Les Premiers Ministres Canadiens Fixent des Objectifs pour la Criminalité, la Réforme de la Caution, les Soins de Santé

Olivia Carter
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Les premiers ministres du pays se sont réunis jeudi à Halifax pour un sommet urgent concernant l’escalade des taux de criminalité au Canada et le système de santé en difficulté, la réforme de la libération sous caution occupant une place centrale dans des discussions qui signalent un front provincial unifié contre les politiques fédérales.

“Nous observons des augmentations de violence dans toutes les juridictions qui sont extrêmement préoccupantes,” a déclaré le premier ministre du Manitoba, Wab Kinew, qui a dirigé les discussions sur la sécurité publique. “Ce n’est plus un problème limité aux grands centres urbains—ça touche des communautés de toutes tailles à travers notre pays.”

Les leaders provinciaux ont unanimement approuvé une proposition globale exigeant qu’Ottawa mette en œuvre des conditions de libération sous caution plus strictes pour les délinquants violents, particulièrement ceux accusés de crimes impliquant des armes à feu. Leurs préoccupations surviennent dans un contexte de statistiques alarmantes montrant que les crimes violents ont augmenté de près de 20 pour cent dans certaines juridictions depuis 2019.

Le premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Tim Houston, qui accueillait la réunion du Conseil de la fédération, a souligné les frustrations liées au système actuel. “Quand les Canadiens voient les mêmes délinquants violents passer constamment par notre système judiciaire, ça érode la confiance du public. Nos communautés méritent une meilleure protection,” a affirmé Houston.

Les premiers ministres poussent spécifiquement pour une disposition d’inversion du fardeau de la preuve qui obligerait les accusés ayant des antécédents de violence à démontrer pourquoi ils devraient être libérés sous caution plutôt que les procureurs ayant à prouver pourquoi ils devraient être détenus.

Le premier ministre du Québec, François Legault, a souligné la nature transpartisane des préoccupations: “Ce n’est pas une question de politique—les premiers ministres conservateurs, libéraux et néo-démocrates constatent tous les mêmes problèmes. Nos forces policières nous disent que les conditions de libération sous caution sont trop clémentes.”

Au-delà de la réforme de la justice pénale, les premiers ministres ont présenté un front uni sur le financement des soins de santé, exprimant une insatisfaction collective face aux récents accords bilatéraux en matière de santé. Ils ont qualifié l’approche du gouvernement fédéral d’inadéquate pour répondre aux défis systémiques auxquels font face les systèmes de santé provinciaux.

“La part fédérale du financement des soins de santé continue de diminuer alors que les demandes augmentent,” a déclaré le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford. “Nous faisons face à des pressions sans précédent dues au vieillissement de la population, à la reprise post-pandémique et aux pénuries de main-d’œuvre qui nécessitent un financement soutenu et prévisible.”

Le premier ministre de la Colombie-Britannique, David Eby, a souligné le lien entre la sécurité publique et les défis des soins de santé. “Les crises de santé mentale et de dépendance alimentent directement les préoccupations de sécurité publique dans nos communautés. Nous avons besoin d’approches intégrées soutenues par des investissements fédéraux adéquats.”

La position unifiée des premiers ministres survient à un moment politiquement sensible pour le gouvernement de Justin Trudeau, qui fait face à des critiques concernant sa gestion des questions de sécurité publique dans un contexte de baisse des sondages. Le ministre de la Justice, Arif Virani, a reconnu les préoccupations des premiers ministres mais a défendu le bilan du gouvernement en matière de réforme de la libération sous caution, notant les récentes modifications législatives.

“Nous avons déjà apporté d’importantes modifications au Code criminel concernant la libération sous caution pour les infractions liées aux armes à feu,” a déclaré Virani dans une déclaration en réponse à la réunion des premiers ministres. “Nous restons ouverts aux contributions provinciales tout en veillant à ce que notre système judiciaire respecte les droits constitutionnels.”

Les premiers ministres ont également discuté de la compétitivité économique, de l’abordabilité du logement et de l’immigration, bien que ces sujets aient été relégués au second plan face aux préoccupations pressantes de la sécurité publique et des soins de santé.

Alors que le Canada fait face à une anxiété publique croissante concernant la criminalité et la durabilité du système de santé, la question demeure: cette rare démonstration d’unité provinciale au-delà des lignes politiques sera-t-elle suffisante pour forcer des changements politiques significatifs de la part d’un gouvernement fédéral qui se prépare déjà pour le prochain cycle électoral?

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