Poursuite judiciaire contre l’application de livraison canadienne pour tarification déguisée suscite des tensions juridiques

Olivia Carter
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Le paysage canadien de la livraison alimentaire fait face à un moment décisif alors que les principales plateformes se retrouvent dans la ligne de mire d’un examen juridique de plus en plus intense. La semaine dernière, un cabinet d’avocats montréalais a lancé un recours collectif contre les géants de l’industrie SkipTheDishes, DoorDash et Uber Eats, alléguant des pratiques systématiques de “tarification progressive” qui auraient potentiellement induit en erreur des millions de consommateurs canadiens.

La poursuite, menée par l’avocate spécialiste des droits des consommateurs Martine Durocher, allègue que ces plateformes affichent des frais de livraison artificiellement bas pour ensuite ajouter des frais supplémentaires substantiels lors du paiement—une pratique connue sous le nom de “tarification progressive” qui pourrait violer la Loi sur la protection du consommateur du Québec et des législations similaires à travers le Canada.

“Ce que nous observons est un leurre numérique qui mine fondamentalement la confiance des consommateurs,” a déclaré Durocher dans les documents judiciaires. “Les Canadiens méritent une tarification transparente dès le départ, pas une série de surprises croissantes au fur et à mesure qu’ils progressent dans leur commande.”

Cette contestation juridique s’inscrit dans une tendance croissante d’attention réglementaire envers l’économie des petits boulots. Le Bureau de la concurrence du Canada s’est de plus en plus attaqué à ce qu’il décrit comme une “tromperie sur le marché numérique”, le commissaire Matthew Boswell ayant récemment souligné que “les transactions en ligne exigent le même niveau de transparence que le commerce traditionnel”.

Une analyse des plateformes de livraison révèle un schéma frappant. Les commandes initialement annoncées avec des frais de livraison de 1,99 $ à 3,99 $ gonflent fréquemment jusqu’à presque tripler ces montants après l’application des frais de service, des suppléments pour “petites commandes” et d’autres ajouts—tout cela avant même de considérer les pourboires des livreurs.

La réponse de l’industrie a été mesurée mais défensive. Des représentants de DoorDash ont déclaré à CO24 Business que leur plateforme “fournit une ventilation claire et détaillée des coûts avant que tout client ne confirme une commande”, tandis que SkipTheDishes maintient que tous les frais sont conformes aux réglementations provinciales et reflètent “les coûts réels de fourniture de services de livraison pratiques”.

Les groupes de défense des consommateurs, cependant, dressent un tableau différent. L’Association des consommateurs du Canada rapporte que les plaintes concernant la tarification des applications de livraison ont augmenté de 278 % depuis 2020, la transparence des prix étant constamment classée comme la préoccupation principale.

“La pandémie a créé un public captif dépendant de ces services,” explique l’économiste Patricia Harding de l’Institut de recherche sur le commerce numérique de l’Université de Toronto. “Cette poursuite représente une réaction inévitable contre les modèles de tarification qui se sont développés pendant une période d’alternatives limitées pour les consommateurs.”

Les procédures juridiques coïncident avec des mouvements législatifs dans plusieurs provinces. La Colombie-Britannique a récemment introduit des amendements pour renforcer sa Loi sur les pratiques commerciales et la protection du consommateur, tandis que le gouvernement provincial de l’Ontario a établi un comité examinant spécifiquement la transparence du marché numérique.

Pour les consommateurs concernés, le recours collectif offre potentiellement une restitution des frais payés depuis 2018, bien que les experts juridiques préviennent que de telles procédures avancent généralement lentement dans le système juridique canadien.

Les implications s’étendent au-delà du secteur de la livraison. Des analystes politiques suggèrent que cette affaire pourrait accélérer des cadres réglementaires plus larges pour le commerce numérique, particulièrement alors que les habitudes de consommation de l’ère pandémique deviennent des éléments permanents de l’économie canadienne.

Alors que cette affaire se déroule, une question centrale émerge pour les consommateurs et les entreprises canadiennes : dans notre marché de plus en plus numérique, qui porte la responsabilité d’assurer la transparence des prix—les organismes de réglementation établis, les entreprises technologiques innovantes, ou les consommateurs vigilants eux-mêmes?

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