions applicables qui garantissent que les avantages commerciaux sont largement partagés et durables,” a déclaré Jordan Wilson, porte-parole du Congrès du travail du Canada.

Le premier ministre Justin Trudeau a souligné que l’accord potentiel s’aligne avec la Stratégie indo-pacifique du Canada, qui engage 2,3 milliards de dollars sur cinq ans pour approfondir les liens commerciaux, sécuritaires et diplomatiques dans la région. La stratégie identifie explicitement la diversification économique comme une priorité nationale, particulièrement alors que les tensions géopolitiques entre les grandes puissances continuent de perturber les modèles commerciaux mondiaux.

Le premier cycle de négociations devrait se poursuivre pendant la semaine, avec des cycles ultérieurs prévus trimestriellement. Des responsables des deux parties ont indiqué que bien qu’ils espèrent conclure un accord dans les deux ans, la complexité d’harmoniser les réglementations entre des économies aussi diverses pourrait exiger de la patience.

Alors que les modèles commerciaux mondiaux continuent d’évoluer dans un contexte de protectionnisme croissant et d’alliances changeantes, la question demeure: le Canada peut-il réussir à réorienter ses relations commerciales vers cette région dynamique, ou les dépendances économiques enracinées s’avéreront-elles trop difficiles à diversifier?

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