Le président de la Chambre divise le projet de loi sur les grands projets du Canada avant la récession des Communes

Olivia Carter
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Dans une manœuvre procédurale inattendue, quelques jours avant la pause estivale du Parlement, le Président de la Chambre des communes Greg Fergus a statué que le vaste projet de loi du gouvernement sur les grands projets doit être divisé en deux projets de loi distincts aux fins de vote, créant ainsi un obstacle important pour l’agenda économique du premier ministre Justin Trudeau.

Le controversé projet de loi C-79, surnommé la “Loi pour bâtir le Canada”, a été une pierre angulaire du plan du gouvernement libéral pour accélérer le développement des infrastructures et des projets de ressources à travers le pays. Cependant, les partis d’opposition ont soulevé des objections formelles la semaine dernière, faisant valoir que la législation regroupait indûment des cadres réglementaires distincts qui devraient être examinés indépendamment.

“La présidence trouve du mérite à l’argument selon lequel cette législation omnibus contient des dispositions insuffisamment liées pour former un ensemble cohérent”, a annoncé Fergus mardi après-midi dans une décision rare qui a visiblement surpris les ministres du gouvernement présents dans la chambre.

Le projet de loi contenait à l’origine des dispositions qui simplifieraient les évaluations environnementales pour les “infrastructures critiques” désignées tout en créant simultanément un nouveau cadre national de permis pour le développement des ressources. Les critiques, y compris les organisations environnementales et certains gouvernements provinciaux, avaient soutenu que le projet de loi allait trop loin en limitant la surveillance réglementaire.

La ministre des Finances, Chrystia Freeland, s’adressant aux journalistes après la décision, a exprimé sa déception mais a insisté sur le fait que le gouvernement s’adapterait. “Ces mesures sont essentielles pour la compétitivité économique du Canada”, a déclaré Freeland. “Bien que nous respections la décision du Président, nous restons déterminés à faire adopter ces réformes avant les élections.”

La décision crée d’importants défis de calendrier pour le gouvernement Trudeau, qui espérait faire adopter la législation avant la pause estivale du Parlement le 24 juin. La leader du gouvernement à la Chambre, Karina Gould, a indiqué que le gouvernement travaillerait pendant le week-end si nécessaire, mais les analystes politiques suggèrent qu’une adoption complète avant la pause est peu probable.

Les associations industrielles ont réagi vivement à ce développement. La Chambre de commerce du Canada a qualifié la décision de “revers pour la certitude économique”, tandis que l’Association canadienne des producteurs pétroliers a exhorté les parlementaires à “prioriser les deux composantes de cette législation essentielle”.

La décision a également des implications importantes pour la politique canadienne en général. Le NPD, dont l’accord de soutien avec le gouvernement libéral minoritaire a montré des tensions croissantes, a salué la décision. “Ce gouvernement a essayé de faire passer en douce une déréglementation massive sous couvert de développement économique”, a déclaré le chef du NPD, Jagmeet Singh. “La décision d’aujourd’hui assure un examen parlementaire approprié.”

Le chef conservateur Pierre Poilievre s’est emparé de ce développement, le qualifiant de “preuve supplémentaire d’un gouvernement en désarroi”. Les conservateurs avaient initialement soutenu des éléments du projet de loi liés aux infrastructures, mais s’étaient opposés aux dispositions qu’ils qualifiaient d’empiétement fédéral sur la juridiction provinciale.

Pour les projets déjà en développement à travers le Canada, la décision introduit une nouvelle incertitude. Des initiatives majeures comme les mines de minéraux critiques dans le Cercle de feu de l’Ontario, les corridors d’énergie propre au Québec et les expansions portuaires en Colombie-Britannique font maintenant face à des retards potentiels dans les approbations réglementaires.

Les experts constitutionnels notent que la décision du Président renforce la tradition parlementaire concernant la législation omnibus. “Cette décision reflète des préoccupations de longue date concernant la portée appropriée de la législation”, a déclaré Dr. Emmett Phillips, spécialiste constitutionnel à l’Université McGill. “C’est une réaffirmation du rôle du Parlement dans l’examen approprié des domaines politiques distincts.”

Alors que les députés se préparent maintenant à un calendrier de séance prolongé, la question demeure : le gouvernement peut-il sauver son programme économique avant une élection anticipée à l’automne, ou ce revers procédural compromettra-t-il la capacité des libéraux à faire campagne sur un bilan de gestion économique et de développement des infrastructures?

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