Les battements de tambour ont résonné à travers le territoire de la Première Nation de St. Mary’s ce week-end alors que des centaines de personnes se sont rassemblées pour célébrer le 25e anniversaire du Pow-wow de Sitansisk, un événement marquant qui, de ses modestes débuts, est devenu l’une des célébrations culturelles autochtones les plus importantes du Canada atlantique.
Le rassemblement de trois jours, qui s’est terminé dimanche, a mis en vedette un impressionnant éventail de danseurs traditionnels parés de tenues vibrantes, des maîtres tambours et des artisans venus de partout sur l’Île de la Tortue. Des participants ont voyagé d’aussi loin que la Colombie-Britannique et le sud-ouest américain pour prendre part à cette commémoration d’un quart de siècle.
“Il y a vingt-cinq ans, nous avons commencé avec quelques tambours et peut-être cinquante danseurs,” a expliqué l’Aîné Joseph Sabattis, qui a assisté à chaque pow-wow depuis sa création. “Aujourd’hui, nous voyons des milliers de visiteurs et des centaines de danseurs. Cela montre que nos traditions ne font pas que survivre—elles s’épanouissent.”
Le site du pow-wow bourdonnait d’activités tandis que les spectateurs circulaient entre l’arène centrale de danse et les rangées d’étals de vendeurs proposant artisanat traditionnel, médecines et nourriture. L’air portait le mélange aromatique de plantes médicinales sacrées, de foin d’odeur et de cèdre, ainsi que l’odeur alléchante de bannique fraîche et de ragoût d’orignal.
Le Chef Allan Polchies Jr. de Sitansisk Wolastoqiyik (Première Nation de St. Mary’s) a souligné le rôle du pow-wow dans la préservation culturelle et le renforcement communautaire. “Ce rassemblement représente la résilience,” a-t-il déclaré à CO24 Canada News. “C’est un témoignage vivant de nos ancêtres qui ont maintenu ces traditions malgré les tentatives de les éradiquer. Maintenant, nous les partageons fièrement avec tous ceux qui souhaitent apprendre et participer.”
L’événement remplit plusieurs fonctions cruciales au-delà de la célébration. Il offre des opportunités économiques aux artisans autochtones et aux gardiens du savoir, propose des expériences éducatives aux visiteurs non-autochtones et, surtout, connecte les jeunes générations à leur patrimoine.
Melissa Francis, danseuse de robe à clochettes de dix-sept ans, illustre cette connexion. “Ma grand-mère m’a appris à danser quand j’avais cinq ans,” a-t-elle dit en ajustant sa tenue ornée de 365 cônes métalliques roulés à la main qui créent le son distinctif de la robe à clochettes. “Quand je danse, je me sens connectée à tous ceux qui sont venus avant moi. Ce ne sont pas juste des pas—c’est notre histoire en mouvement.”
La croissance du pow-wow reflète des changements plus larges dans la société canadienne. Ce qui a commencé principalement comme une célébration communautaire interne s’est transformé en une opportunité de compréhension interculturelle. L’événement de cette année a attiré un nombre record de visiteurs non-autochtones désireux de vivre et d’apprendre des traditions Wolastoqey.
“Nous accueillons tout le monde à cœur ouvert,” a expliqué Sarah Perley, coordinatrice du pow-wow. “Ces rassemblements ont toujours concerné la communauté—et notre communauté s’étend au-delà d’une seule nation ou d’un seul peuple. Le cercle est toujours ouvert à ceux qui viennent avec respect.”
Les analyses d’impact économique suggèrent que le pow-wow annuel génère environ 1,2 million de dollars pour l’économie locale grâce à l’hébergement, aux services alimentaires et aux achats directs auprès des vendeurs. On s’attend à ce que cette édition du 25e anniversaire dépasse substantiellement les chiffres précédents.
Des représentants provinciaux, dont le ministre du Tourisme du Nouveau-Brunswick, ont assisté à la cérémonie d’entrée solennelle de samedi, reconnaissant l’importance culturelle du pow-wow et sa contribution économique à la région.
Le 25e anniversaire comportait également une programmation spéciale soulignant les connexions historiques. Une exposition de photos a retracé l’évolution du pow-wow de 1999 à aujourd’hui, tandis que des séances de narration ont permis aux aînés de partager des souvenirs des rassemblements antérieurs.
Alors que les derniers chants d’honneur se terminaient dimanche soir et que les danseurs faisaient leurs derniers tours dans l’arène, les conversations se tournaient déjà vers le rassemblement de l’année prochaine. De nombreux participants ont exprimé l’espoir que les traditions présentées lors de cette célébration marquante continueraient à se renforcer pour les générations à venir.
“Vingt-cinq ans, c’est significatif, mais ce n’est que le début,” a réfléchi le Chef Polchies tandis que les tambours jouaient le chant de clôture. “Nos ancêtres ont maintenu ces pratiques à travers des siècles de défis. Maintenant, nous nous assurons qu’elles continueront pendant des siècles encore.”
Alors que les Canadiens reconnaissent de plus en plus l’importance de la revitalisation culturelle autochtone dans le parcours vers la réconciliation, des événements comme le Pow-wow de Sitansisk offrent des opportunités essentielles tant pour la célébration que pour l’éducation. La question demeure: comment ces vingt-cinq années de résilience culturelle pourraient-elles inspirer une réflexion sociétale plus large sur le travail continu de préservation des systèmes de connaissances autochtones pour les générations futures?